Actualités : Exposition : Les rues de Milly-la-Forêt ont une histoire en septembre 2023

samedi 17 novembre 2012

Les reliques de Saint Vulfran à Milly


Les fidèles d'Abbeville apprendront avec plaisir que le culte de Saint Vulfran a été établi à Milly (anciennement Maurillac) Seine-et-Oise. C'est à Milly même qu'est né notre glorieux patron. M. l'abbé Norgeot, doyen de ce canton, nous a écrit pour nous demander des reliques de Saint Vulfran et nous annoncer que Mgr. l'Évêque de Versailles l'a autorisé à prendre Saint Vulfran pour le second patron de sa paroisse et  à en faire l'office tel que nous le célébrons.
Voici une partie de la lettre qu'il nous a fait l'honneur de nous écrire à ce sujet.

Milly (Seine-et-Oise), 20 mars 1841.


MONSIEUR ET TRÈS-DIGNE CURÉ
II y a aujourd'hui 1 121 ans que le saint patron de votre église et de votre paroisse est allé recevoir la récompense de ses travaux.
La paroisse, à la tête de laquelle la divin providence m'a placé revendique aussi son glorieux patronage auprès de Dieu ; car Saint Vulfran est un de ses enfants, la tradition du pays le regarde comme né à Milly, l'on y montre encore les vieux murs de l'ancien château où il prit naissance et Monsieur Fleury ( livre 41m\ de son histoire ecclésiastique n°. 2), marque expressément que Saint Vulfran naquit à Maurillac à présent Milly en Gatinois dont son père était seigneur ; cependant nous ne sommes pas aussi favorisés que vous, nous n'avons pas le bonheur de posséder aucunes de ses saintes reliques.
Je viens donc vous demander bien humblement si par votre moyen nous pourrions espérer que prochainement nous aurons cet insigne avantage. D'ailleurs nous ne serions pas difficiles, la moindre petite parcelle bien et dûment authentiquée satisferait notre piété, et la paroisse de Milly en général et particulièrement son pasteur vous conserverait une longue reconnaissance. A la demande de ce vénérable doyen, nous lui avons envoyé une relique de notre saint Patron. La fête de l'inauguration de la chapelle, élevée en son honneur, dans l'église de sa ville natale, a eu lieu avec une grande solennité le dimanche 17 d'octobre 1841.

Monsieur le doyen de Milly vient de nous envoyer le procès-verbal de l'inauguration de la relique de Saint Vulfran que nous lui avions envoyée. Nous nous empressons de le joindre ici avec les autres pièces relatives à ladite inauguration, trois cantiques composés pour la circonstance, et surtout avec un extrait d'un ouvrage manuscrit de M. Armand Sougit, avocat à la cour royale de Paris. Cet extrait sera d'autant plus agréable à nos lecteurs qu'il renferme des détails intéressants sur Sainte Bathilde reine de France, qui honora particulièrement Saint Vulfran, le retint à sa cour et se fit gloire de n'agir quepar les conseils du saint Pontife.

_________________________________________


Diocèse de Versailles. Département de Seine et Oise. Arrondissement d'Etampes - Canton de Milly.

PAROISSE NOTRE-DAME DE LA VILLE MILLY.

___________________________________________
EXTRAIT

Du registre des délibérations du conseil de fabrique pour l'année 1841.


L'an mil huit cent quarante et un le dimanche dix-sept octobre ; Vu l'histoire ecclésiastique de M. l'abbé Fleury, portant, livre 41me, paragraphe second : « La réputation de Saint Villebrod attira en Frise Saint Vulfran pour travailler à la même œuvre (la conversion de ce peuple). II était né à Maurillac à présent Milly en Gatinois, dont son père était seigneur, et le reste qu'on peut y lire et qui fait l'objet de tout le paragraphe second et de la seconde partie du paragraphe 35me du même livre 41me. Vu la vie des saints par l'abbé Godescard, sous la rubrique du 20 mars ; vu le père Turien Lefèvre, jésuite également sous la rubrique du 20 mars, chez lequel on lit : « Vulbert, grand seigneur des Gatinois, s'acquit beaucoup de gloire dans la cour du roi Dagobert et de Clovis son fils, par ses exploits militaires, mais il en mérita une plus signalée pour avoir mis au monde Saint Vulfran, l'honneur de la France, la perle des prélats et l'apôtre des Frisons ».
Vu un diplôme donné par Mr. Jean-Marie Mioland, évêque d'Amiens, certifiant à tous ceux à qui il appartiendra qu'il a détaché une portion d'une des côtes de Saint Vulfran dont le corps repose et est honoré dans l'église principale d'Abbeville département de la Somme, en son diocèse et qu'il l'a renfermée dans un reliquaire d'argent, muni par devant d'un cristal, et sur le derrière de son sceau en cire rouge pareil à celui apposé sur le diplôme, le tout bien noué et arrêté par des fils en soie rouge, ledit reliquaire portant extérieurement en forme de couronne ces mots ; « mère des chrétiens priez pour nous ».
Vu ledit reliquaire exactement dans l'état décrit au diplôme de Mgr. d'Amiens.
Vu le vidimus et l'autorisation d'exposer cette précieuse relique à la vénération des fidèles donnée par Mgr. Louis-Marie-Edmond Blancart de Bailleuil, évêque de Versailles. Nous prêtre du diocèse de Versailles curé de Milly soussigné, après avoir dès longtemps auparavant et notamment les dimanches trois et dix du présent mois, prévenu les fidèles du saint dépôt qui était fait à la paroisse de Milly, et les avoir avertis que l'inauguration de ces saintes reliques se ferait en ce jour de dimanche dix-sept octobre mil huit cent quarante et un nous y avons en effet procédé à l'heure accoutumée de la grand'messe de paroisse, en vertu des ordres exprès émanés de Mgr. l'évêque de Versailles et en présence de Monsieur l'abbé Narcisse de Perramon vicaire de la paroisse des marguilliers de cette église et d'un grand nombre de paroissiens rendus à notre invitation. Premièrement, nous avons béni la châsse qui devait renfermer les saintes reliques.
Secondement, nous avons été les prendre processionnellement à la chapelle de Saint Valentin du château de Milly où précédemment elles  avaient été déposées.
Troisièmement, en observant te rit marqué dans le processionnal du diocèse pour la translation des reliques, nous avons fait avec les reliques la procession autour de la ville ; quatrièmement, rentrés dans l'église, nous avons fait au peuple assemblé une allocution sur le culte des saintes reliques en général et sur la vénération en particulier qu'il nous semblait que les fidèles de Milly devaient avoir pour Saint Vulfran cinquièmement, après le sermon et pendant que le chœur chantait alternativement avec l'orgue l'hymne de Saint Vulfran, le clergé et le peuple ont rendu leurs pieux devoirs aux restes précieux de St. Vulfran, exposés dans la châsse au milieu du chœur ;sixièmement, la messe de Saint Vulfran a été chantée solennellement les saintes reliques demeurant toujours exposées au milieu du chœur septièmement, enfin le soir, après les complies, on a encore chanté un hymne à Saint Vulfran, et cependant nous avons porté processionnellement la châsse de Saint Vulfran et l'avons déposée au lieu préparé pour la recevoir dans un monument fort modeste élevé au milieu de la nef de l'église, sur le mur à côté de la chaire ; et ce nouvel autel ayant été préparé, nous y avons donné la bénédiction ordinaire aux saints jours de dimanche avec le saint ciboire, ensuite nous étant retirés nous avons consigné tout ceci en abrégé aux registres des actes courants de baptême et plus au long dans ce présent registre des délibérations du conseil de fabrique, sur lequel à la suite du présent procès-verbal nous avons écrit en entier les différents diplômes dont nous avons parlé dans le cours du présent procès-verbal. Suivent les signatures: l'abbé Narcisse de Perramon, vicaire ; le chevalier Cagnot, président de la fabrique ; Daix, trésorier ; Sougit père, secrétaire ; deLeyde, juge-de-paix, conseiller Pierre, maire de Milly le marquais du Lau d'Allemans; la marquise du Lau d'Allemans, Norgeot, curé.

ANNEXE

Extrait d'une lettre missive de Monseigneur l’Evêque de  Versailles,  à Monsieur curé de Milly.

Versailles, le 20 septembre 1841.

Je crois, mon cher curé, qu'il doit vous suftire d'avoir une belle cérémonie et une instruction le jour de la translation de St. Vulfran. La relique de St Vulfran est déjà suffisamment authentiquée, puisqu'elle est enfermée dans un médaillon garni du sceau de Mgr. d'Amiens et du mien la châsse dans laquelle vous placerez ce médaillon n'a pas besoin d'être fermée immédiatement, je pourrai la clore quand j'irai dans vos parages. Comme vous n'avez pas, je crois, de second patron, je vous autorise à prendre Saint Vulfran : comme cela, vous pourrez en transférer la fête au dimanche qui suit le quinze octobre. Croyez-moi mon cher curé, en J.-C., votre dévoué et affectionné.

LOUIS-MARIE,
Évêque de Versailles.

Copie d'une ordonnance de Monseigneur l'Evêque de Versailles s plaçant l'église et la paroisse de Milly sous l'invocation de Saint Vulfran, comme patron secondaire.

Louis-Marie-Edmond BLANQUART DE BAILLEUL par la miséricorde divine et la grâce du saint siège apostolique, évêque de Versailles Vu une supplique de M. l'abbé Norgeot curé de Milly en notre diocèse tendant à ce qu'il nous plaise rendre une ordonnance qui établisse la fête St. Vulfran dans son église et paroisse ; Considérant que St. Vulfran vingt-huitième archevêque de Sens apôtre des Frisons mort en odeur de sainteté au monastère de Fontenelle, près Abbeville diocèse d'Amiens, le vingt mars sept cent vingt, a pris naissance dans ladite paroisse de Milly, comme il est justifié par l'histoire ecclésiastiques de M. l'abbé Fleury et encore par les recherches qui ont été faites aux archives du royaume, à la bibliothèque royale et à celle de Sainte-Geneviève t à Paris Considérant que, si conformément au saint concile de trente, tous les saints en général sont à honorer et à invoquer, il y a lieu de décerner un culte plus particulier à ceux qui nous sont plus particulièrement unis par quelques liens de naissance et de patrie Considérant que la paroisse Notre-Dame de Milly vient d'obtenir un fragment d'une des côtes de Saint Vulfran tiré du reliquaire dans lequel le corps de ce saint archevêque est religieusement conservé à Abbeville diocèse d'Amiens, ledit fragment renfermé dans un reliquaire d'argent, de forme ronde bien fermé muni du sceau de Mgr. Jean-Marie Mioland évoque d'Amiens, accompagné d'un document ou authentique signé par mon dit Seigneur d'Amiens, la date du dix-huit mai mil huit cent quarante et un le tout reconnu par nous le six juillet mil huit cent quarante et un. Avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Art. 1er : A partir de la date de ta présente ordonnance, l'église et la paroisse de Milly sont placées spécialement sous l'invocation de Saint Vulfran, comme patron secondaire.

Art. 2. : La fête de Saint Vulfran, patron secondaire de Milly sera célébrée chaque année, savoir: en particulier, par les prêtres attachées à cette église le quatorze du moins d'octobre et publiquement par les fidèles de la paroisse de Milly le dimanche qui suivra le quatorze d'octobre, selon le rit adopté dans notre diocèse pour les fêtes patronales secondaires, permettant qu'il soit chanté à la messe une prose par nous approuvée en l'honneur du Saint.

Art. 3. : Copie de la présente ordonnance sera envoyée à M. le curé de Milly et par lui inscrite en son entier dans les registres courans de la fabrique.

A Versailles, le 20 novembre 1841.

L.-M. évêq. de Versailles,

Ces différents extraits du registre des délibérations du conseil de fabrique pour l’année mil huit cent quarante et un feuilles 59, 60, 61 et 62 ont été copiés fidèlement par nous prêtre curé de Milly, pour faire droit à la demande que nous a faite M. l'abbé Michel prêtre, curé de Saint Vulfran d'Abbeville, archiprêtre de l'arrondissement par sa lettre du mardi 27 d'octobre 1846.
A Milly, en notre presbytère le 9 novembre 1846.

NORGEOT
Curé de Milly doyen du canton.



Sources : Vie de Saint Vulfran par M. Michel Curé de la paroisse de Saint-Vulfran à Abbeville