A cette époque, la route qui
traverse ONCY était répertoriée comme étant la « Route départementale n°
30 d’Argent à Champrosay ». Argent-sur-Sauldre
est une commune située dans département
du Cher et Champrosay est maintenant un quartier de Draveil.
Vers 1840, ou un peu avant, on entrepris de la « redresser »:
les inégalités verticales et horizontales furent « adoucies » ;
les routes furent élargies, les virages plus amples et les pentes plus
régulières. Ces travaux avaient commencé depuis des années dans tout le pays.
Ce n’était qu’un début.
Pour
la traversée du Closeau (vers le n° 64 de la Grande Rue), on établit le plan *
ci dessous :
Le
chemin des Résistant y était nommé « Ancien chemin ». On y avait tracé
en hachuré rouge des murs à élever. Une loi obligeait les habitants à le faire
pour des raisons de sécurité. Il ne fallait pas que des malandrins puissent se
servir des angles morts des maisons pour s’y cacher et attendre des victimes à
détrousser.
La route actuelle qui avait été
ouverte (12 mètres de large) avait traversé la propriété de M. Viron. C’est la
raison pour laquelle un angle de sa maison est écorné et qu’on a l’explication
de ce bout de mur qui en sort. Quant à la construction qui est en jaune sur le
plan, elle fut éliminée.
Voici
une photo aérienne de 1947 où les limites de terrains « parlent ».
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Le
tracé « vert », en haut de l’image, commence au chemin des Résistant,
passe derrière le Prieuré où l’ancienne route est encore parfaitement
visible : le chemin y est large et bien empierré. Puis il oblique vers le
bas de la côte de Tousson. Vous aurez remarqué que les champs sont bien
délimités de part et d’autre, indice de l’ancienne route. Elle est parfaitement
dessinée sur le cadastre napoléonien de 1815.
Le tracé jaune, en bas, est la
route qui venait de Noisy pour aller à Milly. Elle tournait par l’actuelle rue
du général Leclerc. La plaque de cocher, toujours en place, est là pour en
témoigner.
Le
tracé « rouge » est le « chemin de la maison brûlée » qui
entre dans le village. Ce n’était qu’un « chemin ».
Quand la « route » dû passer, il a été nécessaire de raboter les
maisons qui la bordaient.
En
jaune, c’est ce qui devait disparaître.
La « Place d’Arme » était
un lieu de rassemblement des milices communales, tant pour des revues que des
exercices. Ce fut également le lieu de rassemblement des conscrits après le
conseil de révision. Elle fut
plantée d’un tilleul (arbre de la liberté) lors de la Révolution de 1848. Trop
vieux, il fut remplacé en 1993.
Les travaux dont il est
question furent exécutés pour des
raisons stratégiques.
Quand Napoléon a envoyé ses armées
en Espagne pour une guerre qu’il ne gagna pas, une partie de ses troupes est
passée par Oncy. Des hommes, des chariots de matériel, des canons. Sous leur
poids, le pont du Ruisseau (à côté d’Intermarché) n’y résista pas. Puis
imaginez cette armada arrivant à Oncy prendre le virage du chemin des
Résistants !
Il faut dire que dans l’origine, les
villes n’étaient que des réunions d’habitations groupées les unes auprès des
autres, suivant le besoin ou les caprice des particuliers. Si les premiers
actes de l’autorité, en France, pour régulariser les constructions datent
d’Henri IV, un décret impérial du 16 décembre 1807 résuma et coordonna la
dizaine d’édits, ordonnances et lois antérieurs.
Pour que les troupes puissent se déplacer
facilement on « redressa » les routes ; puis on les borda
d’arbres (encore visibles sur la photo aérienne) pour les protéger du soleil.
Voici
la route de Malesherbes au début du XX° siècle. Les
arbres ont été coupés dans les années 60. Les voitures qui roulaient à toute
allure sur cette ligne droite les heurtaient. Il y eut de nombreux accidents dramatiques.
La route fut non seulement élargie,
elle fut « nivelée » (redressement vertical) de telle sorte que les
maisons qui la bordaient dans les points bas furent en partie
« enterrées ». Vous les remarquerez en marchant à pied dans Oncy autours du Tilleul
et de l’église.
Bonne promenade.
Dans un prochain article, nous
présenterons le redressement des rues de Moigny.
Maurice Gelbard 2017
*
Ces plans sont aux Archives départementales de l’Essonne à Chamarande.
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