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dimanche 1 novembre 2015

Crash d'un avion d'Air France à Dannemois


Un quadrimoteur « Vickers 708 Viscount » d’Air France, immatriculé F-BGNK, s’est écrasé en flamme à 10h10 le mercredi 12 décembre 1956, non loin de Milly-la-Forêt à Dannemois au lieu-dit Château-Vert, causant la mort des cinq membres d’équipage.
Vickers 708 Viscount
L’appareil avait décollé d’Orly quelques minutes avant la catastrophe pour effectuer un vol d’entrainement à destination de Reims, pour permettre à trois pilotes MM. Calsy, Brunot, Nicolai de s’habituer à ce type de quadrimoteur. Il avait également à son bord MM. Marchandise, pilote instructeur et Heymard, contrôleur au centre d’instruction de Vilgenis. A 9h58, il passa à la tour de contrôle son dernier message demandant l’autorisation de monter à 1500 mètres. Il devait d’après les instructions de la direction de la navigation aérienne en passer un autre vers 10h10. Celui-ci, ne fut jamais transmis, l’avion s’était écrasé pour des causes inconnues dans les bois de Dannemois près d’une cabane où un ouvrier de la dérivation des eaux de la Ville de Paris, M. Henri Bourgeois, de Soisy-sur-Ecole, réparait une serrure.

Ce dernier a déclaré :
« L’avion volait au ras des arbres, en flammes, soudain, il a piqué presque à la verticale, puis s’est écrasé et a explosé au sol. »
Un autre ouvrier du même service, M. Maurice Bouret, également de Soisy-sur-Ecole, travaillait un peu plus loin et nous a dit :
« J’ai cru que mes deux camarades avaient été pris sous l’avion qui, en s’écrasant au sol, a fait une gerbe de feu de plus de 100 mètres de haut. Si l’appareil s’était écrasé quelques mètres plus à gauche, il aurait défoncé l’aqueduc de la Vanne, qui passe sous nos pieds. »
Au début de l’après-midi, tandis que M. Bellonte, inspecteur général de l’aviation civile, spécialement chargé des accidents et le procureur de la République accompagnés de M. Collevet, juge d’instruction, arrivaient sur les lieux, les sauveteurs erraient dans la clairière dont le sol était imbibé de kérosène.
Aux branches des arbres, sur le sol, des morceaux de tôles noircies trainaient, parmi d’autres débris, où il était impossible de reconnaitre même un moteur.

Les enquêteurs ont interrogé un témoin qui n’étant pas dans les bois comme les ouvriers de la Ville de Paris, et ayant une meilleur visibilité, a pu suivre presque de bout en bout la chute du Viscount. M. Martial de Dannemois a fait le récit de ce qu’il a pu voir :
« Je labourais mon champ à 300 mètres du bois, lorsque j’ai entendu un hurlement aigu. J’ai cru que j’allais voir un avion à réaction et entendre le bang caractéristique. Mais soudain, alors que je fixais un amas de nuage, j’ai vu jaillir une énorme boule de feu. Elle piquait droit au sol, à une vitesse vertigineuse. Quelques secondes plus tard une formidable explosion a secoué le bois. Une flamme haute de 100 mètres a jailli, puis le silence s’est abattu sur les lieux du terrible accident. Je me suis immédiatement précipité sur les lieux, mais je n’ai trouvé que des débris de ferraille calcinés et tordus. Ils jonchaient le sol avec des lambeaux d’étoffe et des papiers calcinés. J’ai alors compris qu’il n’y avait plus rien à faire, plus personne à sauver. J’ai attaché mes chevaux et je suis allé au pays donner l’alerte. »
La perte de contrôle a été donné comme raison de l'accident mais cela n'a jamais pu être établie avec certitude.

Sources : Le Républicain du 21 décembre 1956.