On a peine à s’imaginer, en voyant cette longue place déserte, la vie active qui s’y déroulait avant le détournement de la grande route de Paris à Lyon, quand cette importante voie de communication traversait Milly. Alors, sur cette place, chaises de poste, lourds carrosses, courriers, cavaliers et piétons innombrables, ne cessaient de passer depuis les premières heures du jour jusqu’au crépuscule. Le soir, on se hâtait de gagner Milly à cause des brigands qui pillaient les voitures et rançonnaient les voyageurs dans les bois des environs. Quelle vie, à la nuit, lorsque tous les voyageurs arrivaient à Milly pour le « gîte », remplissaient la place et se répandaient dans les auberges de la ville.
Le jeudi, jour du Marché, qui autrefois, était le plus important de la région, la place était trop petite pour contenir tous les marchands dont les étalages débordaient dans les rues voisines.
La halle existe encore à peu près telle qu’elle était il y a quatre cents ans. Elle est remarquable par ses proportions. Sa charpente en bois de châtaigniers, qui, dit-on « éloigne les araignées ».
Elle comporte onze travées formant douze fermes ; la toiture est supportée par 48 piliers reposant sur des dés de pierre. Elle mesure 46 mètres de longueur sur 16 mètres de largeur. Sa hauteur est de 13 mètres. En 1924, elle a été classée Monument Historique.
La halle fut construite en 1479 par l’amiral de Graville. La charte de fondation est encore conservée aux archives de Milly.
Vis-à-vis du « Lion d’Or » actuel se trouve l’ »Hôtel des 4 vents » ainsi nommé parce que ses façades se trouvent aux quatre points cardinaux et qu’il se trouve à un croisement de rues figurant des directions. La famille Blavet fut pendant longtemps propriétaire de cette auberge.
A gauche se trouve « L’Hôtel du Cygne », autrefois « Hôtel du Signe de la Croix », qui avait une enseigne représentant un cygne portant une croix.
A l’extrémité sud se trouve l’ »Hôtel des Anges » supprimé vers 1885, et dont l’enseigne, d’après Marquis, représentait des chérubins berçants un voyageur qui était « aux anges »… En 1670, un Jean Charlot était « maître des Anges ».
Au numéro 51, à l’endroit de l’épicerie Louveau, était l’auberge du « Mouton » qui exista jusqu’en 1580 environ.
Anciennement, il y avait une croix au milieu de la place : en octobre 1790, on fit la démolition d’un massif qui « était autrefois une croix ».
Il y avait un puits sur la droite.
En face de l’hôtel du Cygne se trouvait l’auberge de l’ »Ane Vert », supprimée vers 1820. Un nommé Legrand était aubergiste à l’ »Ane Vert », en 1779.
L’auberge de l’ »Ordinaire », en dernier lieu rue Saint-Blaise, se trouvait autrefois sur la place du Marché.
On voyait également sur cette place l’Auberge des Petits Carreaux.
Sources : Les Rues de Milly - Promenade historique et archéologique dans Milly-en-Gâtinais par Georges Lasserre (1930).
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