D’après B.Quinet, Monographie de Buno-Bonnevaux, 1987.
lundi 29 décembre 2008
Le pélerinage de Buno Bonnevaux
D’après B.Quinet, Monographie de Buno-Bonnevaux, 1987.
vendredi 26 décembre 2008
Le Moustier de Péronne à Milly la Forêt
Le Moustier de Péronne avait une certaine importance. Pendant la guerre de Cent Ans, il fut assiégé plusieurs fois. Il fut brûlé entièrement en 1433.
Sources : Les Rues de Milly - Promenade historique et archéologique dans Milly-en-Gâtinais par Georges Lasserre (1930).
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L'auberge "Le Moustier" était l'une des meilleurs tables du département.
La Crypte du Moustier est rouverte au public depuis fin juin 2007, elle accueille des expositions temporaires.
La porte du Moustier a été restaurée en juin 2008. La restauration, subventionnée à 80% par le Parc naturel régional du Gâtinais français, a été réalisée par une entreprise locale. Celle-ci, selon les recommandations de l'Architecte des bâtiments de France, a utilisé des matériaux anciens (tuiles, chaux, etc.) dans le respect du bâtiment d'origine.
samedi 13 décembre 2008
Inauguration de la gendarmerie de Milly en Gâtinais
Devant notre Hôtel de Ville magnifiquement pavoisé et par un temps vraiment radieux où le soleil venait de sa présence rehausser l’éclat de cette journée qui s’annonçait sous les meilleurs auspices, le long cortège des officiels et la foule attendaient patiemment l’arrivée de M. le Préfet, quand on put craindre qu’un regrettable contre-temps vint obliger à modifier le programme, un appel téléphonique du Ministre de l’Intérieur avisait en effet que M. Billecard étant retenu, il demandait qu’il soit procédé en son absence aux opérations du Conseil de Révision.
Il en fut ainsi et tout se terminait, quand un second appel retentit, venant informer du départ de Paris et annonçait l’arrivée dans 40 minutes de M. Billecard. En effet, à 12 heures moins 20, précédé d’une escouade de motocyclistes de la police de la route, une voiture gouvernementale s’arrêtait devant le perron de la Mairie où M. De Ganay, conseiller général, et M. Loubière, Maire, accueillaient M. le Préfet en lui présentant les diverses personnalités du canton et les invités groupés sur la place même, dans un caractère de grande simplicité, évitant de pénétrer dans l’édifice municipal pour ne pas retarder pas trop l’horaire.
Le départ s’opéra avec la même cérémonie que l’arrivée et par nos promenades, l’on se dirigea vers le Boulevard du Nord où devait être servi un grand banquet dans la Salle des Fêtes. Une table de 62 couverts, dressée avec goût, ornée d’œillets roses, dans ce cadre élégant que pas la moindre décoration ne venait modifier, mais où un magnifique parterre d’innombrables fleurs mélangées aux plantes vertes semblait avoir soudainement surgi pour l’enchantement des yeux. Sur la scène elle-même et devant comme une exposition dans la verdure touffus des ruscus esculantus, des cyclamens rouges écarlates s’harmonisaient avec le rideau grenat dont les plis baignés par le soleil avaient des reflets de pétales de roses. Dans toute la salle, il en était de même où les fleurs et les plantes vertes étaient disposées en parterre.
Au dessert, la parole fut donnée à M. Loubière, maire, qui, d’une voix bien timbrée, salua en termes aimables au nom de la municipalité, M. le Préfet qui était notre hôte pour la première fois depuis qu’il assure la lourde tâche d’administrer notre grand département. Il lui traduisit avec sentiment sa gratitude pour l’aide bienveillante qui lui a été apportée par lui-même et ses services dans les dernières années, associant son collaborateur M. le Sous-Préfet de Corbeil à la reconnaissance exprimée.
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lundi 24 novembre 2008
Jean SUNNY à Milly la Forêt


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Club Simca France : Hommage Jean Sunny ;
http://www.infos-news-bulletin-reponse.com/archive-8-28-2007.html
mercredi 19 novembre 2008
La rue de Melun à Milly la Forêt
Cette rue va de la Croix d’en bas au boulevard du Nord. C’est l’ancienne route de Melun qui était très passagère et qui passait sous la porte de ce nom qui s’élevait à l’entrée du boulevard.
Au numéro 19, se trouve une curieuse maison dite Maison du Bailli (on ne sais pas pourquoi). Cette maison a été restaurée à la Renaissance, mais l’étude des portes et des fenêtres, en pierres de taille à larges chanfreins, et de la tourelle, permet de la faire remonter au Moyen-Age.
mardi 11 novembre 2008
Vol de légumes à Milly la Forêt !!
C’est à un double titre que L…, jardinier au hameau de Saint-Pierre-de-Milly, a été obligé de reconnaître la vérité de cet aphorisme. En effet, marié à une femme beaucoup plus jeune que lui, L… a vu de bonne heure une végétation encombrante pousser sur sa tête ; trop souvent la volage épouse donnant des coups de canif dans le contrat conjugal, s’en allait soit à la Ferté-Alais, soit à Malesherbes « passer une journée ou deux chez sa cousine ».
Cependant, L… aime beaucoup sa femme – « N’est-ce pas, Fernande ? » - c’est pour lui être agréable qu’il a commis les vols pour lesquels il est poursuivi. Un jour, pendant qu’elle était en état de grossesse, la femme L… eut l’envie de manger des asperges ; on sait quelles conséquences déplorables peut avoir la privation d’un aliment désiré par une femme dans cette position. Aussi, L… n’hésita pas ; il s’en alla en… voler dans le jardin de son voisin.
- C’est bien moins cher comme cela, se dit-il !
Le jour du baptême, Mme L…, quoique délivrée, eut envie de manger des haricots. On ne peut rien refuser à sa femme le jour du baptême. L… s’en alla en chercher dans un jardin appartenant à M. Boissard ; mais au moment où il s’apprêtait à en emporter une « boisselée » qu’il avait attachée avec sa ceinture, le propriétaire survint ; le voleur de haricots dut s’enfuir, abandonnant son butin et sa ceinture.
Cette opération n’avait pas été fructueuse ; pour s’indemniser L… s’en alla dans le jardin de M. Genevelle et y prit des choux, qu’il revendit ensuite.
L… veut bien reconnaître qu’il a volé des asperges et des haricots, mais pour les choux, c’est une autre affaire.
- Si j’en avais pris, je vous le dirais, dit-il, n’est-ce pas Fernande, je n’en ai pas pris ?
Mais Fernande au lieu de venir en aide à son mari, lui reproche d’avoir volé des bottes de paille au préjudice de M. Bédu.
- Ca c’est vrai, dit L…, quand les soldats ont passé à Milly, je ne pouvais pas les faire coucher par terre, je suis allé en chercher quelques bottes dans la propriété de M. le Maire.
Dans des conditions semblables, L… a volé environ 40 kilogrammes de « méchants raisins » dans la propriété de Mme Jamet à Oncy ; deux pannerées de pommes chez M. Gauthier, une paire de traits, des bottes de paille d’avoine, etc…
- Il a encore volé des oignons qui ont été retrouvés au moment de la vente, s’écrie Mme L…, qui par cette dernière révélation accable le malheureux jardinier.
Enfin, L… est inculpé d’avoir porté de violents coups de pied et de poing à sa femme, le jour du Mardi-Gras ; il reconnaît avoir infligé cette correction matrimoniale à sa femme, parce qu’elle avait fait cuire des crêpes pendant deux jours, bref, il reconnaît tout « sauf les choux ».
L…, véritable victime de l’amour conjugal, est condamné à trois mois de prison.
mercredi 29 octobre 2008
Avis de recherche !!
Je recherche le nom de ces personnes et l’adresse du commerce. Merci par avance à ceux et celles qui pourront m’aider.
Au dos de la carte, on peut lire :
Milly-la-Forêt, le 13 septembre
Dimanche nous avons été photographiés devant notre magasin de Milly-la-Forêt. Je vous écris sur la photographie qui vous fera souvenir de notre amitié.
Léone
Réponse : Il semble qu'il s'agisse du café "Le passé retrouvé au 1 Bd Félix-Eboué
dimanche 26 octobre 2008
Atterrissage d'un ballon à Milly-la-Forêt
Cet aérostat était monté par trois personnes, dont deux officiers du génie, un capitaine et un lieutenant, et l’aéronaute.
Le ballon, parti à huit heures du matin de Meudon, est descendu à trois heures du soir ; il avait donc mis sept heures pour parcourir environ cinquante kilomètres.
Les voyageurs, à leur arrivée, ne paraissaient nullement émotionnés, ni fatigués du voyage aérien qu’ils venaient de faire à une hauteur de 1 500 mètres.
Nos trois aéronautes ont reçu le plus bienveillant accueil de M. Usèbe, propriétaire du château de Milly, qui les a ramenés chez lui et les a retenus à dîner.
M. le docteur Grognot, qui s’était rendu à l’endroit de leur descente, leur a gracieusement offert sa voiture pour ramener en ville l’aérostat dégonflé.
dimanche 12 octobre 2008
Exposition "Hommage aux Poilus" à Milly la Forêt
La première exposition commémorera le 90e anniversaire de la fin de la Première Guerre Mondiale et rendra hommage aux troupes alliées. Elle se tiendra du samedi 8 au dimanche 23 novembre à l’Espace Culturel Paul Bedu. Vous pourrez voir de nombreux et nouveaux documents relatifs au camp d’instruction de zouaves qui fut installé à Milly de 1915 à 1919.
En juillet 1915, les premier et quatrième régiments de Zouaves de Rosny-sous-Bois sont venus s'installer à Milly. La Ville devint un important centre d'instruction, accueillant près de 3000 soldats. De nombreux travaux d’intérêt militaire (tranchées, champs de tir, etc.) et cantonnements furent réalisés à cette occasion dans la commune et les communes voisines telles que Moigny, Oncy, Dannemois, Noisy, Buno-Bonneveaux. Milly ne pouvant accueillir la totalité de ces militaires, le 21eme régiment d’infanterie coloniale fut stationné à Maisse et le 23 eme à Vayres.
Cette exposition se poursuivra par une étude sur les Monuments aux Morts du canton de Milly et des nombreuses cartes postales des Fêtes de la Victoires du 14 juillet 1919.
La seconde exposition se tiendra le week-end du 15 et 16 novembre à l’Espace Culturel du Moustier, elle retracera la guerre 1914-1918 à travers la philatélie. Mais cela sera surtout l’occasion de fêter le 30e anniversaire de la création de l’association Philatélique et Cartophile de Milly-la-Forêt. Le samedi 15 novembre, vous pourrez acquérir une carte postale et un timbre commémoratifs édités spécialement pour l’évènement.
Jacques FOURNILLON et Eric GACHOT
Pour tout connaitre des commémorations :
lundi 6 octobre 2008
Le festival de Musique de 1905 à Milly la Forêt
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Lorsque vers Milly rayonneront les tramways ou chemin de fer projetés, ce sera vraiment le plus joli coin de l’arrondissement ; entourée de bois verdoyants, dans une gracieuse vallée, à proximité de la forêt de Fontainebleau, on peut prédire que la petite ville, déjà si active, prendra un développement rapide et intéressant. Il y a quelque probabilité que le moment de cet essor ne se fera pas longtemps attendre
Dimanche, Milly a confirmé sa réputation de petite ville gaie et hospitalière à l’occasion du Festival-concours de musiques que le conseil municipal avait organisé pour donner plus d’éclat à la fête patronale de Saint-Pierre.
Pour seconder les préparatifs faits par les soins de la municipalité, des commerçants de Milly, au profit de qui aussi faisait la fête, avaient constitué dès la semaine dernière un comité d’organisation composé de MM. Siroteau, président, Séguin, vice-président, Félix, trésorier, Barrat, Brisset, Chagot, Emile, Chanet, Hamelin Edmond, Houzé, Malle, Palfroy et Porquet, membres ; après avoir arrêté un progamme, les dévoués commissaires se mettaient à l’œuvre, recueillaient des souscriptions et, sous leur impulsion, les habitants de Milly, dès vendredi, opéraient une transformation des façades de leurs maisons pour donner aux rues l’aspect le plus accueillant.
Sur la place du Marché avec la collaboration de m. Augis, charpentier, M. Brisset, peintre avait élevé et brossé, quoique contrarié souvent par des ondées célestes, une magnifique porte monumentale flanquée de portiques, d’un développement de 16 mètres ; le décor, d’un style gracieux, avait été agrémenté sur les attiques d’inscriptions se rapportant au programme du jour : Reyer, Auber, Gounod, Ambroise Thomas. La photogravure ci-contre, que nous devons à une collaboration obligeante, nous dispense d’en donner une plus longue description.
L’antique halle, d’aspect sévère, avec ses longs bandeaux s’élançant vers le ciel, avait également été décorée ; en outre de l’écusson aux armes de Milly placé au fronton de chaque côté de l’estrade aménagée pour la distribution des récompenses, des trophées de drapeaux avaient été disposés, reliés par des bandes portant les inscriptions « Gloire aux musiciens » « Hommage de la ville de Milly ». Tous ces travaux avaient pu s’exécuter rapidement grâce à l’obligeante collaboration de MM. Hébert et Saccalay, peintres, qui ont tenu à faire assaut de bon goût et d’habileté.
Il nous faudrait pour être équitable donner une description de la décoration de presque toutes les maisons de cette place ; on nous excusera de ne citer que l’Hôtel du Lion-d’Or, dont la façade avait été pavoisée sous la direction de m. Siroteau, lui-même, et qui avec une affluence de trophées de drapeaux et de guirlandes de lampions était ornée à sa partie supérieur de festons aux couleurs nationales. A côté, donnant ouverture sur la rue de Paris, un arc de triomphe formé d’un décor aux couleurs modern style, portant l’inscription « Honneur aux musiciens »
Comme ensemble de décoration de rue, la grande rue pouvait certes réclamer la palme ; en face des magasins de nouveautés « A la Ville de Milly » M. Barat et les habitants du quartier avaient élevé un superbe portique formé de deux piliers de verdure et de fleurs reliés par des transparents avec l’épigraphie « Soyez les bienvenus ! »
Enfin, au débouché de l’une des rues donnant sur la place de la Mairie, devant le magasin à l’enseigne « Au Coin Musard » un arc de triomphe accueillait les visiteurs arrivant de la direction d’Etampes ou du chemin de fer par l’inscription « Honneur à nos invités ».
Mentionnons pour être complets, la décoration de la Place de la Mairie, et de toutes les rues par lesquelles s’est opéré le défilé.
Mais venons au compte-rendu de la fête : Dès la veille, le samedi soir, une brillante retraite aux flambeaux, éclairée par des torches et des feux de bengale, menée avec entrain par la Compagnie des Sapeurs Pompiers et l’Union Musicale, animait et transfigurait au passage les rues de la petite vile toute préparée déjà aux gaies solennités du lendemain.
Dès le dimanche matin, la dernière main ayant été mise aux préparatifs, les divers commissaires se portaient au devant des sociétés venant prendre part au concours ; les échos retentissaient bientôt de joyeuses fanfares et d’aubades données par les tambours et clairons, notamment par la Fanfare de la 45ème section des Vétérans des Armées de terre et de mer de Saint-Maur, conduite par le Président de la Section, M. Fontaine, et dirigée par le tambour-major, M. Le Marchand, maniant dextrement la canne, la fameuse canne qui avec les tambours sera bientôt, paraît-il, reléguée au Musée de l’Armée. Ce groupe était reçu à son arrivée par MM. Malle et Baudin, Président et vice-président de la 1160ème section des Vétérans de Milly.
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C’est dans le préau de l’école des filles qu’avaient lieu les opérations du concours.
Le jury composé de M. Levasseur, professeur de musique des lycées et collèges de la ville de Paris, rédacteur à l’Orphéon, président ; M. Ricaut, ex-clarinettiste de la garde, chef d’orchestre-compositeur ; M. Paul Brévanne, secrétaire de la rédaction du journal l’Orphéon, est entré aussitôt en fonctions. Successivement les Trompettes de Chamarande – fanfare fraternelle, M. Lambert directeur – dont la tenue toute militaire eût mérité un prix, ont exécuté avec cette sonorité pleine et claire qui toujours a caractérisé cette Société, une ouverture, le Tzar en France, bien scandée et d’un bel effet.
La fanfare de Maisse, dirigée par M. Rousseau, le doyen certainement des directeurs de notre région, a exécuté une sélection de la Muette de Portici comportant une variété de mouvements et de nuances très délicates, et dont l’ensemble et les solistes se sont fort bien tirés.
Voici les Vétérans de Saint-Maur, tambours et clairons. Le chef a la direction précise, et il obtient le maximum d’effets de ses musiciens, nous allons dire de ses soldats qui soufflent à plein poumons ; les vitres de l’école vibrent à briser du son de ces marches guerrières.
L’Union Musicale de Ballancourt exécute le Sommeil de Diane, de Bléger. M. Mattlin, chef dirige bien ; avec les éléments dont il dispose, et que plus d’une société lui envierait, il pourrait aborder un genre plus relevé. Son tambour battait un peu fort.
La ville de Malesherbes possède une fanfare qui lui fait honneur. Sonorité fine et homogène, recherche de l’expression artistique ; M. Charpagne sait développer l’une et l’autre de ses qualités, qui sont celles des musiques d’élite. Le public a eu grand plaisir à l’écouter et à l’applaudir.
La légion des petits tambours, conduits par leur Doyen Pavard, a ému, par ses ra et ses fa, les cœurs des mamans. Ils ont battu aux champs, la retraite, la breloque comme de vieux grenadiers, et comme eux ils ont remporté la médaille.
Nous ne dirons qu’un mot du concours d’honneur décidé par l’honorable président du jury désireux de faire la consciencieuse attribution de la médaille d’or des Sénateurs. La Fanfare de Malesherbes et de celle d’Etampes ont lutté de concert, et le pas redoublé d’ensemble a servi à les départager ; mais ce morceau se prêtait peu à ce genre de concours. On verra plus loin ce qu’il est advenu.
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A cinq heures, les différents groupes devant prendre part au défilé venaient se réunir sous les tilleuls de la place de l’Eglise et se plaçaient dans l’ordre suivant : Sapeurs-pompiers de Milly, sous le commandement de M. Chagot, sous-lieutenant, Fanfare l’Union musicale de Milly, directeur M. Genevelle. Puis venaient : les Vétérants de Saint-Maur, la fraternelle de Chamarande, la Fanfare libre d’Etampes, la Fanfare de Maisse, la fanfare de Malesherbes et enfin l’Union Musicale de Ballancourt.
Pendant la formation l’Union musicale de Ballancourt exécutait sous la direction de son chef dévoué, M. Mattlin, le Fringant, pas redoublé qui était chaleureusement applaudi.
Le cortège formé, la colonne se mettait en marche et défilait aux sons des pas redoublés joués par les tambours, clairons, trompettes et fanfares suivaient l’itinéraire prescrit, pour venir se masser devant l’estrade installée sous la halle. Une affluence nombreuse, telle qu’on en vit rarement à Milly, se pressait bientôt sur la place du Marché, et ses abords ; toutes les fenêtres des maisons étaient garnies de corbeilles, quelques-unes très agréablement fleuries de spectatrices et de spectateurs.
Sur l’estrade avaient pris place, MM. Amodru, député, Bédu, conseiller d’arrondissement et Maire de Milly, Louis, maire d’Etampes, MM.Les Membres du jury du concours de musiques, MM. Darbonne, adjoint au maire, Jullemier, Tazé, Coisnon, Hamelin Arthur, Malloire, Normand et Voiturin, conseillers municipaux, Denis, ancien conseiller municipal, Pasquet, notaire, Bourgeot, conservateur des hypothèques à Etampes, Malle, président des Vétérans, Lecesne, directeur de l’Abeille d’Etampes, Vincent, secrétaire de la mairie de Milly, Bat, receveur municipal, MM. Siroteau, président et les membres du comité commercial d’organisation de la fête.
Pendant que les trompettes de Chamarande, jouent une marche, les commissaires réunissent en groupes d’instruments les membres des différentes sociétés musicales ; puis, les exécutants sous la direction de M. Genevelle, l’habile chef de l’Union musicale de Milly, font entendre avec une vigoureuse spontanéité le morceau d’ensemble Sébastopol, pas redoublé.
La Fanfare libre d’Etampes jouent ensuite la « Marseillaise » que tout le monde écoute debout et les Vétérans de Saint-Maur font résonner tous les échos de Milly d’une vigoureuse sonnerie « Au Drapeau ».
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M. Amodru a adressé d’abord à la municipalité de Milly et au comité des fêtes les félicitations qui leur étaient dues pour la remarquable organisation donnée au festival et pour le magnifique succès qui a couronné leurs efforts.
Après avoir développé l’idée que cette solennité était un juste hommage rendu à un grand art, au plus populaire de tous les arts, il a parlé des bienfaits de la musique. Puis il a montré que les Sociétés qui se sont donnés pour tâche de répandre en tous lieux et jusque dans nos campagnes les nobles productions du génie musical, se sont acquis par cela même des droits incontestables à la reconnaissance publique.
S’adressant ensuite aux fanfares qui avaient pris part au concours, il les a félicitées d’avoir exécuté avec tant de perfection le morceau d’ensemble, d’une facture pourtant compliquée et difficile, qui soulevait quelques instants auparavant les applaudissements unanimes de l’assistance et il a ajouté :
« Pour arriver à ce résultat, vous avez dû, messieurs les Musiciens, vous plier à une discipline rigoureuse, quoique volontairement acceptée, mettre en commun vos talents et votre savoir, unifier vos efforts et vos bonnes volontés.
« Solidarité et coordination des forces, telle est aussi la règle à suivre pour toutes les Sociétés humaines et particulièrement pour cette grande fédération de Sociétés qui est la nation elle-même. Dans la collectivité nationale, en effet, tout comme dans une fanfare, tout comme dans une Société musicale, chacun a sa partie à faire, son devoir à remplir en vue du bien général.
« L’union, la discipline, le bon accord, dont vous faites preuve, messieurs les Musiciens, donne à votre œuvre la valeur d’une œuvre éminemment civique, éminemment patriotique.
« Persévérez dans cette voie, messieurs, et que votre exemple soit de plus en plus suivi.
« Ne craignez pas de multiplier le nombre de vos pupilles. Attirez vers vous les jeunes gens, les enfants de nos écoles. Apprenez-leur de bonne heure à pratiquer les vertus qui font vos Sociétés prospères et qui sont : l’obéissance à une règle nécessaire, l’amour de ce qui est bien, de ce qui est beau, de ce qui est vrai, de ce qui est grand, de ce qui est honnête, car ces vertus sont précisément celles qui font les bons citoyens.
« Ne vous lassez pas de répandre autour de vous ces principes fortifiants.
« Considérez enfin vos bannières, comme les fanions d’une grande armée, groupée autour d’une autre bannière qui flottent plus brillamment encore et plus haut dans les airs, notre glorieux drapeau tricolore.
« Et ainsi Messieurs, en faisant de bons musiciens vous contribuerez à faire de bons citoyens. Vous servirez de la sorte très utilement la France et la République ».
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De longs applaudissements prouvent à notre député combien est apprécié le soin qu’il a toujours de faire appel à l’union des citoyens, et de montrer le drapeau en toutes occasions comme le signe du ralliement des Français.
La sonnerie « Aux chants » retentit, puissamment entonnée par les clairons de Saint-Maur, puis il est procédé à la distribution des récompenses dont voici le palmarès.
Société de trompettes.
1ère division, 1ère section. – 1er prix : La Fraternelle de Chamarande, M. Lambert, Chef. Palme de vermeil offerte par M. Amodru, Député, et médaille offerte par M. Delpy, agent voyer.
Prix de défilé attribué à M. Lambert, Chef des trompettes de Chamarande. Médaille offerte par M. Darbonne, adjoint.
Tambours et clairons.
2ème division. – 1er prix : Les Vétérans de Saint-Maur, directeur, M. Le Marchand. Couronne de vermeil offerte par M. Bédu, Maire de Milly et médaille de vermeil offerte par M. Voiturin, conseiller municipal.
Division spéciale d’enfants. – Prix : Tambours de la « Fanfare libre d’Etampes », directeur, M. Pavard. Médaille de vermeil offerte par M. Darbonne.
Fanfares.
1ère division, 3ème section. Premier prix : Fanfare de Maisse, directeur, M. Rousseau. Médailles offertes par M. Legendre, conseiller général, et M. le Marquis de Ganay, maire de Courances.
Prix de direction : M. Rousseau. Médaille offerte par M. Timbert, trésorier du comité.
3ème division, 2ème section. – 1er prix : Fanfare de Malsherbes, directeur, M. Charpagne. Couronne de vermeil offerte par M. le Marquis de Ganay : Couronne par M. Malloire, conseiller municipal.
2ème division, 2ème section. – 1er prix : Union Musicale de Ballancourt, directeur, M. Mattlin. Couronne offerte par M. Sergent, conseiller d’arrondissement, et médaille offerte par la ville de Milly.
Classement. – Fanfare libre d’Etampes, directeur, M. Fousse, classé en 3ème division, 1ère section. Couronne de vermeil offerte par le Comte Osmond du Tillet, et médaille offerte par M. Coisnon, conseiller municipal.
Concours d’honneur.
1er prix : Fanfare de Malsherbes. Médaille de vermeil offerte par MM. les Sénateurs de Seine et Oise.
2ème prix : Fanfare libre d’Etampes. Médaille offerte par la ville de Milly.
A titre de souvenir du concours, une couronne de vermeil offerte par M. Jullemier, conseiller municipal, est attribuée à la fanfare de Milly, et une couronne de vermeil offerte par la ville de Milly est attribuée à la subdivision des Sapeurs Pompiers de la ville de Milly.
Concours de Direction.
1er prix : Prime de 40 fr, M. Fousse, directeur de la fanfare libre d’Etampes.
2ème prix : 25 fr., M. Charpagne, directeur de la fanfare de Malsherbes.
3ème prix : 3 fr., M. Rousseau, directeur de la fanfare de Maisse.
4ème prix : Médaille de vermeil offerte par M. Tazé, conseiller municipal, M. Mattlin, directeur de l’Union Musicale de Ballancourt.
Trompettes.
1er prix : Couronne de vermeil, offerte par M. Sergent, conseiller d’arrondissement, M. Lambert, Directeur des trompettes de Chamarande.
Tambours et clairons.
Prix : Couronne de vermeil, offerte par M. Jullemier, M. Le Marchand directeur des vétérans de Saint-Maur.
Prix : Médaille offerte par la ville de Milly, M.Pavard, chef des tambours de la fanfare libre d’Etampes.
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Ainsi finit cette journée de fête qui a vu favorisée par le beau temps. Malgré l’absence de deux sociétés importantes annoncées, le programme musical fut fort intéressant, la ville joliment ornée, la fête bien organisée. Chacun s’est accordé à complimenter la municipalité, dans la personne de M. Bédu, le dévoué maire de Milly, et à son aimable adjoint M. Darbonne, la Commission de la fête, celle du concours, l’aimable M. Vincent, secrétaire de la mairie en tête, avec ses zélés commissaires, MM. Brisset, Roux, Pichot, Longuet, André Tremblay et Emile Gallet.
Le soir, tout Milly était sur le cours Saint Pierre, sur le Boulevard du Nord, dont on admirait la féerique décoration ; dans les bals Duché et Lévêsque où l’on a dansé toute la nuit ; dans le cirque Romarin.
Et pendant deux jours encore, la fête a battu son plein, clôturée seulement le mardi à 11 heures du soir par un orage qui a déversé sur les promeneurs, hâtant leur départ, des torrents de pluie.
La Saint Pierre et le concours musical de 1905 resteront au nombre des anniversaires les plus animés de la vie municipale de la ville de Milly.
lundi 22 septembre 2008
Le château de Milly-la-Forêt
Le château de MIlly fut détruit par les Anglais lors du siège de 1432. Reconstruit par l’amiral de Graville à la fin du XVe siècle, il a conservé néanmoins des parties très anciennes. Le donjon central comporte deux grosses tours du Moyen-Age transformées au XVe siècle.
On y voit encore l’emplacement de la herse et du pont-levis. Les tours étaient couronnées autrefois de créneaux et de toitures élancées. A gauche se trouve une salle voûtée, ogivale, à pilier central, du XIIe siècles. C’est l’ancienne salle des gardes. A droite, sont les appartements de l’amiral de Graville, où Louis XI séjourna à différentes reprises. On y voit de belles tapisseries et de nombreux meubles de l’époque. Dans les salles basses se trouvent de belles plaques de cheminée. Anciennement, le château était bien plus important qu’aujourd’hui. L’amiral de Graville fit une transformation complète du château-fort construit par les puissants seigneurs de Milly, dès le début du XIIe siècle.
Le château lui-même était défendu par les fossés qu’on voit encore. Au sud, se trouvait une vaste cour d’honneur, ceinte de hautes murailles avec tours de défense, pont-levis, etc. Au centre de cette cour se dressait une chapelle, dite « Saint-Valentin ». Elle fut, plus tard, démolie. Une des tours du côté de la rivière fut alors aménagée en chapelle. Derrière s’étendait de magnifiques parterres agrémentés de canaux.
Le châteu vu du parc vers 1960.
dimanche 31 août 2008
Exposition "la guerre de 1870 dans le canton de Milly-la-Forêt
L’Association « Dannemois se raconte » présentera les samedis 20 et 27 ansi que les dimanches 21 et 28 septembre une très belle exposition relatant la guerre de 1870 dans le canton de Milly-la- Forêt.
L’exposition se tiendra de 10 h à 18 heures à la salle JP Cayot de Dannemois.
Si vous transitez par la route 448, vous pouvez voir, à l’intersection de la voie qui mène à Dannemois, un petit monument.
Celui-ci, a été érigé en 1872, en l’honneur des francs-tireurs de Paris-Châteaudun, qui livrèrent en septembre 1870, de vaillants combats contre les envahisseurs allemands dans les alentours de Dannemois, et près des roches de Montignotte, à Milly-la-Forêt.
Le récit de cette bataille a été consigné par le lieutenant-colonel Ledeuil qui commandait les francs-tireurs, de Paris-Châteaudun. En voici les faits.
Nous sommes au début du mois de septembre 1870. La ville fortifiée de Sedan vient d’être prise, consommant la défaite d’une partie de l’armée française, Louis-Napoléon Bonaparte est prisonnier des Allemands. Le 4 septembre, sans qu’une seule goutte de sang ne soit versée, la 3e République est proclamée et le général Trochu proclamé président. Il doit être le militaire sous l’autorité et l'instigation de laquelle le peuple de France est appelé à continuer la lutte contre l’envahisseur prussien.
L’ambiance générale est à la résistance et au patriotisme. Victor Hugo, de retour de son exil de l’île de Guernesey, déclare : « Paris va terrifier le monde. On va voir comment Paris sait mourir. Le Panthéon se demande comment il fera pour recevoir tout ce peuple qui va avoir droit à son dôme ! ».
Parole de circonstances, car l’ennemi approche de la capitale, et le 18 septembre, deux de ses armées y arrivent, l’une par le sud, l’autre par le nord.
C’est le même jour que les francs-tireurs de Paris, après avoir essuyé quelques escarmouches près de Melun, s’installent dans la région de Milly. Il y a là près de 900 hommes qui ne peuvent tous trouver refuge dans la petite cité milliacoise. Aussi, la 6e compagnie de ce bataillon est-elle détachée à Courances, la 7e à Moigny, et la 8e à Dannemois.
A Dannemois, le 18 septembre c’est le jour de la fête patronale... mais l’ambiance n’est pas à la kermesse. Les francs-tireurs sont là, c’est donc le signe que l’ennemi n’est pas loin. Déjà, un petit groupe de la Garde nationale, composé de 25 civils, est posté aux confins de la commune. Celle-ci, pour sa défense, peut également compter sur les 83 hommes de la compagnie des francs-tireurs que commande le capitaine Bonnet.
Les francs-tireurs ne font pas partie des troupes régulières. Ils sont en quelque sorte des partisans. De ce fait, leur équipement est rudimentaire, et leur expérience du feu inexistante.
La bataille s’engage rapidement. Malgré le nombre imposant de leurs adversaires, les Français résistent bien. Le combat coûte la vie à un colonel prussien, le conte Von Horn, et à son capitaine d’ordonnance. Malheureusement pour les défenseurs, ils sont contraints à la retraite et le village de Dannemois est investi.
Les vainqueurs réclament le maire. Celui-ci M. Bocquet s’avance dignement. Il est frappé en se voyant reprocher la défense acharnée fournie par ses administrés.
Pendant ce temps, le gros du bataillon des francs-tireurs s’apprête à quitter Milly. Il ne reste plus dans la cité que l’arrière-garde avec le convoi de poudre.
Apprenant que les hussards et les uhlans ennemis arrivent, les sergents Duchamps et Very désignent un détachement d’une trentaine d’hommes avec pour mission de contenir les Allemands jusqu'à ce que le bataillon fasse demi-tour pour leur porter secours.
Le petit groupe de Français fait face pendant une demi-heure, résistant à de nombreux cavaliers, fantassins et artilleurs adverses, avant que ne surviennent les renforts qui mettent les Prussiens en fuite. Plus tard, la colonne libératrice fonce pour libérer Dannemois, et retrouve les 2 groupes de la 8e compagnie, qui s’étaient dispersés le long de l’Ecole et dans les sous-bois à proximité de Courances.
Au terme de cette bataille, le conseil municipal de Dannemois rédigea un rapport, destiné au préfet de Seine-et-Oise, dans lequel on peut lire que les Allemands auraient eu 200 tués contre 20 dans le camp français.
Le 26 septembre, un petit groupe de francs-tireurs auxquels s’étaient joints des patriotes de la Garde nationale, attaquèrent à proximité de la Montignote, un escadron de hussards de la mort qui revenait d’une réquisition de pain, vin, viandes etc., à Milly. Victorieux, les Français restituèrent ensuite ce butin au maire de Soisy-sur-Ecole.
Après leurs exploits de Milly et Dannemois, les francs-tireurs s’illustrèrent dans d’autres cités, notamment en Beauce, où ils acquirent le titre complet de « francs-tireurs de Paris-Châteaudun ».
Le 1er décembre, l’autorité militaire prussienne représenté à Corbeil par le Général Von Goltz, exige une rançon de guerre de 50 000 Francs, puis ramené à 20 000 Francs par suite de la démarche des élus de Milly, en échange d’habitants emmenés prisonniers comme otages à la suite des attaques faites dans la région. Une souscription est faite à titre de prêt à la ville chez les habitants et l’on a recueilli 10 040 Francs.
Le 11 Décembre, le Général Von Goltz réitère sa demande afin que soit payé le solde de la rançon. Monsieur Deshayes, habitant Corbeil prête 10 000 Francs à la commune et n’en demandera le remboursement qu’après la guerre.
En 1871, ce sont les Bavarois qui occupent Milly. Une « kommandatur » fonctionne au Château de la Bonde où sont délivrés les laissez-passer pour le ravitaillement de la commune.
La guerre finie on voulut honorer le souvenir des francs-tireurs qui se distinguèrent au cours de ces combats. Aussi, décida-t-on d'édifier un monument sur le territoire de la commune de Dannemois.
C’est en 1872 qu’on posa la première pierre en présence de MM. Carnot, et Tramoni, sous-préfet d’Etampes. Il y avait près de 1500 personnes.
Le cortège officiel partit de la mairie, précédé par la société musicale de Milly et par les élèves de l’institution de M. Champion, de Milly. La première pierre recouverte d’un drapeau tricolore fut dévoilée pour être prête à accueillir le monument que devait graver plus tard M. Dabon.
M. Carnot prononça un discours très émouvant, dans lequel il rendit un vibrant hommage aux francs-tireurs, combattants irréguliers mais combattants à part entière, au patriotisme fervent et il conclut son discours en disant : « la petite commune de Dannemois aura sa place dans notre histoire nationale... ».
vendredi 29 août 2008
L’Hôtel-Dieu de Milly la Forêt
L’Hôtel-Dieu de Milly, ou Hôpital Saint-Nicolas, était de formation fort ancienne ; il aurait été établi par la reine Bathilde, fondatrice du Couvent de Chelles. Notons qu’en 1750, l’Hôtel-Dieu de Milly payait encore à l’Abbaye de Chelles un droit de relief ; cette abbaye possédait plusieurs privilèges qui remontaient à cette reine Bathilde. Ce fait est curieux à noter et prouverait en tous cas l’origine ancienne de l’Hôtel-Dieu de Milly. Ajoutons encore que la reine Bathilde avait décidé de la vocation de Saint-Wulfran, seigneur de Milly au VIIIème siècle.
Les revenus de l’Hôpital furent notablement augmentés lorsque Louis XIV réunit à l’Hôtel-Dieu de Milly, les Maladreries de Saint-Blaise de Milly et de Larchant (Seine-et-Marne).
Marc de Saint-Aulaire réorganisa l’Hôpital en 1737 et lui donna un règlement. Avant sa reconstruction en 1759, l’Hôtel-Dieu comprenait un grand corps de bâtiment qui n’était pas achevé. Il y avait une vieille chapelle dont le sanctuaire était vouté en pierre. Les croisées étaient « curieuses par leurs formes et leurs peintures de vitraux ». Ce fut grâce aux legs de M. Langlois que la reconstruction fut faite en 1709. Le Baron de Milly fit don de 500 livres et de la cloche de Saint-Eloy. Cette cloche est maintenant au-dessus de la porte de l’Ecole des Filles.
En 1792, les biens de l’Hôtel-Dieu furent confisqués. Napoléon restitua une partie des ressources en 1807, notamment des terres dans l’arrondissement de Pontoise, en 1811.
La chapelle et les deux autres salles furent converties en mairie en 1804. Enfin, en 1872, l’Hôtel-Dieu fut remplacé par un Bureau de Bienfaisance.
De tous temps, on soignait les malades et instruisait les jeunes filles. L’Hôpital ne comprenait plus que six lits en 1787. Les bienfaiteurs étaient inhumés dans la chapelle.
dimanche 17 août 2008
La Place du marché et les Halles de Milly la Forêt
On a peine à s’imaginer, en voyant cette longue place déserte, la vie active qui s’y déroulait avant le détournement de la grande route de Paris à Lyon, quand cette importante voie de communication traversait Milly. Alors, sur cette place, chaises de poste, lourds carrosses, courriers, cavaliers et piétons innombrables, ne cessaient de passer depuis les premières heures du jour jusqu’au crépuscule. Le soir, on se hâtait de gagner Milly à cause des brigands qui pillaient les voitures et rançonnaient les voyageurs dans les bois des environs. Quelle vie, à la nuit, lorsque tous les voyageurs arrivaient à Milly pour le « gîte », remplissaient la place et se répandaient dans les auberges de la ville.
Le jeudi, jour du Marché, qui autrefois, était le plus important de la région, la place était trop petite pour contenir tous les marchands dont les étalages débordaient dans les rues voisines.
La halle existe encore à peu près telle qu’elle était il y a quatre cents ans. Elle est remarquable par ses proportions. Sa charpente en bois de châtaigniers, qui, dit-on « éloigne les araignées ».
Elle comporte onze travées formant douze fermes ; la toiture est supportée par 48 piliers reposant sur des dés de pierre. Elle mesure 46 mètres de longueur sur 16 mètres de largeur. Sa hauteur est de 13 mètres. En 1924, elle a été classée Monument Historique.
La halle fut construite en 1479 par l’amiral de Graville. La charte de fondation est encore conservée aux archives de Milly.
Vis-à-vis du « Lion d’Or » actuel se trouve l’ »Hôtel des 4 vents » ainsi nommé parce que ses façades se trouvent aux quatre points cardinaux et qu’il se trouve à un croisement de rues figurant des directions. La famille Blavet fut pendant longtemps propriétaire de cette auberge.
A gauche se trouve « L’Hôtel du Cygne », autrefois « Hôtel du Signe de la Croix », qui avait une enseigne représentant un cygne portant une croix.
A l’extrémité sud se trouve l’ »Hôtel des Anges » supprimé vers 1885, et dont l’enseigne, d’après Marquis, représentait des chérubins berçants un voyageur qui était « aux anges »… En 1670, un Jean Charlot était « maître des Anges ».
Au numéro 51, à l’endroit de l’épicerie Louveau, était l’auberge du « Mouton » qui exista jusqu’en 1580 environ.
Anciennement, il y avait une croix au milieu de la place : en octobre 1790, on fit la démolition d’un massif qui « était autrefois une croix ».
Il y avait un puits sur la droite.
En face de l’hôtel du Cygne se trouvait l’auberge de l’ »Ane Vert », supprimée vers 1820. Un nommé Legrand était aubergiste à l’ »Ane Vert », en 1779.
L’auberge de l’ »Ordinaire », en dernier lieu rue Saint-Blaise, se trouvait autrefois sur la place du Marché.
On voyait également sur cette place l’Auberge des Petits Carreaux.
Sources : Les Rues de Milly - Promenade historique et archéologique dans Milly-en-Gâtinais par Georges Lasserre (1930).
mercredi 9 juillet 2008
La " Commune Libre de Milly " à la Mi-Carème 1925
La Commune libre de Milly a profité de la Mi-Carême pour effectuer sa première sortie. Dimanche dernier, malgré le temps incertain, bien des habitants des communes voisines vinrent à Milly pour voir la « nouvelle municipalité » !…
Dès 2 h 30, il y avait foule devant le Café de la Renaissance (siège de la « Mairie Libre »). Un magnifique bœuf devait participer au défilé ; bien propre et les cornes dorées, il était conduit au lieu de rendez-vous, lorsqu’arrivé Place Grammont, - sans doute effrayé par les cris des gamins qui le suivaient, - il fit une charge sur la place, soufflant furieusement ! Contrairement aux courses de taureaux, c’était le bouvier qui poursuivait la bête !… Enfin, on put l’arrêter, mais comme le bœuf paraissait avoir des idées combatives, il fut directement mené à l’abattoir.
Après cet intermède non prévu au programme, la neige se mit à tomber, ce qui fit que beaucoup de jeunes filles ne voulurent plus se joindre au cortège, craignant les fluxions de poitrine !
M. Boileau, l’appariteur ouvrait la marche.
On voyait d’abord trois cavaliers, un picador, un paysan et un gentleman à jabot. Puis venait la bannière de la commune libre, portée par un clown multicolore. Le porte-bannière était escorté par un tout jeune garde-champêtre, en blouse bleue et un petit pierrot blanc. Puis trois jeunes filles magnifiquement travesties et un grand pierrot.
Sous la direction du chef «bigophoniste » « D. Cramponné », à la barbe grise, la « fanfare de la commune libre » exécutait les derniers airs à la mode dans des bigophones aux formes diverses. Tous merveilleusement grimés, ils avaient sur le sommet du crâne, un minuscule chapeau plat et étaient tous vêtus d’une redingote dont la boutonnière s’ornait d’une grosse fleur en papier.
Ensuite, l’air terrible, comme il convient, s’avançait le garde-champêtre de la « commune libre » ; coiffé du vaste chapeau classique. Blouse bleue, une énorme canne en bandoulière, guêtré, il obtint un gros succès, grâce à son accoutrement et surtout à son maquillage.
Le maire et l’adjoint (en habits, chapeaux haut de forme !) étaient en voiture… comme il convient ! Le landau (une petite voiture de promenade), décoré de verdure et de fleurs, était conduit par un cocher barbu, bien grimé, pas reconnaissable et était traîné par… un âne !
Derrière s’avançait gravement un médecin de l’ancien temps, haut chapeau pointu, longue robe noire, de grands cheveux blancs tombant sur ses épaules et mesurant au moins deux mètres. Sous le bras, il tenait la grosse seringue, insigne de ses fonctions.
On voyait aussi le « Pompier » de la commune, au nez bourgeonnant, coiffé d’un haut casque à chenille avec un immense sabre et un jockey moderne, traînant un petit cheval à roulettes !
Deux cavaliers fermaient la marche : un fringant chasseur et un hussard.
Derrière le cortège, deux travestis, un vieux et une vieille, tous deux bien grimés et habillés scrupuleusement comme il y a une cinquantaine d’années, eurent un beau succès également et firent beaucoup rire.
Le défilé de la « commune libre » se fit au milieu d’une foule compacte, avec arrêts pour les discours qui furent prononcés par le garde-champêtre, le maire et l’adjoint et naturellement arrosés, selon le règlement de la nouvelle commune.
La salle était bien décorée et brillamment illuminée. Inutile de dire qu’il y avait foule et que la salle était bien des fois trop petite pour contenir tous les danseurs et spectateurs dont beaucoup ne purent entrer.
La commune libre de Milly ne pouvait pas faire autrement que d’assister à cette belle fête et d’y faire une entrée sensationnelle, musique en tête. Cette entrée fut véritablement le « clou » de la soirée.
Il y a longtemps qu’on n’avait vu à Milly d’aussi beaux travestis. Il serait trop long de vouloir les citer tous. Notons quelques beaux costumes (avec probablement bien des oublis !).
La reine du bal était incontestablement une odalisque, mousseline azur, à la large ceinture d’or, comme les chaussures, parée du diadème et de tous les bijoux mauresques. On voyait aussi une autre odalisque, soie blanche à ceinture bleue.
Une hindoue, bronzée, au costume très original et d’un très bel effet ; une petite étoile rose et une charmante marchande de fleurs, vendant d’authentiques bouquets de violettes ; une bayadère et une persane ; un couple directoire aux chapeaux bien connus et une folie à la coiffure cornue ; une japonaise au costume très exact et une magicienne satin noir avec garniture marabout blanc ; une incroyable satin mauve, d’un joli effet ; un médecin-magicien, très bien réussi, satin noir ; un pompier, armé, casqué et botté ; un toréador, satin rouge ; une femme arabe, soie rouge et vert ; une sultane ; un « zéphir » orange ; un page Henri III ; un chinois.
Un commerçant bien connu à Milly (comme à Etampes), fit successivement trois apparitions ; en apache, puis en turc, puis vers 2 heures du matin, en caleçon, bougeoir en main. Il obtint un succès monstre.
Et les « musiciens » de la commune libre, qui ne cessèrent de tourner jusqu’au petit jour, furent les boute-en-train du bal.
N’oublions pas le maire et l’adjoint de la commune libre, en habit et haut de forme et surtout le principal personnage de la fête : « le garde-champêtre ! » sévère et grognant à souhait, amusant d’un bout à l’autre de la soirée.
On voyait aussi un petit garde-champêtre en bonnet blanc avec un immense col à pointes ; un petit pierrot à motifs rouges.
Prix d’honneur, M. le maire (noblesse oblige) ; 2ème prix d’honneur, les Bigophonistes ; prix d’excellence : M. l’adjoint.
1er prix : Odalisque bleue ; 2è : Etoile rose ; 3ème : Hindoue jaune ; 4ème : Magicien-médecin ; 5ème : Incroyable ; 6ème : Mme Chrysanthème ; 7ème : Marchande de violettes ; 8ème : Toréador ; 9ème : Bayadère ; 10ème : Persane ; 11ème : Magicienne noire ; 12ème : L’Eté ; 13ème : Directoire vert-jaune ; 14ème : Pompier ; 15ème : Directoire, taffetas blanc ; 16ème : Hindoue blanche ; 17ème : Le Garde-Champêtre ; 18ème : le petit garde-champêtre ; 19ème : Petit Pierrot blanc ; 20ème : Jeune clown.
La « commune libre » va-t-elle s’arrêter en si bon chemin ?
On nous assure qu’un groupe de commerçants vont organiser une cavalcade (une vraie).
Après le succès de la sortie de la « commune libre », on est en droit de compter sur le retour des anciennes fêtes dont le souvenir est encore vivace.
Félicitons encore, sans réserve, les organisateurs de la petite fête de dimanche dernier et qu’ils persévèrent !
Abeille d’Etampes du 28 mars 1925
lundi 30 juin 2008
La Cavalcade historique du 19 mai 1907 à Milly la Forêt
C’est une date qui, sûrement, deviendra historique et personne ne pourra plus affirmer que le bon roi Henri IV n’a pas fait à Milly, un jour de mai fleuri, une entrée solennelle.
C’est vraiment un beau caractère et un grand cœur que ce monarque qui disait qu’un « sage roy est comme un habile apothicaire qui des plus méchants poisons compose d’excellents antidotes. » Son historien, Hardoin de Pérétix qui rapporte ce propos, ajoutait : « Par-dessus toutes ses grandes qualités excellait la tendresse indicible, l’amour qu’il avait pour son peuple. Il n’avait point de plus forte passion que de le soulager, que de le faire vivre en paix et à son aise ; il n’avait point de discours plus ordinaire à la bouche que celui-là. On voit une infinité de ses lettres au gouverneur des provinces, à son surintendant, à ses parlements dans lesquelles il dit « Ayez soin de mon peuple, ce sont mes enfants ». Et d’autres paroles semblables pleines d’ardeur et de bonté cordiales et paternelles.
Quelques lignes plus loin, il cite cette réplique au Duc de Savoye qui lui demandait ce que la France lui valait : « Elle me vaut ce que je veux, parce qu’ayant le cœur de mon peuple j’en auray ce que je voudrais. Et si Dieu me donne encore la vie je feray qu’il n’y aura point de laboureur en mon royaume qui n’ait moyen d’avoir une poule dans son pot ».
C’est en 1602 environ, il y a plus de 300 ans que date ce propos et ce sont ces sentiments de bonté envers les petits et les faibles qui ont conservé à travers les années cette popularité du Roi Henri IV qui se fait encore dans le pays de France.C’est ce souvenir qui était le sujet de la jolie cavalcade annoncée et que les cartes postales dues aux objectifs de M. Ch. Langlais ou de M. Félix avaient déjà popularisée pendant la semaine qui a précédé.
Dimanche enfin, après plus de deux mois de travail incessant et de démarches sans nombre, la Commission du Comité Commercial des fêtes de Milly a pu prouver l’intelligente vitalité de ce comité, son dévouement et sa bonne direction. L’organisation du cortège était parfaite et dépassa de beaucoup tout ce que l’on pouvait espérer. On pouvait craindre que de si beaux préparatifs, tant de peines et de dépenses fussent compromis par la pluie ; heureusement le temps fut moins maussade et se montra plus clément que les jours précédents. Une quantité considérable d’étrangers étaient venus de tous côtés ; chaque famille avait un ou plusieurs invités et l’on nous dit n’avoir jamais vu autant de monde à Milly. On estime en effet que pendant le défilé, 3 000 personnes circulaient dans les rues et que pendant les danses exécutées sur la place du Marché, 2 500 spectateurs s’y pressaient.A deux heures, répondant aux appels des trompettes les divers éléments devant faire partie de la cavalcade s’assemblaient Faubourg Saint Jacques dans l’ordre établi par le Comité d’organisation. Ce n’était pas une petite affaire que de placer figurants, figurantes, chevaux, bœufs, voitures, chars, etc... ; réunis en cette endroit ; les membres du Comité s’y employèrent avec une inlassable attention ; à l’heure fixée l’expert président, M. Seguin, pouvait dire : « Tout va bien » et donner le signal du départ.
En tête venait deux héraults MM. Godin et Chanet, et le porte étendard, M. Durançon qui tenait fièrement la bannière blanche fleur de lysée du bon roi Henri ; trompettes, tambours, et gardes à pied faisaient l’escorte immédiate du cortège royal. Henri IV était représenté par M. Gibert ; puis venait Sully (M. Bertrand) et un groupe de seigneurs représentés par MM. Berthelot, Ricordeau, Mathias et Crenier.
C’était un tout jeune Henri IV qui nous était présenté. – barbe noire bien fournie, coiffé du grand feutre noir relevé devant, par le légendaire panache blanc ; près du cour la collerette gaufrée, sur le pourpoint de velours noir avec le maillot gris perle. Il avait tout à fait bon air sous ce costume, le sosie du roi poète, et il a su se montrer à la hauteur de son rôle dans cette solennelle journée.
Le fidèle ministre Sully, portait la toque brune et le pourpoint de velours cramoisi.
Encadré par un peloton de gardes à cheval, venait le carrosse de la reine – un carrosse historique, nous assure-t-on, sortant d’un musée – et attelé de quatre chevaux noirs, superbes et appareillés à souhait, que MM. Boudineau et Rivière conduisaient ; la très gracieuse Mlle Lucienne Bast y trônait, revêtue d’un manteau d’hermine et portant fièrement la couronne royale plantée en ses blonds cheveux ; deux charmantes demoiselles d’honneur, Mlles M. Broc, en toilette bleue et Emilie Goassens, en rose, lui tenait compagnie. Deux valets de pieds, fiers dans leur jolie livrée de satin vert, se tenaient à l’arrière du carrosse, qu’accompagnait sur un fringant poney blanc, un piqueur, le jeune Henri Moreau.
A l’arrivée sur la place de l’Hôtel-de-Ville, la cavalcade vient se ranger devant un grand praticable construit sur le perron de la mairie où très aimablement M.Bédu, Maire, vint offrir son bras à Marguerite de Valois, et la conduisit dans la salle des séances, suivie du roi et de son ministre, de MM.Seguin et Baffoy, président et vice-président du Comité Commercial des fêtes conduisant les demoiselles d’honneur. Dans la salle où étaient réunis encore M.Darbonne, adjoint, les membres du Conseil municipal, les membres du Comités commercial et les commissaires de la fête. M.Séguin, présentait la reine, ses demoiselles d’honneur, puis Henri IV et Sully, qui tous firent honneur au champagne offert par la municipalité.
Dehors, la foule s’amassait de plus en plus sur la place et dans les rues avoisinantes, quand, avec peine, le Char de la Danse dans lequel avaient pris place les charmantes élèves de M. Heug, impresario, avait de la peine, malgré l’habileté de MM. Daudier, Peigné et Darbonne qui le conduisaient à se frayer un passage. Dès leur arrivée, Henri IV, Marguerite et leur suite apparaissaient au balcon de l’Hôtel-de-Ville où ils étaient salués de vigoureux « Vive le Roi, vive la Reine ! » cris séditieux en jour autre qu’un jour de divertissement.
Ce fut une idée qui ne manquait pas d’originalité que l’offre de ce spectacle en plein air, offre gratuite aux citadins de la bonne ville de Milly par Henri IV à l’occasion de sa visite ; les huit dames du ballet s’employèrent de leur mieux à donner à ce divertissement chorégraphique tout le charme possible, et elles y réussirent, aidées par un petit orchestre dont malheureusement les sons avaient peine à parvenir à la foule un peu bruyante ; les applaudissements qui marquaient la fin de chaque figure de ce gentil ballet prouvèrent que tout le monde était content.
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Le lecteur trouvera plus loin la description des chars qui suivent : il faut pourtant une mention particulière au Char des Enfants dont le dessin tout fleuri et enguirlandé n’eût pas déparé une des grandes cavalcades parisiennes. Profitons-en pour faire à M. Brisset, l’habile dessinateur, véritable artiste, notre compliment sincère de la part de tous, population, visiteurs et Comité. Les Chars de la Halle et de la Poule au Pot plus simples étaient bien dans la note et très pittoresques.
Fort amusant aussi, le charlatan et son compagnon.
Sur le parcours consciencieux de tous les quartiers de la petite ville, la Fanfare égrenait son chapelet de mélodies et bientôt le cortège, entouré d’une foule énorme dont il émergeait à peine, les quelques instantanés pris au passage – et manquant de soleil, hélas ! – en témoignent, arriva sur la place du Marché où une estrade, une scène, dirons-nous plutôt, avait été disposée pour une seconde édition du triomphe du corps de ballet. Le roi et la reine étaient de nouveau sortis de leur char et assistaient au divertissement.
Mais il fallait bien réaliser du mieux possible les probabilités qu’eussent fait naître le séjour du roi Henri, à Milly. Il devait assurément aller rendre visite à son féal vassal, le seigneur de Milly, et reconnaître l’état de l’antique manoir.
Le roi et la reine s’en sont acquittés très gentiment. Et ils ont été accueillis de façon aussi aimable que spirituelle par M. J. Usebe, propriétaire actuel du château qui, offrant aux majestés une coupe de champagne, remplaçant le vin du Malvoisie qu’on ne trouve plus à Milly, et se prêtant avec la meilleure grâce du monde à cette innocente reconstitution, tient au roi ce petit discours :
« Sire, votre majesté se souvient peut être d’avoir été déjà reçue dans cet antique manoir par son féal sujet et vassal messire d’Averton, compte de Belin, seigneur de Milly, qui, à l’entrée triomphale de votre majesté dans Paris, en 1594, eut l’honneur de vous présenter les clefs de cette ville. Permettez à un modeste bourgeois de vous recevoir à son tour en ces vieux murs et de vider une coupe de champagne en l’honneur de sa majesté la gracieuse reine Marie de Médicis et de son brillant cortège : « Vive le Roi ! Vive la Reine ! ».
Les souverains et les demoiselles d’honneur, ainsi que le Comité firent honneur à ce toast, et reconnaissants de si charmants procédés à leur égard, remercièrent l’aimable châtelain, et reprirent leur place dans la cavalcade.
Bientôt, elle se retrouvait encore sur la place où se fit cette fois vivement et sans désordre la dislocation finale.
Une mention particulière est bien due aux deux frères Normand, qui, en habiles bouviers, ont de leur pointe légère dirigée de façon magistrale leurs quatre bœufs et le lourd char qu’ils traînaient à travers les rues et carrefours ; c’était une rude épreuve dont ils se sont tirés à leur honneur.
Nous aurions encore plus d’un éloge à ajouter, mais la place nous manque, et nous terminerons ce compte-rendu par un remerciement, celui-là adressé à la municipalité bienveillante de Milly, à son maire personnellement, dont l’intervention a valu à la ville pendant toute la soirée l’éclairage de tous nos becs de gaz, pour lequel la Compagnie avait demandé une assez forte somme.
A chacun le sien, comme dit l’autre. Et à tous un au revoir !
Le Comité a mis en venteau prix de 10 cent. Un carnet-programme donnant l’itinéraire de la cavalcade et tous renseignements utiles. Ce programme sera vendu sur la fête, nous en rééditons pourtant les points principaux.
A une heure, formation du cortège, faubourg Saint-Jacques. – Départ à 2 heures précises.
Ordre de la Cavalcade :
Héraults d’armes à cheval. – Porte-Etendard à cheval. – Trompettes. – Tambours. – Gardes du Roi, à pied. – Gardes ru Roi, à cheval.
LE ROI HENRI IV. – Le Duc de Sully, son ministre. – Seigneurs.
CARROSSE DE LA REINE. – Demoiselle d’honneur. – (Ce carrosse authentique provient d’un Musée historique). – Gardes de la Reine à cheval.
CHAR DU CHATEAU. Ce char supporte unr réduction du château de Milly. Il est monté par l’ « Union Musicale », sous la direction de M. Timbert. – Arquebusiers.
CHAR DE LA DANSE. – (Danseuses des théatres de Paris). – Chevaliers.
CHAR DES ENFANTS. – (Fée aux enfants, enfants costumés). Hallebardiers.
CHAR DU MARCHE. – (La Halle de Milly en 1600 et ses vendeuses. Vente de billets de Tombola et marchandises diverses. – Chevaliers.
CHAR DE LA POULE AU POT. – (En souvenir des souhaits de Henri IV à ses sujets). – Arquebusiers.
CHAR DU SORCIER. – Chevaliers.
(Les dessins et la décoration des Chars sont dûs au pinceau de M. Brisset).
Réception du Roi Henri IV et de la Reine par la Municipalité, à la Mairie.
Danses anciennes exécutées par des danseuses des théatres de Paris.
Le soir à 9 heures, sous la halle, Bal à grand orchestre. – Prix d’entrée : Cavaliers, 1 franc. – Dames, 0 fr. 50.
L'Abeille d'Etampes