mardi 31 décembre 2013
jeudi 5 décembre 2013
Jean Cocteau : Milly a changé mon existence
Pour clore cette
année de commémoration du cinquantenaire de la mort de Jean Cocteau, nous avons le plaisir de vous présenter un interview de Jean Cocteau paru le 18 août 1949 dans "Le Journal de Seine-et-Oise".
JEAN COCTEAU : MILLY A CHANGE MON EXISTENCE
Comme
j’interrogeais le grand géologue suisse, Elie Gagnebri, sur la nature des
rochers de Fontainebleau, il m’expliqua que ce n’étaient pas des rochers mais
une agglomération de sable de la mer datant de l’époque où la mer recouvrait
notre zone. Et comme je lui demandais quand ma mer s’était retirée, il me
répondit : « il y a trois cents millions d’années, ou trois cent
milliards…, nous ne savons pas au juste ».
Le
paysage à la mémoire longue. Je suppose que c’est parce qu’il se souvient de la
mer qu’il offre, après mon bois de Milly, le spectacle étrange de la cote méditerranéenne.
Sable blanc et puis, on s’y trompe. Et, parfois on croirait entendre la rumeur
des vagues. On ne s’étonnerait pas, derrière les collines, de voir apparaître
la mer.
Milly-la-Forêt
a changé mon existence. Le travail des villes est dur, il nous oblige à vivre
en proie aux légendes absurdes, et sans que nous le voulions, à nous donner en
spectacle. Je viens encore d’en avoir la preuve à Biarritz où je tachai d’aider
les jeunes du cinématographe. Les journaux ne relataient que le côté récréatif
de l’entreprise au lieu de suivre notre effort.
Dès que
j’arrive à Milly, tout change. Les halles merveilleuses, légèrement posées sur
des pierres, l’église, les tourelles roses de ma maison, me douchent l’âme, et
me réconfortent. L’eau de l’Ecole circule, se divise, baigne le sous-sol et
c’est pourquoi les arbres se portent si bien et abondent.
Il ne
suffit pas d’aimer une maison de campagne. Il faut qu’elle vous aime et vous
accepte. J’ai acheté Milly parce que je m’y sentais à l’aise et affectueusement
reçu. Voilà trois ans que j’habite entre le village et la forêt, trois ans que le
village me communique son calme et la forêt ses sortilèges. Jamais je ne
remercierai assez la chance qui m’a conduit en Seine-et-Oise. J’y suis
né : à Maisons-Laffitte. Et j’espère, grâce à Milly-la-Forêt, y rester
jusqu’à ma mort.
Jean Cocteau
dimanche 24 novembre 2013
Les métiers de Milly - 1ere partie
De tout temps, les souverains ont
désiré connaître l'état de la population sur laquelle ils régnaient.
Ils pouvaient ainsi estimer la
richesse du pays, les impôts à lever et le nombre de soldats que l'on pouvait
enrôler.
Jusqu'à la révolution française, on relevait
le nombre de « feux», qu'il faut entendre par foyer. On peut estimer la
population en multipliant ce nombre par cinq.
C'est en 1801 qu'un décret ordonnât
un recensement tous les cinq ans.
Les archives départementales mettent
à notre dispositions ceux de 1836 à 1936.
On y relève les noms, l'adresse,
l'age et la profession de la population de Milly.
Une étude de ces documents permet de
relever les métiers pratiqués, leur disparition, leur apparition. J'en ai
dénombré environ 700 différents ;
peut être un peut moins, car certaines professions sont déclarées … ou
inscrites … sous des vocables différents selon les années.
Il est intéressant de noter des
situations qui sont typiques de Milly.
De Milly seulement ?
En premier lieu, remarquons qu'à part un recensement, il y a
toujours eu une directrice de la Poste. C'est encore le cas aujourd'hui, mais
une femme, en situation de responsabilité professionnelle il y 177 ans de cela,
voilà qui est à noter.
A Milly seulement ? Que
nenni ! L'Archiviste de Seine-et-Oise écrivit un ouvrage, juste après la Guerre de 1870 et à propos de cet événement dans son
département, dans lequel il rendait hommage à de nombreuses directrices de
postes qui ont su,souvent au péril de leur vie, acheminer les missives qui leur
étaient confiées.
En Seine-et-Oise seulement ? Il
faut croire que non puisque le recensement de 1876 précise que la directrice de
la poste de Milly est une réfugiée des départements d'Alsace-Moselle cédés à
l'Allemagne suite à la défaite où, certainement, elle officiait aux mêmes
fonctions.
![]() |
Bureau de la Poste dans la Grand'Rue |
Ce serait donc dans toute la France
que des femmes exerçaient, dès la mise en place du service de la Poste, dans la
première moitié du XIX° siècle, la profession de Directrice.
A
suivre ...
Maurice
Gelbard
mercredi 16 octobre 2013
Exposition : Milly un siècle d’histoire 1895/1995
Avec le concours des archives départementales
de l’Essonne, l’association « Les Amis de Milly-en-Gâtinais et
Environs » (LAMGE) vous propose une rétrospective des évènements qui ont marqués
la vie des milliacois de 1895 à 1995.
Lors de cette exposition, réalisée à partir
d’articles de presse et de photographies, les visiteurs pourront se plonger
dans l’univers de Jean Cocteau et revivre un grand nombre de manifestations tel
que les fêtes, les foires et les inaugurations de l’hôtel de ville, des gares
et des écoles …
A
cette occasion, l’association éditera son second livre. Vous pouvez dès
maintenant l’acquérir en souscription à un tarif préférentiel. (renseignements :
eric.gachot@orange.fr)
Exposition :
« Milly
un siècle d’histoire 1895/1995 »
Espace
Culturel Paul Bedu Du 16 au 24 novembre 2013
Ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 17h
dimanche 1 septembre 2013
Le cimetière de Courances
Courances à son cimetière. Quel
village ne l'a pas ?
Il était autrefois en centre ville,
là où est la place de la République.
Par la déclaration du 10 mars 1776 ,
sur les instances de la Faculté, les autorités décidèrent de déplacer tous les
cimetières de France à l’extérieur des villes "pour soustraire la population
de la putréfaction , de les entourer de murs et d’interdire le creusage de
puits à proximité pour des raisons de salubrité publique".
L'examen du cadastre établi en 1813
montre que le cimetière est toujours là. Par une circulaire du 29 décembre 1831
du sous-préfet, le Conseil municipal est enjoint de s'exécuter. Il y répond "que
les sommes engagées imposerait la population de façon trop conséquente et que,
contrairement au contenu de ladite circulaire, le Conseil n'a jamais eu
connaissance que le cimetière ait occasionné de maladies, ni porté aucune
exhalaison dans la commune. Et que si les plaignants désiraient en faire les
dépenses, le Conseil y consentait".
Mais le Conseil reçu une autre
circulaire en date du 8 août 1832, que rappelait outre les réclamations de
plusieurs habitants de la commune, un décret du 23 prairial an 12 (12 juin
1804) par lequel la Commune ne pouvait plus se soustraire à la translation du
cimetière. Elle se mit en quête d'un terrain assez éloigné des habitations.
En 1841, rien n'était réalisé quand "les Ponts et Chaussés" désirèrent redresser la route
départementale n°30 dans sa traversée de Courances en frappant d'alignement
certaines maisons.
Le Conseil objecta que, la commune s'apprêtant à effectuer la translation du
cimetière, il était plus sage d'attendre que ce fut fait pour que la route fut
redressée du côté du cimetière.
La bénédiction du nouveau cimetière eut lieu 24 juin 1845.
Mais dès 1887, le problème de son agrandissement se posa.
En 1897, M. le Comte et Mme la Comtesse de Ganay, "propriétaires à
Courances d'un terrain contiguë au cimetière communal et servant de sépulture
particulière à leur famille", offrirent de céder le dit terrain à la commune
pour l'agrandissement de son cimetière communal pour la somme de 200fr (environ
760 euros).
Mais pour que cela fut possible,
"en conformité des instructions reçues de la sous préfecture, un médecin dut
inspecter le terrain à l'effet de reconnaître si ce terrain convenait aux
inhumations au point de vue d'y pratiquer des fosses, et si sa nature se
prêtait suffisamment à la dissolution des corps et à l'absorption des
émanations putrides".
Mais pour une commune de 350
habitants, il additionne beaucoup de particularités.
Dès l'entrée, ce sont les six tombes
de l'équipage d'un bombardier Hallifax qui, touchée par la DCA allemande,
s'était écrasé à Corbeil.
Plus loin, éclatante, celle de la
couturière Nina Ricci.
Plus d'information sur le site du journal le Parisien : Nina Ricci, « la femme élégante » de Courances
Au fond, une stèle rappelle que des soldats, blessés au front de la guerre 14-18, et soignés dans un hôpital installé au Château de Courances, y décédèrent.
Enfin, il y a ce petit
cimetière d'enfants.
Dans
notre département, il y en un autre à
Ballancourt et un à Vert-le-Petit.
Sinon, il faut aller en Loire-Atlantique, dans les dunes de
Pen Bron à côté
du sanatorium où les petits tuberculeux tentaient de recouvrer la santé ; ce ne semble pas être le cas dans d'autres communes ayant eu de tels établissements.
A Toulouse où tous les cimetières en ont un.
Celui de la ville de Gueugnon
est dans un coin délaissé du cimetière.
En
Guyane aussi, à l'île Royale, les
enfants des gardiens ne vivaient pas vieux à cause du climat ….. ainsi qu'à
Bourg Lastic, en Auvergne, dans un camp de réfugiés Harkis.
Partout ailleurs, s'il y a des
tombes d'enfants, elles ne sont pas
rassemblées. Généralement, l'enfant attend ses parents dans la concession de
ces derniers.
Depuis quelques années, un mouvement
se fait jour pour que les communes réservent un « carré des anges »
dans les cimetières.
En 2009 , un prolongement de la
convention liant la Ville de Lyon et les Hospices Civiles de Lyon, a conduit à
la création d'un carré des enfants au cimetière de Guillotière. Cet espace de 750 m² est dédié aux enfants
mort-nés ou en bas-âge.
Ce petit nombre de lieux met en
relief celui de Courances. Ce n'est pas une exception, c'est seulement assez
rare.
Ce qui est également peut courant,
c'est qu'il y ait autant de choses remarquables dans un si petit cimetière.
Maurice Gelbard
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