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dimanche 15 mars 2015

Les cloches d'Oncy



Les travaux de rénovation de notre église ont permis l'accès aux cloches en passant par les échafaudages extérieurs.

Il y a deux cloches : une grande et une petite.


La petite cloche ne porte aucune inscription. Elle est décorée de la façon suivante :






Quant à la grande, des inscriptions ont été apportées en deux bandeaux. Sur le haut, il a été possible de lire :




L'AN  1789  A  ETE  BENITE  PAR  MESSIRE  NICOLAS  VICTOR  RENE  SULEAU CHANOINE  REGULIER  DE  L'ABBAYE  ROYALE  DE  ST  VICTOR 
&  PRIEUR  CURE DE  LA  PAROISSE  DE  ST  MARTIN  D'ONCY


Sur le pourtour du bas :



THEIROT            JEAN DE LA PORTE  MARGUILLIER

Il y a également les reliefs suivants :




Le nom de Théirot est celui du fondeur. Devant son nom, il y a son sceau le représentant au travail.

Ce nom, ainsi que l'année 1789 se retrouve sur la cloche de l'église de La Chapelle la Reine. Les fondeurs de cloches étaient à l'époque itinérants. Jean et Dominique Théirot venaient, comme plusieurs autres, de Lorraine. Il est raisonnable de penser que ces deux cloches, peut-être d'autres, ont été fondues en même temps.

  JEAN DELAPORTE était MARGUILLIER. Un marguillier étant membre du conseil de fabrique, un laïc, chargé de la construction et de l'entretien de l'église, de l'administration des biens de la paroisse (terres, locations de terres, écoles, rentes et impôts), de veiller à l'entretien des locaux, de tenir le registre de la paroisse et de préparer les affaires qui doivent être portées au conseil. Les membres de ce conseil sont au nombre de trois : un président, un trésorier, un secrétaire (Wikipédia). C'est lui qui avait payé le fondeur. A cette époque, un agriculteur du village portait ce nom.
   
Le curé de la paroisse d'Oncy était « prieur » au prieuré d'Oncy. Ce dernier fut autorisé par louis XIII en février1623 par « lettre patente » (décret). Avant, cette communauté dépendant de l'abbaye St Victor à Paris vivait à Fleury en Bière. Le seigneur du lieu, Henry Clausse, voulant récupérer ces terres, leur proposa en échange la seigneurie d'Oncy ; ce qui fut fait le 17 décembre 1604* d'où le titre de « Messire » attribué à Nicolas Victor René Suleau qui était «chanoine régulier ». Les chanoines réguliers sont des clercs qui vivent en communauté et exercent un apostolat selon les principes d'une règle  (Wikipédia),  celle de l'abbaye de St Victor.

En 1796, ce même Victor René Suleau, devint commissaire du Directoire exécutif, près l’administration municipale. Comme de nombreux curés qui étaient entrés dans les ordres sans vocation et sous une pression familiale coutumière de l'époque, il avait profité de la Révolution pour renoncer à ses vœux et se marier. C'est peut-être son intervention qui évita aux cloches d'Oncy d'être fondues, comme de très nombreuses autres, pendant cette période, puis sous l'Empire, afin d'être transformées en canons ou en pièces de monnaies.

* Contrat d’échange passé devant Maitre Perier, Notaire au Chatelet de Paris, entre les religieux prieurs et couvent de l’abbaye St Victor les Paris, d’une part, et Maître Henry Clausse, Grand maître des Eaux et Forêt de France, seigneur de Fleury en Bière et autre Lieux, d’autre part.
Par lequel les dits de St Victor ont cédé au dit M° Clausse
1° Le Prieuré de Fleury avec tous droits de paroisse, sous la réserve des livres d’Eglise et de la table d’autel, et à la charge de garder la dite Eglise en titre de Cure.
2° La maison dite Prieuré et ses dépendances sises au dit Fleury.
3° Toutes le Grosses et menues dîmes de grains, d’une et autres que les Religieux avaient droit de prendre sur le territoire dudit Fleury, sous la réserve cependant de la ferme de Chalmon et de toutes les terres en dépendantes et non comprises au présent échange qui resteraient aux Religieux franches et exemptes de dimes et autres charges.
4° Les parts et portions appartenant aux dits Religieux, des Grosses et menues dimes de paroisse de St Martin en Bière, aux charges qu’ils peuvent devoir.
5° Au Clos dit Le Clos de vieille borne, planté en aunettes, contenant un arpent et demi.
6° 5 quartiers de prés dits de La Corde.
6bis 3 quartiers de prés, lieu-dit Les Cornes
7° 2 arpents et ½ quartier de vigne, clos de murs, près le cimetière dudit Fleury.
7bis 3 quartiers de vigne, lieu-dit La Cuve
8° 3 quartiers de bois, lieu-dit La Marcellière.
9° 12* de rente avec les Cens, à raison de 8* par arpent à prendre sur 4 arpents de vigne, lieu-dit La Cuve.
10° 3* tournois de rente à prendre sur la maison de la Corne, sise audit Fleury.
11° Les cens sur quelques terres sises audit St Martin, lieu-dit Le d’au
12° 5* de cens au village et terroir de Portet.
13° 17 arpents de terre sis audit Fleury du côté du canal et en-deçà de l’eau et 10 arpents de terre de l’autre côté de l’eau, joignant le parc dudit Seigneur de Fleury sans pouvoir faire pour ledit Seigneur aucun passage ou chemin sur les autres terres dudit Prieuré.
Et en contr’échange, ledit seigneur de Fleury a cédé aux religieux de St Victor,
14° La terre et seigneurie d’Oncy, consistant en maison seigneuriale, ferme, parc, jardin et dépendances avec telle justice qui peut appartenir audit lieu.
15° 150 arpents de terre labourable, ou telle autre quartier qui pourrait s’y trouver.
16° 5 arpents de pré, 5 arpents d’aunette, 12 arpents de bois taillis, 4 arpents de vigne, 4 arpents de garenne et 30* de menue cens.
17° droit d’usage du marais, valant une poule par maison.
18° 2 fiefs mouvants de la seigneurie d’Oncy, dits Les fiefs de Rousselet et d’Artois.
A la charge pour le seigneur de Fleury de faire amortir à ses dépens ladite terre d’Oncy ; d’augmenter le corps de logis seigneurial dudit Oncy, d’une salle basse, d’une chambre haute et d’une étuve ; de faire, au départ de la moitié du logis, un cabinet en briques, le tout crépi et enduit de chaux et plâtre ; faire couvrir de tuiles la grange dudit lieu ; de changer les étables de place, et les mettre dans un lieu commode ; faire relever les murs du parc d’Oncy de 9 pieds hors de terre, y compris le chaperon, faire planter des arbres dans ledit parc ; rétablir la ferme dudit Oncy en laquelle il serait fait un pressoir, ou celui dudit Fleury y serait apporté ; d’acquérir par le seigneur la maison et masure tenantes à ladite ferme qui appartient à Jacques Darbonne, ou payer aux religieux la valeur d’icelle : Enfin de faire conduire les meubles dudit prieuré de Fleury à Oncy, à ses frais et dépens.
Ledit échange fait encore aux charges par ledit seigneur de Fleury d’acquitter lesdits de St Victor de tous droits que l’archevêque de Sens avait coutume de prendre sur ledit prieuré ; de faire accorder par ledit archevêque ladite cure d’Oncy aux religieux de St Victor, avec tous les mêmes droits, de la faire régulariser et rendre de pareille nature et condition que celle de Fleury, sans sujétions aux gradués et indultaires , et d’en donner lettres en forme auxdits de St Victor.
Comme aussi de faire décharger et payer lesdites terre d’Oncy, de toutes charges et hypothèques dont elles pourraient être tenue, et d’en acquitter lesdits de St Victor.
Enfin, de ne pouvoir prétendre, pour ledit seigneur de Fleury,  aucune chose sur les terres, rentes et redevances non portées au présent échange et qui appartiendraient auxdits de St Victor, dans le prieuré de Fleury ./.
 
Maurice GELBARD