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mercredi 18 janvier 2012

Les adductions d'eau à Milly-la-Forêt

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Étant donné sa position dans la vallée de l'École, Milly ne manquait pas de sources, ces fontaines, comme on disait, qui ont donné leurs noms à plusieurs rues d'aujourd'hui : rue des Fontaines, rue des Petites-Fontaines, fontaine du Coudret, etc.

À ces sources qui, de tous les temps, laissaient couler une eau claire et abondante, s'étaient ajoutés au fil des ans des puits, le puits Saint-Pierre, le puits Pâtre (ou du Berger), puits de cinq à sept mètres de profondeur. A ceux-ci vers 1900-1910 s'ajoutèrent, très pratiques en ville, les « puits tubulaires» dont les forages étaient parfois pratiqués sous les trottoirs et qui nécessitaient donc une autorisation.

Dans l'agglomération, à partir de certains puits communaux, avaient été établis des «points d'eau publics, avec des pompes à balancier ». Si en 1858, on comptait douze de ces pompes, il y en avait 21, vers 1920, dont voici la liste:


1 - Place du Marché
2 - Place du Marché
3 - Boulevard du Nord (Colombier)
4 - Place Galliéni
5 - Rue Saint-Jacques
6 - Rue Saint-Jacques
7 - Rue du Faubourg-Saint-Jacques
8 - Place de la République
9 - Rue Saint-Pierre
10 - Rue Saint-Pierre (près du cimetière)
11 - Rue Langlois
12 - Rue du Faubourg-de-Melun
13 - Rue du Faubourg-de-Melun
14 - Rue Jean-Cocteau
15 - Rue du Monceau
16 - Rue de l'Égalité
17 - À la gendarmerie
18 - À l'école des filles
19 - À l'école des garçons
20 - Au cimetière
21 - À l'école de la place Grammont

Certaines de ces pompes ne devaient disparaître qu'à la fin des années 1960.

L'entretien de ces pompes publiques nécessitait une adjudication de services car il compre¬nait toutes espèces de réparations, y compris celles causées par « tous accidents et événements qu'elle qu'en soit la nature et l'origine ». En 1851, cet entretien coûtait à la ville la somme de 200 F, pris sur les 225 F alloués par le budget pour l'entretien des fontaines, puits ou mares.

Place du Marché


Boulevard Lyautey


Rue Saint-Jacques


Place de la République



Place de la République



Rue Saint-Pierre


C'est en 1905 qu'il est question au conseil municipal d'un projet de création d'un service des eaux à Milly. Bizarrement, ce service était prévu: « pour le nettoyage des rues de la ville ! ".

Un château d'eau est édifié, son sous-bassement existe toujours, portant la date de 1906, face au monument aux morts donnant sur l’anciennne place de Lyon son réservoir ayant été enlevé voilà une vingtaine d’années ). Il constituait aussi une réserve d'eau importante en cas d'incendie. Un moteur élévatoire au pétrole en permettait le remplissage et, en 1910, ce moteur était entretenu par M. Aubert, mécanicien avec qui la commune avait passé un marché. Un an plus tard, ledit moteur était encore en panne et c'est souvent au cours de ces années-là que l'on en discuta au conseil municipal. En 1911, Rousseau, lui aussi mécanicien à Milly sera chargé de fournir un autre moteur et une pompe Japy.



Fin 1910, il avait été demandé au conseil si la commune serait disposée à délivrer des concessions d'eau aux habitants qui en feraient la demande, une de celles-ci fut même attribuée à l'un d'eux, l'eau étant payée 25 centimes le mètre cube, En 1913, il est enfin question au conseil que la ville fournisse l'eau à ceux qui le désireraient, un service des eaux en somme. Mais l'heure n'était pas encore venue et les Milliacois attendront encore presque un demi-siècle pour cela!

Dans le courant des années 1920-1930, chacun s'équipa à partir de son puits, la pompe électrique ou à bras étant alors d'un usage qui devenait de plus en plus courant. Quant aux plus démunis, ils continuaient à aller quérir l'eau aux « points d'eau publics ». Le moins drôle c’était, on l'a évoqué plus haut, pour les agriculteurs du plateau des Fermes, où une seule de ces fermes disposait d'un puits (celle du Tertre). Dès avant le second conflit mondial, cette grave question devait préoccuper la municipalité et, en 1938, un nouveau puits fut creusé à la butte de Châtillon puits maçonné, de 37 mètres de profondeur, alimentant un château d'eau élevé près de la ferme du Tertre, mais il fallut attendre encore une vingtaine d'années pour voir la mise en place, en 1957, d'une véritable distribution d'eau dans l'agglomération milliacoise, avant la création pour cela d'un syndicat intercommunal avec la commune voisine d'Oncy, La première de ces deux communes vendant l'eau à la seconde, En 1976, lors d'une période de sécheresse assez grave, l'eau manqua dans ces deux agglomérations. Aussi, en 1977, Un second puits fut creusé à « la Locante », là où jadis était le vignoble de Milly, Un puits de 27 mètres de profondeur et un nouveau château d'eau, d'une architecture contemporaine. fut édifié sur le plateau dominant les deux vallées.


Sources :

Les routes, le rail et l'eau dans le canton de Milly-la-Forêt
Roger BAILLY
Editions AMATTEIS 1992