Dans l'Abeille d'Etampes du 18 juillet 1896, on pouvait lire ceci :
De quoi s'agissait-il ?
C'était une époque où l'Ecole laïque était en lutte avec l'Ecole confessionnelle. Les Instituteurs, comme les nommait Charles Peguy, étaient les « Hussards noirs de la République ». L'Episcopat, dans son ensemble, bien que salarié par elle, n'avait pas encore accepté l'Etat républicain.
Un grand mouvement d'éducation, la Ligue de l'Enseignement qui avait tant milité pour les lois scolaires de Jules Ferry, continuait son œuvre d'Education en donnant aux instituteurs les moyens de prouver leur efficacité au sein de comités locaux. Cet hiver 1895-1896 une campagne de conférences pour adultes fut lancée. Il faut dire que si le ministre de l'Instruction publique … et des Cultes était M. Combes, le Président du Conseil (aujourd'hui Premier Ministre) était M. Léon Bourgeois. Il était également président de la Ligue de l'Enseignement. Ceci expliquant certainement cela.
L'Abeille d'Etampes ne signale que l'intitulé d'une seule conférence : La Révolution de 1793. Mais comme ce fut un mouvement national qui fut étudié avec précision pour une commune de la Haute-Vienne, il est permis de supposer que les autres conférences traitèrent de: Charlotte Corday ; Jeanne d'Arc ; Les grands rendements dans l'agriculture (les instituteurs recevaient des cours d'agriculture à l'Ecole Normale) ; les bienfaits de l'union et de l'association (normal ! Venant de la Ligue de l'Enseignement qui sera la première association à se déclarer selon la loi du 1er juillet 1901) ; Rossbach et Valmy ; L'Algérie, Tunisie, Soudan ; La gelée, ses causes et ses effets (l'hiver précédent fut terrible dans notre région : il tomba tellement de neige que les travaux agricoles furent impossibles ce qui fit que les journaliers agricoles ne reçurent aucun salaire et qu'il fallut, pour venir à leur secours, lancer une grande souscription. Le froid fut si intense que le gel fit éclater les troncs sur des hectares en forêt de Fontainebleau);Les bienfaits du travail ; Du patriotisme (pendant la guerre qui suivra, les instituteurs, sous officiers, sortaient des tranchés à la tête de leurs troupes. C'est pourquoi ils furent la catégorie socio-professionnelle la plus atteinte) ; Madagascar : ile que les troupes coloniales françaises venaient de conquérir à grand peine et dont un des soldats, natif d'Oncy venait de rentrer.
Ces conférences furent très suivies et la salle de classe contenait avec peine tous les nombreux auditeurs.
D'après l'article de l'Abeille, il faut peut-être comprendre que M. Papineau fut le seul, ou un des rares pour cette action militante dans l'Arrondissement d'Etampes.
L'année suivante, ce sont des cours pour adultes qui furent organisés, non seulement à Oncy, mais également à Milly et sans doute partout en France.
Mais Monsieur Papineau n'avait pas que des amis : voici ce qui a paru dans l'Abeille en date du 18 mai 1895.
Et quand il prodiguera ses conférences du soir, des « garnements » viendront tirer sa sonnette à plusieurs reprises ; il dû porter plainte à la gendarmerie.
Et quand il prodiguera ses conférences du soir, des « garnements » viendront tirer sa sonnette à plusieurs reprises ; il dû porter plainte à la gendarmerie.
Ces « garnements » avaient-ils agit de leur propre initiative, ou bien était-ce dû à l'ambiance du moment, comme l'indiquerait cet article paru dans l'Abeille du 17 mars 1894.
Monsieur Papineau continua son action militante en organisant, toujours à l'instigation de la Ligue de l'Enseignement, des concours de tir très prisés.
Pour l'Exposition Universelle de 1900, il rédigea, comme tous les instituteurs de France, une monographie sur son village : travail pénible car il ne disposait pas de toutes les facilités dont nous disposons aujourd'hui.
Cette monographie vous sera présentée prochainement.
Cette monographie vous sera présentée prochainement.
Maurice Gelbard
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