Le 22 Août, c’est la libération de Milly par les troupes du Général PATTON. Un service de premier secours organisé à l’Ecole Maternelle est destiné à recevoir les premiers blessés éventuels. Vers 2 heures du matin, un gendarme qui faisait sa ronde vers Courances, est blessé. Depuis plusieurs jours, un détachement de S.S. stationne sur le boulevard Lyautey, ce qui surprend les Milliacois, mais qui présage que quelque chose va se passer. Dès le matin du 22 Août, par temps chaud et clair, des tirs d’artillerie alliée entre Etampes et Milly se rapprochent d’heure en heure, des avions de reconnaissance alliés survolent le plateau des fermes et orientent le tir. On s’attend au pire et c’est grâce à des renseignements précis que la ville de Milly est épargnée. Vers 14 heures, le tir reprend de plus belle ; il est dirigé cette fois sur la route de Fontainebleau et la route de Nemours sur lesquelles fuient les soldats allemands en déroute. Les S.S. quittent brusquement le boulevard en direction de l’Est et sont surpris par les avions anglais qui les mitraillent à l’extrémité jusqu’au parc de Chambergeot. Une fumée noire s’étend sur la route de Fontainebleau et sur celle de Nemours, il y a des morts et des blessés parmi l’armée en déroute. Les obus sifflent au-dessus de la ville. Une pièce d’artillerie allemande est mise au silence sur la route de Fontainebleau, près de la Guichère et un char ennemi détruit dans la «Vendée » non loin de la ferme Saint-Georges.
A 18 heures, le craquement des mitrailleuses dans la Garenne, sur la Butte de Chatillon, sur les routes de Maisse et de la Ferté-Alais et dans les bois de Milly, suivis de l’apparition des premiers résistants milliacois et autres annonçant l’arrivée imminente de l’armée américaine. On doute encore, on hésite parfois, mais déjà naît la joie de la libération prochaine.
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Soldats américains, rue Langlois
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Rue Langlois - Soldats américains et GMC
Le vrombissement des puissants moteurs fait trembler la chaussée et les maisons qui la bordent et de tous les quartiers de Milly, la foule se presse pour admirer les nouveaux venus et pour leur témoigner de la gratitude et exprimer la joie. A leur passage, des paquets de chocolat, de cigarettes et de chewing-gum sont lancés dans les rangs de leurs admirateurs. Les enfants remuent leurs petits drapeaux, et sans pouvoir donner libre cours à leur joie qu’ils partagent avec leurs aînés, ils se sentent heureux et émerveillés, car pour eux, c’est la fête, une fête inattendue, malgré le bruit infernal et le branle-bas, une fête de « douceurs » et de satisfaction. Milly tout entier est en fête. On recommence à respirer et à apprécier le prix de la liberté. Le roulement des voitures et des chars continue jusqu’à la tombée de la nuit. L’armée installe en hâte son infirmerie à l’Ecole Maternelle ainsi qu’une « roulante ».
Rue Langlois - Hotel des quatres vents avec la foule pour accueillir les forces américaines.
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M. Poiget, maire de Milly et des FFI.
La libération de Milly est accomplie dans les meilleures conditions possibles et sans grands dégâts. La bifurcation de la route de Maisse et celle de Gironville d’où est arrivée l’armée libératrice a reçu le nom de « carrefour de la libération ». Des bornes kilométriques coniques sur lesquelles est marqué un flambeau, jalonnent la « Voie de la Liberté » de la Normandie jusqu’à la frontière, voie parcourue victorieusement par l’armée du Général PATTON. Cette voie traverse Milly d’Ouest en Est.
Hôpital américain installé sur le plateau de Maisse.
Sources : Milly et son histoire par Raymond-Auguste GEBER et Marcel HOUDY