Les chroniques nous enseignent que
la ville de Milly eut à beaucoup souffrir de la Guerre, dite, de Cent ans (1337
-1453) :
De 1417 à 1422 , la ville fut
occupée puis brûlée par les Anglais qui occupèrent les châteaux du voisinage.
La ville sera à nouveau prise par les Anglais en 1430 et en 1433.
Il est facile de supposer que
lorsque la paix revint, il ne devait pas rester grand-chose des constructions
existantes.
Mais peut-on en imaginer l'aspect
d'avant cette guerre ?
Faute de documents d'archives
(existantes ou facilement abordables), il est possible d'observer certains
détails encore visibles, et d'essayer de construire une explication plausible.
Observons cette cave :
Nous sommes en présence du rez-de-chaussée d'une maison.
En 2, une fenêtre bouchée.
En 3, des poutres de colombages reposant sur une base de pierre
Le sol de la ville devait être, à
cet endroit, environ deux mètres plus
bas que le niveau actuel de la
rue.
Ce
que peut confirmer cette autre cave :
Un
puits dans une cave ?
Ou alors le niveau du sol est, à-peu près,celui de l'ancienne ville ?
La maison ayant été construite au dessus.
L'eau est à peine deux mètres plus bas. Nous sommes dans l'ancien marais asséché.
On ne pouvait pas creuser de cave,
mais les gens qui avaient besoin d'entreposer du matériel ou de la marchandise
- et qui en avaient les moyens - bâtissaient des maisons qui devaient
ressembler à celle-ci qui borde l'Yonne :
Le rehaussement du
niveau du sol est évident : environ
1 mètre place de la halle, environ deux mètres vers la Mairie. Vous pouvez
imaginez cette pente entre les deux ronds points à la sortie de Milly en
direction de Paris. Elle est bien visible en regardant vers l'Ecole.
Faute
de preuves, il faut essayer d'en deviner le plus raisonnablement la cause.
Dans les années 30, l'Ecole déborda
par deux fois, inondant la ville. Ce devait être bien pire et bien plus
fréquent quand le sol était plus bas.
L'assèchement des marais d'Oncy a
non seulement permis de récupérer des terres cultivables, mais la création du
grand chenal de drainage (d'écoulement devrais-je dire) qui est devenu la
rivière Ecole dans sa configuration actuelle, pouvait mieux alimenter en eau le
premier moulin de la rivière, le moulin du Coudret. Mais pour qu'un moulin
fonctionnât, il faut barrer la rivière ; ce qui en élève le niveau.
Il est permis d'imaginer que cette
hausse, ajoutée au fait que le marais asséché ne jouait plus son rôle d'éponge
régulatrice, devait provoquer lors de gros orages des inondations dans la
« basse ville ».
Il aurait fallu rehausser la ville.
Continuant d'imaginer ce que furent
les travaux de rehaussement, il est très possible que les rez-de-chaussée des
maisons furent reliés par des allées couvertes avant le comblement
des rues : ce qui aboutit à tout un réseau souterrain encore visible par
endroit.
Mais certains accès à la rues sont
devenus impossibles :
c'est l'explication de ces nombreux
escaliers (dans les caves) qui ne débouchent
que sur un mur (côté rue).
Quand la cave débouche toujours sur la rue, nous voyons ceci :
De cette époque d'avant la guerre de
cent ans, il reste de belles voûtes. Celle du Moustier est grande et
heureusement visitable. Mais on peut en trouver de plus discrètes comme celles-ci :
où celle la :
Si
vous avez chez vous des éléments qui peuvent nous aider à mieux raconter la
ville, invitez-nous à les admirer et à les photographier. Discrétion promise.
Maurice
Gelbard