Courances à son cimetière. Quel
village ne l'a pas ?
Il était autrefois en centre ville,
là où est la place de la République.
Par la déclaration du 10 mars 1776 ,
sur les instances de la Faculté, les autorités décidèrent de déplacer tous les
cimetières de France à l’extérieur des villes "pour soustraire la population
de la putréfaction , de les entourer de murs et d’interdire le creusage de
puits à proximité pour des raisons de salubrité publique".
L'examen du cadastre établi en 1813
montre que le cimetière est toujours là. Par une circulaire du 29 décembre 1831
du sous-préfet, le Conseil municipal est enjoint de s'exécuter. Il y répond "que
les sommes engagées imposerait la population de façon trop conséquente et que,
contrairement au contenu de ladite circulaire, le Conseil n'a jamais eu
connaissance que le cimetière ait occasionné de maladies, ni porté aucune
exhalaison dans la commune. Et que si les plaignants désiraient en faire les
dépenses, le Conseil y consentait".
Mais le Conseil reçu une autre
circulaire en date du 8 août 1832, que rappelait outre les réclamations de
plusieurs habitants de la commune, un décret du 23 prairial an 12 (12 juin
1804) par lequel la Commune ne pouvait plus se soustraire à la translation du
cimetière. Elle se mit en quête d'un terrain assez éloigné des habitations.
En 1841, rien n'était réalisé quand "les Ponts et Chaussés" désirèrent redresser la route
départementale n°30 dans sa traversée de Courances en frappant d'alignement
certaines maisons.
Le Conseil objecta que, la commune s'apprêtant à effectuer la translation du
cimetière, il était plus sage d'attendre que ce fut fait pour que la route fut
redressée du côté du cimetière.
La bénédiction du nouveau cimetière eut lieu 24 juin 1845.
Mais dès 1887, le problème de son agrandissement se posa.
En 1897, M. le Comte et Mme la Comtesse de Ganay, "propriétaires à
Courances d'un terrain contiguë au cimetière communal et servant de sépulture
particulière à leur famille", offrirent de céder le dit terrain à la commune
pour l'agrandissement de son cimetière communal pour la somme de 200fr (environ
760 euros).
Mais pour que cela fut possible,
"en conformité des instructions reçues de la sous préfecture, un médecin dut
inspecter le terrain à l'effet de reconnaître si ce terrain convenait aux
inhumations au point de vue d'y pratiquer des fosses, et si sa nature se
prêtait suffisamment à la dissolution des corps et à l'absorption des
émanations putrides".
Mais pour une commune de 350
habitants, il additionne beaucoup de particularités.
Dès l'entrée, ce sont les six tombes
de l'équipage d'un bombardier Hallifax qui, touchée par la DCA allemande,
s'était écrasé à Corbeil.
Plus loin, éclatante, celle de la
couturière Nina Ricci.
Plus d'information sur le site du journal le Parisien : Nina Ricci, « la femme élégante » de Courances
Au fond, une stèle rappelle que des soldats, blessés au front de la guerre 14-18, et soignés dans un hôpital installé au Château de Courances, y décédèrent.
Enfin, il y a ce petit
cimetière d'enfants.
Dans
notre département, il y en un autre à
Ballancourt et un à Vert-le-Petit.
Sinon, il faut aller en Loire-Atlantique, dans les dunes de
Pen Bron à côté
du sanatorium où les petits tuberculeux tentaient de recouvrer la santé ; ce ne semble pas être le cas dans d'autres communes ayant eu de tels établissements.
A Toulouse où tous les cimetières en ont un.
Celui de la ville de Gueugnon
est dans un coin délaissé du cimetière.
En
Guyane aussi, à l'île Royale, les
enfants des gardiens ne vivaient pas vieux à cause du climat ….. ainsi qu'à
Bourg Lastic, en Auvergne, dans un camp de réfugiés Harkis.
Partout ailleurs, s'il y a des
tombes d'enfants, elles ne sont pas
rassemblées. Généralement, l'enfant attend ses parents dans la concession de
ces derniers.
Depuis quelques années, un mouvement
se fait jour pour que les communes réservent un « carré des anges »
dans les cimetières.
En 2009 , un prolongement de la
convention liant la Ville de Lyon et les Hospices Civiles de Lyon, a conduit à
la création d'un carré des enfants au cimetière de Guillotière. Cet espace de 750 m² est dédié aux enfants
mort-nés ou en bas-âge.
Ce petit nombre de lieux met en
relief celui de Courances. Ce n'est pas une exception, c'est seulement assez
rare.
Ce qui est également peut courant,
c'est qu'il y ait autant de choses remarquables dans un si petit cimetière.
Maurice Gelbard