Un
quadrimoteur « Vickers 708 Viscount » d’Air France, immatriculé F-BGNK, s’est écrasé en flamme à 10h10 le mercredi 12 décembre
1956, non loin de Milly-la-Forêt à Dannemois au lieu-dit Château-Vert, causant
la mort des cinq membres d’équipage.
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Vickers 708 Viscount |
L’appareil
avait décollé d’Orly quelques minutes avant la catastrophe pour effectuer un
vol d’entrainement à destination de Reims, pour permettre à trois pilotes MM.
Calsy, Brunot, Nicolai de s’habituer à ce type de quadrimoteur. Il avait également
à son bord MM. Marchandise, pilote instructeur et Heymard, contrôleur au centre
d’instruction de Vilgenis. A 9h58, il passa à la tour de contrôle son dernier
message demandant l’autorisation de monter à 1500 mètres. Il devait d’après les
instructions de la direction de la navigation aérienne en passer un autre vers
10h10. Celui-ci, ne fut jamais transmis, l’avion s’était écrasé pour des causes
inconnues dans les bois de Dannemois près d’une cabane où un ouvrier de la dérivation
des eaux de la Ville de Paris, M. Henri Bourgeois, de Soisy-sur-Ecole, réparait
une serrure.
Ce
dernier a déclaré :
« L’avion volait au
ras des arbres, en flammes, soudain, il a piqué presque à la verticale, puis
s’est écrasé et a explosé au sol. »
Un
autre ouvrier du même service, M. Maurice Bouret, également de Soisy-sur-Ecole,
travaillait un peu plus loin et nous a dit :
« J’ai cru que mes
deux camarades avaient été pris sous l’avion qui, en s’écrasant au sol, a fait
une gerbe de feu de plus de 100 mètres de haut. Si l’appareil s’était écrasé
quelques mètres plus à gauche, il aurait défoncé l’aqueduc de la Vanne, qui
passe sous nos pieds. »
Au
début de l’après-midi, tandis que M. Bellonte, inspecteur général de l’aviation
civile, spécialement chargé des accidents et le procureur de la République
accompagnés de M. Collevet, juge d’instruction, arrivaient sur les lieux, les
sauveteurs erraient dans la clairière dont le sol était imbibé de kérosène.
Aux
branches des arbres, sur le sol, des morceaux de tôles noircies trainaient,
parmi d’autres débris, où il était impossible de reconnaitre même un moteur.
Les
enquêteurs ont interrogé un témoin qui n’étant pas dans les bois comme les
ouvriers de la Ville de Paris, et ayant une meilleur visibilité, a pu suivre
presque de bout en bout la chute du Viscount. M. Martial de Dannemois a fait le
récit de ce qu’il a pu voir :
« Je labourais mon
champ à 300 mètres du bois, lorsque j’ai entendu un hurlement aigu. J’ai cru
que j’allais voir un avion à réaction et entendre le bang caractéristique. Mais
soudain, alors que je fixais un amas de nuage, j’ai vu jaillir une énorme boule
de feu. Elle piquait droit au sol, à une vitesse vertigineuse. Quelques
secondes plus tard une formidable explosion a secoué le bois. Une flamme haute
de 100 mètres a jailli, puis le silence s’est abattu sur les lieux du terrible
accident. Je me suis immédiatement précipité sur les lieux, mais je n’ai trouvé
que des débris de ferraille calcinés et tordus. Ils jonchaient le sol avec des
lambeaux d’étoffe et des papiers calcinés. J’ai alors compris qu’il n’y avait
plus rien à faire, plus personne à sauver. J’ai attaché mes chevaux et je suis
allé au pays donner l’alerte. »
La perte de
contrôle a été donné comme raison de l'accident mais cela n'a jamais pu être
établie avec certitude.
Sources : Le
Républicain du 21 décembre 1956.