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lundi 24 mars 2008

La mission militaire américaine.

Mardi, de très bon matin, les troupes du Centre d’instruction de Milly quittaient avec armes et bagages leur cantonnement respectif pour se rendre aux tranchées et terrain de manœuvre de la ferme Saint-Georges.

Milly avait pris son aspect des grands jours : l’Hôtel-de-Ville, la place du Marché et les principales rues étaient pavoisées aux couleurs françaises et alliées, particulièrement aux couleurs américaines ; certaines maisons étaient fort bien décorées, celles de MM. René Poirrier et Belonget, en particulier.

M. Aubry, le sympathique conseiller, avec le dévouement et le bon goût dont il a fait preuve en maintes circonstances, avait fait pavoiser de drapeaux et d’oriflammes aux différentes couleurs, la Halle et l’entrée des principales rues ayant accès sur la place du Marché ; de place en place, des cartouches aux armes de la ville, supportaient des trophées de drapeaux.

Avant 8 heures du matin, un nombreux public se tenait aux abords du terrain de manœuvre et des tranchées, et à 9 heures, les enfants des écoles, avec leurs maîtres, venaient se ranger sur les trottoirs de la place du Marché. M. Chagot, fonctionnaire-maire, était présent.

Pourquoi ce branle-bas de fête ?… Pour recevoir dignement la Mission militaire américaine et les personnalités qui devaient l’accompagner.

Hélas !…

A 8 heures, la mission n’arriva pas ; à 9 h rien à signaler ; à 9 heures et demie, pas de nouvelles. Enfin, à 10 heures… un coup de téléphone informait le colonel Rollin qu’il y avait eu contrordre et que la mission ne viendrait pas. On juge de la déception générale !Il fallut rentrer drapeaux et oriflammes et garder pour une date ultérieure les bravos et acclamations enthousiastes que chacun réservait à l’adresse de nos nouveaux alliés.

Néanmoins, M. Le Colonel Rollin nous donna une sérieuse compensation en faisant exécuter d’intéressantes opérations de guerre : explosion de mines, lancement de fusées, tir de grenade au fusil spécial, lancement de grenades incendiaires et asphyxiantes, feux de barrages, etc.. Un magnifique défilé d’environ 2.000 hommes, zouaves, chasseurs à pied, coloniaux, sections de mitrailleuses attelées, termina cette belle prise d’arme ; la clique des chasseurs et des zouaves entraîna les troupes de ses alertes sonneries, tandis que la fanfare des coloniaux déchaînait l’enthousiasme en jouant la Marseillaise. M. le Colonel Rollin peut être fier de ses troupes.




Cette prise d’armes se termina à midi. Si bien que quantité de ménagères durent joindre au regret de n’avoir pas vu la fameuse Mission américaine, celui d’avoir manqué l’heure du déjeuner.

L'Abeille d’Etampes du 14 juillet 1917

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