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jeudi 10 septembre 2015

D'une libération à l'autre


Par une exposition, notre association a célébré le 71° anniversaire de la libération de Milly de l'occupation nazie.

144 ans plus tôt, le canton était libéré d'une autre occupation militaire due à la défaite des armées impériales contre la Prusse.

Le maire de Dannemois écrira que « dès les premiers jours de septembre 1870, les habitants ... se sont vivement émus à la vue de l'émigration presque générale qui avait lieu parmi les plus forts  cultivateurs qui abandonnaient leurs domicile et qui se retiraient de l'autre côté de la Loire. C'est ainsi que la route départementale n° 30 d'Argent à Champrosay, et celle n° 54 de Melun à Milly étaient constamment encombrées de voitures chargées de provisions, suivis de troupeaux de moutons, vaches et chevaux emmenés par leurs propriétaires qui devant les troupes ennemies et qui abandonnaient les villes et les environs de Meaux, Tournan, Coulommiers, Brie-comte-Robert, Melun, Corbeil etc. 

Les émigrants logeaient où ils pouvaient, tantôt dans l'intérieur des villages ou bourgs, tantôt en dehors, selon la possibilité de le faire. C'est ainsi que les halles, places publiques et promenades de Milly, Malesherbes, Pithiviers, Orléans, etc. se trouvèrent encombrées de ces voyageurs avec leur matériel de culture. »

D'un certain côté, heureusement que les routes dont il est question avaient été, vingt ans plus tôt, « redressées »  et élargies, frappant d'alignement les maisons des villages traversés.

 Le Conseil municipal de Soisy sur Ecole décidait, quant à lui, dans une décision du 16 septembre 1870 que «Dans les circonstances de guerre où nous nous trouvons, il est du devoir de tous les Français de se secourir mutuellement.

Le maire est autorisé à donner des secours à tous Français qui justifiera en avoir besoin et décide à l'avance que les dépenses occasionnées par cette mesure seront acquittées aussitôt que possible sur les premiers fonds libres de la commune. »

Très rapidement, le département fut occupé et les armées ennemies réquisitionnèrent de quoi alimenter leurs hommes et leurs chevaux. La pénurie provoqua un afflux de commerçants à Milly qui obligea la municipalité à édicter, en date du 16 octobre 1870 ; « Des marchands revendeurs, ainsi que d'autres personnes non patentées et étrangères à la localité, enlèvent une grande partie des marchandises aussitôt qu'elles sont exposées sur le marché, notamment le beurre, de sorte que l'approvisionnement pour les habitants de Milly devient difficile et coûteux. …..

Le Conseil municipal, à l'unanimité, décide qu'il y a urgence de faire cesser cet état de choses par un arrêté qui interdira aux marchands revendeurs d'acheter sur le marché, des denrées alimentaires avant une heure de l'après-midi. »



Cette priorité des uns par rapport aux autres se retrouve également dans arrêté municipal de Milly en date du 25 novembre 1843 sur la police des Foires et Marchés où l'on pouvait lire :

Article 9 : Les enfants et autres personnes indigentes ne peuvent, sans permis du Maire, balayer et ramasser les grains et grenailles qu'après le marché entièrement fini ; il est interdit à toute autre personne de balayer et ramasser lesdits grains, ce droit étant réservé aux indigents de la ville porteurs d'une permission.

 Article 10 : Les habitants propriétaires de volailles, canards, oies, dindons, etc., ne peuvent les lâcher et laisser courir sur la place du marché qu'après le balayage de cette place.

 

Cette réglementation sera renouvelée le 23 septembre 1861.

Puis la République fera en sorte que les bureaux de bienfaisance institués par la Révolution soient plus efficaces. Ces derniers ont été remplacés par les CCAS.