Raymond-Auguste
GEBER, est né le 23 juin 1905 à Hatten, petit village Alsacien, sous occupation
Allemande. Il fut réintégré dans la nationalité française en 1919.
Issu d’une famille
paysanne, il perdit ses parents très jeune.
Il suivit ses études tout
en faisant son service militaire et en travaillant comme surveillant au lycée
de Phalsbourg.
Il obtint
ses premiers postes d’instituteur dans le nord de l’Alsace, à Wengelbach, puis
à Littenheim.
Réfugiés d’Alsace où
son épouse et lui-même enseignaient, ils furent nommés à Milly en 1941.
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M. et Mme GEBER |
Ils y restèrent jusqu’à leurs
retraites en 1965.
Passionné d’histoire
et de langue française, il a écrit de nombreux articles et ouvrages ; sur la
guerre de 100 ans, sur l’épopée de Jehanne d’Arc dans le Gâtinais français, et
sur l’histoire de Milly. En 1966, il écrit le livre « Milly-la-Forêt –
Cent dates d’histoire des origines à 1810 » avant d’en donner une suite avec
son ami Marcel HOUDY. Ce livre « Milly et son histoire » est publié en
1972 au bénéfice des Amis de la Chapelle Saint-Blaise.
Voisin et ami de Jean
Cocteau, il a souvent partagé avec lui son goût de l’histoire de Milly.
« Autorisé de
fouilles », il créa, avec M. Angelier, le Musée archéologique de Milly où furent
exposés sarcophages et objets anciens, découverts dans la région. Une partie de
la collection de ce musée a été transférée au Musée Archéologique de
Saint-Germain-en-Laye.
Officier des Palmes
Académiques et Officier du Mérite Agricole, il fut nommé, dans les années 1950,
Secrétaire de la Société des Antiquités et des Arts de Seine et Oise, et reçut,
en 1978, la Médaille d’Honneur de la Ville de Milly.
Après la guerre, il
choisit de rester à Milly, car il aimait ce village boisé et accueillant qui
lui rappelait les forêts de son Alsace natale. Il aimait aussi ses habitants,
dont une grande partie l’avait eu comme instituteur.
Raymond-Auguste
GEBER est décédé à Niort, en 1984.
Monsieur
Roger GALLOIS se souvient de son instituteur :
Après avoir obtenu l’examen du Certificat d’Etudes, j’ai
passé deux années au Cours complémentaire. Notre instituteur était Monsieur
GEBER, son épouse était Directrice de l’école maternelle. C’était en
1946-1947, j’avais 14-15 ans.
L’école se situait à l’emplacement de l’actuel Espace
Culturel Paul Bédu. L’entrée qui se faisait par la place Grammont donnait sur
la cour de récréation. Il n’y avait qu’une seule classe de cours
complémentaire. Nous étions 20 à 25 par classe, que des garçons.
Lorsqu’une personne, l’instituteur ou autre, se présentait à l’entrée de la classe nous
devions nous lever pour la saluer. Debout devant notre table, nous attendions
que la personne nous rende notre bonjour et nous autorise à nous rasseoir.
Nous étions deux par table, tous habillés d’une blouse
grise. Notre table d’écolier était en bois. Elle disposait de deux encriers et
d’un casier pour y ranger notre cartable. Elles étaient cirées toutes les
semaines. Les élèves remplissaient les encriers.
Je garde un très bon souvenir de Monsieur Raymond-Auguste
GEBER. Il était toujours habillé d’un costume-cravate. Bien qu’assez sévère, il
était gentil, près de ses élèves et apprécié par beaucoup d’entre eux. Il nous
enseignait l’histoire, la géographie et l’anglais.
Il avait réussi à trouver un petit jardin, où il nous
emmenait en dehors des heures de cours pour nous apprendre à travailler la
terre et nous initier à la botanique.
A cette époque, les punitions étaient fréquentes. En
fonction de la gravité de la « bêtise » faite, nous devions recopier
50 ou 100 lignes de texte. Il arrivait parfois, qu’il nous tape le bout des
doigts, repliés vers le haut, avec une règle en bois.