Actualités : Exposition : Les rues de Milly-la-Forêt ont une histoire en septembre 2023

jeudi 13 mars 2008

Place du Colombier de Milly la Forêt

La place du Colombier s’appelait « Cul de sac du Colombier ». Cette place triangulaire a été nommée ainsi à cause d’un ancien colombier qui faisait partie du Moustier de Péronne, encore visible aujourd’hui au fond d’une petite impasse aboutissant sur cette place.

Sources : Les Rues de Milly - Promenade historique et archéologique dans Milly-en-Gâtinais par Georges Lasserre (1930).


dimanche 9 mars 2008

Colonel Rollin : premier commandant du centre d’instruction militaire de Milly

C'est en 1915 que les premier et quatrième régiments de Zouaves de Rosny-sous-Bois sont venus s'installer à Milly. La Ville devint un important centre d'instruction, accueillant près de 3000 soldats. De nombreux travaux d’intérêt militaire (tranchées, champs de tir, etc.) et cantonnements furent réalisés à cette occasion dans la commune.

« A la municipalité de Milly, en souvenir des relations cordiales qui n’ont pas cessé d’exister entre elle et moi pendant toute la durée de mon commandement du centre d’instruction (1er et 4e Zouaves, 26e Chasseurs, 21e et 23e régiment d’infanterie coloniale, école de grenadiers bombardiers, centre de mitrailleurs), centre que j’ai crée, organisé et commandé du 5 juin 1915 au 1er octobre 1917.
Entourés de la bienveillante sympathie de la population milliacoise, des milliers de soldats de France sont venus forger à Milly les armes avec lesquelles devait se remporter la Victoire ! »

Colonel Rollin
Du 1er Zouave breveté d’Etat major




Cérémonie de remise de la décoration d’officier de la Légion d’Honneur au Colonel ROLLIN, par le Général PARREAU, le 22 février 1916


Une cérémonie des plus importantes s’est déroulée, mardi 22 février, dans la ville de Milly, que la neige rendait ce jour-là encore plus pittoresque, comparable à celle qui fut donnée, il y a quelque temps, lors de la visite de la mission japonaise.

Le général Parreau avait tenu à remettre lui-même au lieutenant-colonel Rollin, commandant le centre d’instruction militaire de Milly, la distinction d’officier de la Légion d’honneur, annoncée dernièrement par l’Abeille-Réveil.

L’arrivée des troupes

Dès une heure de l’après-midi, retentissait dans le quartier du Marché la fameuse marche des chasseurs à pied. C’était le …e chasseurs qui arrivait et allait se placer sous la Halle. Les habitants arrivent de tous côtés et se placent sur les trottoirs de la place du Marché, réservés à cet effet. Puis quelque temps après, des compagnies des …e et …e régiments d’infanterie coloniale, arrivant des communes voisines où ils sont cantonnés, rejoignent les « vitriers ». Ensuite, les régiments de zouaves sous le commandement du chef de bataillon Mayeux se massent sur la place du Marché, bientôt trop petite pour réunir tant de troupes. L’ensemble est magnifique et vraiment imposant, d’autant plus beau que le temps resta clément jusqu’à la fin de cette inoubliable cérémonie.

Un espace avait été réservé devant la maison Charpentier, face à la rue Paul-Houdin. Les enfants des écoles sous la direction de leurs maîtres s’alignaient sur le trottoir. Le conseil municipal de Milly y assistait en grande partie ainsi que différents fonctionnaires. On remarquait notamment M. Emile Chagot, faisant fonctions de maire ; M. Sergent, conseiller d’arrondissement ; M. Baudin, vice-président de la chambre de commerce ; M. Darbonne, adjoint ; MM. Tazé, Aubry, Georges Poirrier, conseillers municipaux ; MM. Lasserre, secrétaire de mairie, zouave honoraire ; Brosset, percepteur ; Freslon, direteur de l’école des garçons ; Pasquet, notaire ; l’abbé Tressy, curé doyen ; David, Chagot, Arthur, Gallot, A. Broc, Descambes, Guillet, etc… Presque toute la population de Milly se pressait dans les endroits restés libres et malheureusement trop exigüs de la place du Marché. Aux fenêtres de nombreuses personnes s’entassaient pour jouir du coup d’œil vraiment féerique.

La revue

A deux heures et demie, la fanfare de zouaves attaque la Marseillaise et le général Parreau suivi de ses officiers d’état-major passe devant les troupes.

La revue terminée, le général vient se placer sur le front face au colonel Rollin.

Des clairons ouvrent le ban. La cérémonie, impressionnante, émouvante dans sa simplicité, se déroule au milieu d’un silence général. Dès que le général eut épinglé la croix d’officier, les bravos éclatèrent dans les rangs de nombreux spectateurs présents. Au même instant, un jeune élève de l’école des garçons, le jeune Ribet, vient offrir au colonel une magnifique gerbe de fleurs et lui débite très gentiment la touchante allocution qui suit :

« Mon colonel,

Au nom de la municipalité de Milly, au nom de la ville, au nom des Ecoles, je viens, bouton de bleuet de la classe 22, vous prier de bien vouloir accepter ces fleurs. Elles vous diront mon Colonel, toute l’admiration et toute la reconnaissance que nous nourrissons pour la vaillante et superbe armée française ; tout le grand respect que nous avons pour votre personne et toute la part de fierté que nous prenons à la haute distinction qui vous est accordée et que vous avez si loyalement méritée ».

Le colonel remercie l’enfant avec effusion à cette délicate attention.

La Municipalité allait ensuite présenter ses félicitations au colonel Rollin.

La cérémonie se continua par la remise de la croix de guerre à l’adjudant Lermigny, au sergent X … et au caporal Berger, les belles citations concernant ces trois braves disent combien ils ont mérité la Croix de guerre. Ils reçurent les félicitations du colonel Rollin, puis du général Parreau et les applaudissements de la foule.

Le Défilé

Après la fermeture des bans, les troupes se rendent sur les boulevards prendre leur dispositions pour le défilé. La place est bientôt libre, les différentes personnalités se rangent sur le côté ouest pour assister au défilé.

Le colonel, pendant cette courte attente, présente alors au général les Membres du Conseil municipal de Milly. Le général s’entretient de différentes choses avec eux pendant un certain temps.

L'Abeille d’Etampes du 26 février 1916