Au
recensement de 1876, apparaît le nom d'Anastase Poiget. Il est charron au 5 rue du Lau. Le Grand Larousse de
l'époque le définit comme étant un ouvrier qui fait des charrettes, des
chariots, et, dans les autres voitures, les roues, les brancards et tout ce qui
en constitue la carcasse. Les voitures étaient hippomobiles, quand ce n'étaient
pas des ânes ou des mules qui les tiraient. C'étaient selon la richesse des
gens.
En 1881,
Arsène Poiget est carrossier et forgeron. A cette date, toujours selon le même
dictionnaire, le carrossier n'est encore que le fabriquant, le vendeur ou le
conducteur de carrosse.
En 1886,
Arsène Poiget est toujours carrossier. Il est aidé par son père Anastase, lui aussi carrossier et son frère Alcide
qui est forgeron. Les véhicules mus par un moteur à essence commençant à
circuler, les carrossiers devaient s'occuper de carrosserie en métal.
En
1891, les deux frères Arsène et Alcide Poiget se font aider d'un ouvrier
sellier, d'un ouvrier charron et d'un ouvrier forgeron. En plus des tombereaux
agricoles, on devine l'apparition de calèches confortablement rembourrées.
En 1896,
Arsène Poiget se fait recenser comme « fabricant de voitures ». Il
est aidé de deux charrons, d'un forgeron, d'un serrurier et d'un sellier. On ne
peut pas encore deviner si les voitures sont automobiles.
En 1901,
Arsène Poiget est carrossier. Il est aidé de son fils André né en 1889 qui est
déclaré comme forgeron. L'atelier s'enrichit d'un autre forgeron, de quatre charrons, de deux selliers, d'un
peintre en voitures et d'un livreur. Autant de monde est la preuve d'une grande
activité. Le nombre d'ouvriers travaillant le métal commence à faire supposer
la fabrication de véhicules automobiles.
Famille Poiget, vers 1905. |
En
1906, Arsène Poiget est toujours carrossier, il est aidé d'un autre carrossier,
de quatre forgerons, de quatre charrons, de deux peintres en voitures et d'un
sellier.
En
1911, le recensement indique Rose Eugénie Tixier et son
fils Marcel
Poiget, né en 1900. Rose Eugénie Tixier a succédé à son mari Arsène Poiget décédé
en le 02/11/1909. Ils sont aidés par deux selliers, trois forgerons, trois
charrons, un menuiser en voiture et de deux peintres en voiture.
Dans
l'Abeille d'Etampes daté du12 mars 1912 on pouvait lire à propos du Char
de la Musique, lors de la Cavalcade en honneur de l'aviation :
Celui-ci, monté et décoré dans les ateliers de Mme veuve Poiget, représente une
gigantesque automobile. ...
Char des
Musiciens
|
Toujours
dans le même journal en date du 5 juillet 1912, relatant la fête de l'Agriculture à Milly, on pouvait
lire : « On fait cercle autour de l'exposition de quatre voitures
sorties de la carrosserie Veuve Poiget ; l'attention des visiteurs se
portait tout particulièrement sur l'une d'elles qui n'était ni peinte, ni
garnie. »
Publicité de 1913. |
En 1921,
l’entreprise est dirigée par Rose Eugénie Tixier. On y
retrouve également Fernande André veuve de d’André Poiget et Marcel Poiget qui est
carrossier. Ils sont aidés de trois menuisiers, un sellier, un forgeron, deux
charrons et d'un mécanicien.
En 1924 La
presse locale écrivait : Au concours agricole des 28 et 29 juin, la
carrosserie Poiget faisait valoir la solidité de ses voitures de culture, l'élégance,
le fini de ses modèles pour autos,
voitures, landaus, etc.
Dans
son livre, « Promenade historique et archéologique dans
Milly-en-Gâtinais », publié en 1925, Georges Lasserre signale également
la carrosserie Poiget.
Garage Poiget. |
En
1926, Marcel Poiget est carrossier. Il fait travailler quatre mécaniciens, deux
selliers, trois forgerons, deux charrons, un ajusteur, un menuisier, une
couturière et un peintre.
Pour
1931, Marcel Poiget, carrossier a embauché un sellier, un charron, un forgeron
et trois mécaniciens.
1936
est le dernier recensement disponible. Marcel Poiget est garagiste avec deux
mécaniciens, un apprenti, un forgeron et un sellier. Il commercialise des véhicules Peugeot.
Publicité de 1932. |
Les
véhicules fabriqués à la chaîne dans de grandes usines ont fait disparaître
les petits constructeurs.
En 1952,
après le décès de Marcel Poiget, Jacques Founillon aidera son père à vider
l'atelier. Il se souvient d'y avoir vu des lanternes en cuivres, de grandes
roues de charrettes et une calèche en bon état.
Nous ne savons pas à quoi ressemblaient ces véhicules.
Des collectionneurs qui répertorient les fabricants de cette époque ont été
interrogés : ils ignoraient cette marque. Mais ce n'est peut-être pas si
surprenant. La carrosserie Poiget ne se présentait pas comme un fabriquant
de voitures ; il n'avait pas le personnel qualifié pour le faire, mais
comme un constructeur (un jeu de construction, un mécano!). Un célèbre
marchand suédois de meubles n'a rien inventé. Les voitures arrivaient en kit et
étaient assemblées. C'était courant. La couturière, les selliers, les
peintres, les carrossiers « customisaient » le véhicule selon les désirs
des clients. « Carrosserie industrielle, commerciale et de luxe »
précise la publicité de 1922.
Il est certain que l'arrivée du chemin de fer à Milly
a permis l'arrivage de gros colis.
Un constructeur de voitures
automobiles à Milly, ville qui n'avait que 2229 habitants en 1921 (2416 avant
la guerre), c'est quelque chose qui n'est pas banal et qu'il faut noter.
Si vous avez des photos, ou tous
autres documents, ils seront les bienvenus.
Généalogie
simplifiée de la famille Poiget :
3 commentaires:
Bonjour
C'est par hasard que je suis tombé sur votre site, en rangeant des vieux papiers de famille et en ayant eu la curiosité de taper "Arsène Poiget" sur le net.
Mon arrière grand-père s'appelait Auguste (dit Gaston) LANDRU. Je dispose d'une veille relique : le certificat, daté de 1905, indiquant que mon ancêtre y fut employé en apprentissage comme forgeron entre 1900 et 1905 (avec moult tampons, signature, papier à en-tête...
J'ignore si ce document vous intéresse. Si c'est la cas, faites le moi savoir, et je vous en enverrai une copie numérisée.
Mon mail : philandru@aol.com
Cordialement
Bonjour
C'est par hasard que je suis tombé sur votre site, en rangeant des vieux papiers de famille et en ayant eu la curiosité de taper "Arsène Poiget" sur le net.
Mon arrière grand-père s'appelait Auguste (dit Gaston) LANDRU. Je dispose d'une veille relique : le certificat, daté de 1905, indiquant que mon ancêtre y fut employé en apprentissage comme forgeron entre 1900 et 1905 (avec moult tampons, signature, papier à en-tête...
J'ignore si ce document vous intéresse. Si c'est la cas, faites le moi savoir, et je vous en enverrai une copie numérisée.
Mon mail : philandru@aol.com
Cordialement
Arrivée par hasard sur votre blog, je remercie le hasard !
Très bel article, bien documenté, avec de magnifiques photos.
Bonne continuation.
Mabelle
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