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mardi 26 mai 2009

Paul BECKER, sa vie, son œuvre

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Paul BECKER est né le 8 juin 1920 à Troyes. Fils d'un couple de bonnetiers troyens, il était l'aîné de quatre enfants.
A 12 ans le lendemain de son certificat d’études, il travaille 12 heures par jour dans une usine de bonneterie.
De 1932 à 1935, il continue sa scolarité jusqu'au brevet élémentaire en cours du soir.
En 1936, il s’initie au vol planeur puis à l’avion.
De 1939 à 1942, il s’engage pour 3 ans, il sera un pilote de chasse émérite. Affecté au 19° GRCA, Commandant de réserve, pilote commissaire A.C.F. (Aéro Club de France), ses prouesses de pilote sont légendaires
En 1943, désigné pour partir en Allemagne; réfractaire, il entre alors comme officier dans la Résistance où il assure, avec quatre groupes armés, la sécurité d'un hôpital de premier secours du maquis.
A la Libération entre 1945 et 1950, il vend à l’armée un brevet concernant un véhicule tous terrains intéressant la Défense Nationale. Puis, il vend à un industriel un autre brevet ayant trait à des métiers de la bonneterie.
Il envisage d'acheter un avion et de faire des meetings mais sa famille refuse. Il achète alors un vieux moulin en Dordogne, qu'il restaure Iui-même. Il s’adonne à l’élevage.
En 1952, son beau-frère lui fait découvrir un bloc de quartz sur le côté d’un sentier, près du moulin. C’est le point de départ de sa carrière artistique, très influencée par son père qui peignait admirablement. Il commence par construire des maisons près de Thiviers puis quelques mois plus tard, il vend ses premières mosaïques.
En 1954, André MAUROIS compare ses œuvres à «une tapisserie de pierres»
Entre 1955 et 1960, il rencontre PICASSO, LURÇAT et COCTEAU à Cannes, qui lui offrent leur concours. Pierre MEUNIER de l'A.F.P. et ami de Jean COCTEAU apporte à l'été 1963, deux dessins que le maître a réalisés spécialement pour Paul BECKER: Orphée et Arbre de vie.
Pendant des années BECKER met au point de nouvelles techniques.
Ses efforts sont récompensés en 1961: «tu as apporté une chair à l'épiderme de la mosaïque» dira Jean COCTEAU à propos de ses compositions. Il est élu membre de l'Académie du Périgord.
En 1966, il devient veuf avec un fils de 16 ans mais il poursuit avec acharnement son œuvre.
Il quitte le Périgord en 1969 et s'installe en Essonne, d'abord au moulin Grena à Moigny.
Entre 1971 et 1972, il s’installe à La maison Blanche à Milly-la-Forêt.
C'est dans cette période que son Art évolue, il met au point de nouvelles techniques. Il rénove l'art du vitrail et un merveilleux Beethoven marque la première étape.
Après les vitraux monolithiques monochromes, ce sont les vitraux monolithiques polychromes qui voient le jour. La technique est au point, il ne manque plus que les conditions matérielles pour une réalisation à grande échelle.
Emerveillé par l'œuvre de BECKER, DOM ROBERT lui offre le droit de reproduction de ses cartons.
En 1971, pour le 7ème anniversaire de la mort de Cocteau, Paul Becker offre deux vitraux qui seront placés dans la chapelle Saint-Blaise des Simples.


Chapelle Saint-Blaise des Simples
Le 6 juin 1975, le conseil municipal de Milly-la-Forêt le nomme Citoyen d'honneur de la commune. Il rejoint ici Jean COCTEAU dans la notoriété.
Les recherches continuent: c'est la création des gemmes réflectantes. Il réalise alors des œuvres féeriques.
Il s’installe à Gironville en 1982.
En 1988, la Ville de Milly la Forêt décide de rendre hommage une nouvelle fois à son artiste de génie : une grande rétrospective de l’œuvre de Paul BECKER est organisée. On y découvre plus de 90 œuvres et deux premières mondiales : une interprétation des Simples dont COCTEAU orna la chapelle Saint Blaise ainsi que la réalisation d’un fragment de la tapisserie de DOM ROBERT, le Chat Noir, véritable tapisserie de pierre et de cristaux.
Le Conseil Général de l'Essonne, à son tour, l'honore en faisant l'acquisition d'une œuvre monumentale «Liberté» destinée à orner le hall du château de Chamarande, futur Institut de la Francophonie. Il est également sollicité pour créer les BECKER d'or, d'argent et de bronze du Festival International des Francophonies d'acteurs et le BECKER du Cheval, trophée destiné à récompenser les lauréats du concours international du trot attelé (U.N.A.T.).
Nouvelle consécration en 1991 : il est chargé de réaliser le cadeau destiné aux chefs d'états et aux représentants des pays qui, en 1993, participeront aux Il° Jeux de la Francophonie. La monnaie de Paris consacre cette œuvre par l'édition d'une médaille commémorative .
Paul Becker décède à 80 ans, le 19 novembre 2000 à l’hôpital de Champcueil.


L'Oiseau Joyeux, oeuvre offerte à la Ville de Milly-la-Forêt