Les travaux de rénovation de notre église ont
permis l'accès aux cloches en passant par les échafaudages extérieurs.
Il
y a deux cloches : une grande et une petite.
La petite cloche ne porte aucune inscription.
Elle est décorée de la façon suivante :
Quant
à la grande, des inscriptions ont été apportées en deux bandeaux. Sur le haut,
il a été possible de lire :
L'AN 1789
A ETE BENITE
PAR MESSIRE NICOLAS
VICTOR RENE SULEAU CHANOINE REGULIER
DE L'ABBAYE ROYALE
DE ST VICTOR
& PRIEUR
CURE DE LA PAROISSE
DE ST MARTIN
D'ONCY
Sur
le pourtour du bas :
THEIROT JEAN DE LA PORTE MARGUILLIER
Le nom de Théirot est celui du fondeur.
Devant son nom, il y a son sceau le représentant au travail.
Ce nom, ainsi que l'année 1789 se retrouve
sur la cloche de l'église de La Chapelle la Reine. Les fondeurs de cloches
étaient à l'époque itinérants. Jean et Dominique Théirot venaient, comme
plusieurs autres, de Lorraine. Il est raisonnable de penser que ces deux
cloches, peut-être d'autres, ont été fondues en même temps.
JEAN DELAPORTE était MARGUILLIER. Un
marguillier étant membre du conseil de fabrique, un laïc, chargé de la
construction et de l'entretien de l'église, de l'administration des biens de la
paroisse (terres, locations de terres, écoles, rentes et impôts), de veiller à
l'entretien des locaux, de tenir le registre de la paroisse et de préparer les
affaires qui doivent être portées au conseil. Les membres de ce conseil sont au
nombre de trois : un président, un trésorier, un secrétaire (Wikipédia).
C'est lui qui avait payé le fondeur. A cette époque, un agriculteur du village
portait ce nom.
Le curé de la paroisse d'Oncy était
« prieur » au prieuré d'Oncy. Ce dernier fut autorisé par louis XIII
en février1623 par « lettre patente » (décret). Avant, cette
communauté dépendant de l'abbaye St Victor à Paris vivait à Fleury en Bière. Le
seigneur du lieu, Henry Clausse, voulant récupérer ces terres, leur proposa en
échange la seigneurie d'Oncy ; ce qui fut fait le 17 décembre 1604* d'où
le titre de « Messire » attribué à Nicolas Victor René Suleau qui
était «chanoine régulier ». Les chanoines réguliers sont des clercs qui vivent en communauté et exercent un
apostolat selon les principes d'une règle (Wikipédia), celle de l'abbaye de St Victor.
En 1796, ce même Victor René Suleau, devint
commissaire du Directoire exécutif, près l’administration municipale. Comme de
nombreux curés qui étaient entrés dans les ordres sans vocation et sous une
pression familiale coutumière de l'époque, il avait profité de la Révolution
pour renoncer à ses vœux et se marier. C'est peut-être son intervention qui
évita aux cloches d'Oncy d'être fondues, comme de très nombreuses autres,
pendant cette période, puis sous l'Empire, afin d'être transformées en canons
ou en pièces de monnaies.
* Contrat d’échange passé devant Maitre
Perier, Notaire au Chatelet de Paris, entre les religieux prieurs et couvent de
l’abbaye St Victor les Paris, d’une part, et Maître Henry Clausse, Grand maître
des Eaux et Forêt de France, seigneur de Fleury en Bière et autre Lieux,
d’autre part.
Par lequel les dits de St Victor ont cédé au
dit M° Clausse
1° Le Prieuré de Fleury avec tous droits de
paroisse, sous la réserve des livres d’Eglise et de la table d’autel, et à la
charge de garder la dite Eglise en titre de Cure.
2° La maison dite Prieuré et ses dépendances
sises au dit Fleury.
3° Toutes le Grosses et menues dîmes de
grains, d’une et autres que les Religieux avaient droit de prendre sur le
territoire dudit Fleury, sous la réserve cependant de la ferme de Chalmon et de
toutes les terres en dépendantes et non comprises au présent échange qui
resteraient aux Religieux franches et exemptes de dimes et autres charges.
4° Les parts et portions appartenant aux dits
Religieux, des Grosses et menues dimes de paroisse de St Martin en Bière, aux
charges qu’ils peuvent devoir.
5° Au Clos dit Le Clos de vieille borne, planté
en aunettes, contenant un arpent et demi.
6° 5 quartiers de prés dits de La Corde.
6bis 3 quartiers de prés, lieu-dit Les Cornes
7° 2 arpents et ½ quartier de vigne, clos de
murs, près le cimetière dudit Fleury.
7bis 3 quartiers de vigne, lieu-dit La Cuve
8° 3 quartiers de bois, lieu-dit La
Marcellière.
9° 12* de rente avec les Cens, à raison de 8*
par arpent à prendre sur 4 arpents de vigne, lieu-dit La Cuve.
10° 3* tournois de rente à prendre sur la
maison de la Corne, sise audit Fleury.
11° Les cens sur quelques terres sises audit
St Martin, lieu-dit Le d’au
12° 5* de cens au village et terroir de
Portet.
13° 17 arpents de terre sis audit Fleury du
côté du canal et en-deçà de l’eau et 10 arpents de terre de l’autre côté de
l’eau, joignant le parc dudit Seigneur de Fleury sans pouvoir faire pour ledit
Seigneur aucun passage ou chemin sur les autres terres dudit Prieuré.
Et en contr’échange, ledit seigneur de Fleury
a cédé aux religieux de St Victor,
14° La terre et seigneurie d’Oncy, consistant
en maison seigneuriale, ferme, parc, jardin et dépendances avec telle justice
qui peut appartenir audit lieu.
15° 150 arpents de terre labourable, ou telle
autre quartier qui pourrait s’y trouver.
16° 5 arpents de pré, 5 arpents d’aunette,
12 arpents de bois taillis, 4 arpents de vigne, 4 arpents de garenne et 30* de
menue cens.
17° droit d’usage du marais, valant une poule
par maison.
18° 2 fiefs mouvants de la seigneurie d’Oncy,
dits Les fiefs de Rousselet et d’Artois.
A la charge pour le seigneur de Fleury de
faire amortir à ses dépens ladite terre d’Oncy ; d’augmenter le corps de
logis seigneurial dudit Oncy, d’une salle basse, d’une chambre haute et d’une
étuve ; de faire, au départ de la moitié du logis, un cabinet en briques,
le tout crépi et enduit de chaux et plâtre ; faire couvrir de tuiles la
grange dudit lieu ; de changer les étables de place, et les mettre dans un
lieu commode ; faire relever les murs du parc d’Oncy de 9 pieds hors de
terre, y compris le chaperon, faire planter des arbres dans ledit parc ;
rétablir la ferme dudit Oncy en laquelle il serait fait un pressoir, ou celui
dudit Fleury y serait apporté ; d’acquérir par le seigneur la maison et
masure tenantes à ladite ferme qui appartient à Jacques Darbonne, ou payer aux
religieux la valeur d’icelle : Enfin de faire conduire les meubles dudit
prieuré de Fleury à Oncy, à ses frais et dépens.
Ledit échange fait encore aux charges par
ledit seigneur de Fleury d’acquitter lesdits de St Victor de tous droits que
l’archevêque de Sens avait coutume de prendre sur ledit prieuré ; de faire
accorder par ledit archevêque ladite cure d’Oncy aux religieux de St Victor,
avec tous les mêmes droits, de la faire régulariser et rendre de pareille
nature et condition que celle de Fleury, sans sujétions aux gradués et
indultaires , et d’en donner lettres en forme auxdits de St Victor.
Comme aussi de faire décharger et payer
lesdites terre d’Oncy, de toutes charges et hypothèques dont elles pourraient
être tenue, et d’en acquitter lesdits de St Victor.
Enfin, de ne pouvoir prétendre, pour ledit
seigneur de Fleury, aucune chose sur les
terres, rentes et redevances non portées au présent échange et qui
appartiendraient auxdits de St Victor, dans le prieuré de Fleury ./.