MÉDAILLE COMMÉMORATIVE
DE LA GUERRE 1870 - 1871
- 9 novembre 1911 -
HISTORIQUE et MODALITÉS D’ATTRIBUTION
Suite à un
différent, puis un malentendu au sujet de la succession du trône d’Espagne, la
France, trop confiante dans la toute puissance de ses armées, déclarait
inconsidérément la guerre à la Prusse, le 19 juillet 1870. Après une série de
revers, la dernière armée française, piégée à Sedan, fut capturée le 2
septembre 1870, avec l’Empereur Napoléon III à sa tête et, le 4 septembre la
République fut proclamée. Enfin, le 28 janvier 1871, l’armistice était signé et
mettait fin à ce conflit perdu pour la France. Malgré la perte de 50 000
hommes, cette guerre de 1870 - 1871 nous vit céder l’Alsace, la Lorraine et
verser en trois ans une indemnité de cinq milliards de francs, lors de la
signature de la paix avec le nouvel empire d’Allemagne (traité de Francfort en
mai 1871).
Après la guerre,
nos soldats les plus braves furent récompensés par l’octroi de la Légion
d’honneur ou de la Médaille militaire. Cependant, les autorités refusèrent
obstinément la création d’une médaille commémorative spécifique au profit des
anciens combattants. Sans doute était-ce le besoin d’oublier, ou la honte de
devoir évoquer cette funeste guerre, qui fit donc que ces derniers durent
patienter quarante ans pour recevoir, enfin, une médaille commémorative
officielle ; témoignage tangible reconnaissant leur engagement et leur
participation à ces noirs combats...
Car ce fut en effet
par la loi du 9 novembre 1911, que la Médaille commémorative de la Guerre de
1870-1871 était créée pour être remise avec un diplôme nominatif, à 150 000
anciens combattants survivants. Ce projet de médaille, à l'initiative du
sénateur BERTEAUX, avait été entériné par un vote de la Chambre des députés le
3 juillet précédent et, le 12 juillet, par celui du Sénat.
Obtenue par
l'intermédiaire des sociétés d'anciens combattants, elle était décernée par le
Président de la République, sur proposition des ministres de la Guerre et de la
Marine. Les engagés volontaires eurent droit au port d'une agrafe sur le ruban
et à la mention, sur le brevet, de leur titre.
Une variante rare,
au gros module en bronze de 36 mm, fut frappée spécialement par la maison
Arthus-Bertrand à la demande du Duc Louis Albert Philibert Auguste de Pérusse
des Cars ( 1849-1920 ). Ces médailles, dont la légende normale du revers est
remplacée par la dédicace en relief
" LE DUC DES CARS A SES FRERES ARMES ", furent remises par ses
soins, le 16 décembre 1911, à 18 ou 19 de ses camarades survivants de la 55e
promotion "la revanche" ( 1870-1872 ) de Saint-Cyr.
Il est à noter, qu'avant cette reconnaissance officielle,
les vétérans de cette guerre se distinguaient par le port d’insignes et de
médailles non officielles remises par les différentes associations d’anciens
combattants de 1870-1871.
BÉNÉFICIAIRES
La Médaille
commémorative de la Guerre de 1870-1871 récompensait les combattants de
1870-1871, qui justifiaient, par pièces authentiques, de leur présence sous les
drapeaux en France ou en Algérie, ou à bord des bâtiments armés, entre le mois
de juillet 1870 et de février 1871 inclus.
Pouvaient donc
prétendre à la médaille, les anciens combattants qui étaient présents sous les
drapeaux :
-
dans l'armée active ;
-
dans la Garde nationale mobile (organisée
en 1868) ;
-
dans les corps-francs reconnus ;
-
dans la Garde nationale mobilisée (levée
en octobre et novembre 1870) ;
-
dans la Garde nationale sédentaire des
villes assiégées ;
-
dans les Gardes nationales sédentaires
des villes ouvertes ;
-
dans les corps et services de la
Marine ;
-
dans les corps organisés, mobilisés en
1870 (douaniers, agents et gardes des forêts, gardiens de la paix de la ville
de Paris) ;
-
dans les services de la Trésorerie et
des Postes aux armées ;
-
dans les gardes nationales sédentaires
des villes ouvertes, attaquées en 1870-1871 ; villes dont le courage a été
reconnu par le gouvernement, par l'attribution dans leurs armes de la croix de
la Légion d'honneur.
La loi du 27 mars
1912 étendra la remise de la médaille aux médecins, infirmiers, infirmières,
aumôniers, pouvant justifier de leur présence sur les champs de bataille, dans
les ambulances et hôpitaux, ainsi qu'aux aérostiers ayant quitté Paris en
ballon pour assurer un service public.
Enfin, le 13
juillet 1923, une nouvelle loi étendit son attribution :
-
Article 1er : aux enfants volontaires
qui, ayant moins de quatorze ans à la déclaration de guerre de 1870, ont été
enrôlés dans les bataillons de la Garde nationale ont droit à la médaille
commémorative avec agrafe. Le brevet mentionnera le titre d'Enfant Volontaire,
avec l'indication du numéro de la compagnie et du bataillon. La pièce
justificative sera une attestation d'incorporation délivrée d'après les états
de contrôle de la Garde nationale déposés aux archives.
-
Article 2 : aux enfants de moins de
dix-huit ans qui, n'étant pas incorporés pendant la guerre, ont accompli un
acte de courage civique dont ils pourront faire preuve par acte authentique.
CARACTÉRISTIQUES
Ruban :
Largeur de 36 mm.
Vert coupé par quatre raies verticales noires
; l’ensemble formant une alternance de neuf raies de 4 mm.
Agrafes :
Une agrafe de style
oriental en argent ou métal argenté avec l’inscription ENGAGÉ
VOLONTAIRE.
Une agrafe
rectangulaire, non réglementaire, en émail noir avec la date 1870 - 1871.
Insigne :
Médaille ronde en
bronze patiné, du module de 30 mm.
Gravure de Georges
LEMAIRE.
Sur l’avers : l’effigie de la République casquée et
cuirassée, tête à gauche, entourée de la légende REPUBLIQUE
FRANÇAISE.
Sur le revers : un
cartouche portant l’inscription AUX DÉFENSEURS
DE LA PATRIE, sur un fond de panoplie d’armes,
était surmontée d’un étendard et du millésime
1870 - 1871.
C’est le profil
d’une artiste à la mode, mademoiselle Fernande DUBOIS, de l’Opéra-comique, qui
fut choisi pour représenter l’effigie de la République.
Il a existé des
modèles de fabrication fantaisie dite « gros module », en bronze patiné,
argenté ou doré et du module de 36,5 mm, réalisés, notamment, par la maison
ARTHUS-BERTRAND.
A Milly, la médaille commémorative fut remise le 23 juin 1912 à :
- MENEUX René ; Vétéran à Oncy
- JACQUEAU Paul ; Vétéran à Maisse
- GALLET Pierre ; Vétéran à Milly
- GALLET Charles Adolphe ; Vétéran à Milly
- PLISSON Adrien ; Vétéran à Maisse
- NORMAND Pierre ; Vétéran à Oncy
- DELAPORTE Raphaël ; Vétéran à Noisy
- COMBES François ; Vétéran à Milly
- DOUARD Lucien ; Vétéran à Milly
- PARATTE Jean ; Vétéran à Milly
- ROUSSEAU Auguste ; Vétéran à Milly
- LEPICIER Victor ; Vétéran à Maisse
- DECROIX Louis ; Vétéran à Maisse
- LELOUP Auguste ; Vétéran à Maisse
- WETZEL Jean ; Vétéran à Maisse
- GRANDJEAN Pierre Eugène ; Vétéran à Maisse
- ARNOULT Pierre ; Vétéran à Moigny
- COURTOIS JULES ; Vétéran à Courdimanche
- LEPICIER Hippolyte ; Vétéran à Courdimanche
- MARTIN Adrien ; Vétéran à Buno-Bonnevaux
- CHARPENTIER Cyrille ; Vétéran à Dannemois
- FEVE Pierre ; Vétéran à Milly
- MINIER Louis ; Vétéran à Maisse
- HAMARD Zéphir ; Vétéran à Dannemois
- BAUDET Hippolyte ; Vétéran à Buno-Bonnevaux
- HUREAU Etienne ; Vétéran à Buno-Bonnevaux
- LEROY Germain ; Vétéran à Courances
- CHARPAGNE Léon ; Vétéran à Boigneville
- MARLIN Céleste ; Vétéran à Milly
- DESCOMBES Claude ; Vétéran à Milly
- CHAUVEAU Clément ; Vétéran à Saintry
- FLAGIS Henri ; Vétéran à Milly
- LEPICIER Alfred ; Vétéran à Milly
- THOMAS Jules ; Vétéran à Courances
- SUMELLE Léopold ; Vétéran à Cély
- SOURCEAU Amédée ; Vétéran à Buno-Bonnevaux
- BAUDIN Etienne
Fernand ; Président de la Section à Milly
- MALLE Lubin ;
Trésorier de la Section à Milly
- LOGEROT Pierre
Emile ; Vétéran à Milly- MENEUX René ; Vétéran à Oncy
- JACQUEAU Paul ; Vétéran à Maisse
- GALLET Pierre ; Vétéran à Milly
- GALLET Charles Adolphe ; Vétéran à Milly
- PLISSON Adrien ; Vétéran à Maisse
- NORMAND Pierre ; Vétéran à Oncy
- DELAPORTE Raphaël ; Vétéran à Noisy
- COMBES François ; Vétéran à Milly
- DOUARD Lucien ; Vétéran à Milly
- PARATTE Jean ; Vétéran à Milly
- ROUSSEAU Auguste ; Vétéran à Milly
- LEPICIER Victor ; Vétéran à Maisse
- DECROIX Louis ; Vétéran à Maisse
- LELOUP Auguste ; Vétéran à Maisse
- WETZEL Jean ; Vétéran à Maisse
- GRANDJEAN Pierre Eugène ; Vétéran à Maisse
- ARNOULT Pierre ; Vétéran à Moigny
- COURTOIS JULES ; Vétéran à Courdimanche
- LEPICIER Hippolyte ; Vétéran à Courdimanche
- MARTIN Adrien ; Vétéran à Buno-Bonnevaux
- CHARPENTIER Cyrille ; Vétéran à Dannemois
- FEVE Pierre ; Vétéran à Milly
- MINIER Louis ; Vétéran à Maisse
- HAMARD Zéphir ; Vétéran à Dannemois
- BAUDET Hippolyte ; Vétéran à Buno-Bonnevaux
- HUREAU Etienne ; Vétéran à Buno-Bonnevaux
- LEROY Germain ; Vétéran à Courances
- CHARPAGNE Léon ; Vétéran à Boigneville
- MARLIN Céleste ; Vétéran à Milly
- DESCOMBES Claude ; Vétéran à Milly
- CHAUVEAU Clément ; Vétéran à Saintry
- FLAGIS Henri ; Vétéran à Milly
- LEPICIER Alfred ; Vétéran à Milly
- THOMAS Jules ; Vétéran à Courances
- SUMELLE Léopold ; Vétéran à Cély
- SOURCEAU Amédée ; Vétéran à Buno-Bonnevaux
Voici ce que l'on pouvait lire dans l'Abeille d'Etampes du 22 juin 1912 :
Nous
rappelons que dimanche 23 Juin à 10 h ¾ du matin, salle de la Justice de Paix
(Hôtel de Ville) se fera l’assemblée générale-annuelle de la 1160ème
section des Vétérans.
A l’issue
de l’assemblée, banquet chez le camarade Legrain, hôtel du Lion d’Or, et à 2 h
½ sur la place du Marché (Halles), réunion des sociétés qui se joindront à
celle des Vétérans et invités pour le défilé à l’Hôtel de Ville où aura lieu la
remise de la médaille commémorative de 1870-1871 aux combattants de l’Année
Terrible.
La
cérémonie terminée et comme il a été dit, le cortège se reformera pour un
nouveau défilé et viendra se disloquer sur la place du Marché.
En raison
de la manifestation patriotique de dimanche, les habitants sont invités à
pavoiser leurs habitations. Disons que de Milly et des communes du canton, les
adhésions au banquet sont nombreuses. Toutefois, les camarades qui ont prévu
l’empêchement d’y assister et qui au dernier moment se trouveraient libre de
leur engagement, sont assurés de trouver, demain, place au repas. Le camarade
Legrain mettre le nombre de couverts nécessaires pour pourvoir à tout imprévu.