Actualités : Exposition et parution du livre "Lantara, un peintre Oncéen"

jeudi 22 août 2024

22 août 1944 : Les chars américains sont là !

 

22 août 1944 :

Le journal « L'Humanité »


Le 18 août 1944, paraissait le dernier numéro de l’Humanité clandestine. Grâce à des militants comme Jean Dorval et Marius Magnien, l’Humanité en format normal sort des presses du « Petit Parisien », qui avait été un journal collabo, le lundi 21 août 1944 et réapparaît officiellement sur la place publique. 

Les Alliés approchent de Paris



21 août. Des patrouilles américaines sont en action ce soir à 35 kilomètres au sud-est de Paris, dans la région de Melun, cependant que d'autres éléments avancés alliés se trouvent actuellement aux abords de Versailles et de Fontainebleau. D'autres formations américaines ont été signalées à l'est d'Orléans dans la région de Montargis.



Dans les archives des vidéothèques

L'arrivée des chars américains

Cette séquence a été réalisée à partir de films amateurs tournés lors de l'arrivée des chars américains, notamment à Dourdan et Saint-Michel-sur-Orge, et des souvenirs de la Libération des différents témoins. Le film se conclut par des images du bal de la Libération à Etampes. 




C'est arrivé dans nos villages.

22 août 2024
Milly-la-Forêt fête le 80ᵉ anniversaire de sa libération


Retrouvez l'article de la libération de Milly-la-Forêy sur notre blog ici :



Et notre ouvrage :

 LA LIBÉRATION DE MILLY-LA-FORÊT
ET DE SA RÉGION
1939-1945

jeudi 15 août 2024

15 août 1944 : Le débarquement de Provence

 

15 août 1944 :

Dans le journal « Le Matin »

Entre Nice et Toulon,
le débarquement s'étend sur 25 kilomètres.

AVERTISSEMENT
Cette coupure de presse provient des actualités produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes de 1940 à 1944.



BERLIN, 15 août. On annonce que le débarquement effectué, ce matin, par les Anglo-Américains sur la côte méridionale française s'étend sur une longueur d'environ vingt-cinq kilomètres, entre Nice et Toulon. Le secteur entre Saint-Raphaël et le cap Camarat en est le centre de gravité.
À cet endroit, la côte est d'abord assez plate, puis s'élève brusquement jusqu'à 1800 mètres d'altitude. Les pentes sont puissamment fortifiées par les troupes allemandes.
Les combats de la première heure ont déjà démontré que la nouvelle tentative est bien moins importante que le débarquement effectué le 6 juin en Normandie, et cela, tant en ce qui concerne l'importance du terrain d'attaque que les effectifs qui y ont été mis en ligne.
Partout, la défense allemande concentrée s'est opposée à l'agresseur et des pertes sensibles ont été infligées aux troupes de débarquement.



Dans les archives des vidéothèques

Le débarquement de Provence

L’opération Dragoon est lancée le 15 août 1944, sur les côtes varoises. Près de 100 000 soldats français et alliés ont participé au débarquement de Provence, complémentaire à celui du 6 juin en Normandie. 






C'est arrivé dans nos villages.

Le 15 août 1944, c'était aussi le dernier convoi !

Le 15 août 1944, c’est le jour du débarquement allié en Provence mais, c’est aussi le jour où les Allemands forment le dernier convoi massif de déportation de la région parisienne.  Plus de 2 200 déportés, hommes et femmes, arrêtés par mesure de répression, prennent le chemin du Reich allemand. Ils viennent de plusieurs lieux d’internement de la région parisienne : des prisons de Fresnes et du Cherche-Midi, du fort de Romainville et du camp de Compiègne. Le convoi partira de la gare de Pantin, en direction de Buchenwald. Parmi eux, se trouvaient une figure de la Résistance de notre région : Maurice Braun, le chef du réseau Ernest Publican.

Maurice Braun entre dans la résistance en 1942. En 1943, il participe, avec Marcel Fox, à la création du réseau Publican. Il est arrêté par la Gestapo le 20 septembre 1943 et le 15 août 1944, il fait partie du dernier convoi de résistants envoyés à Buchenwald depuis la gare de Pantin. Il en reviendra vivant. L'action de Maurice Braun, avec celle de Marcel Fox et des autres membres du réseau Publican, est commémorée sur un monument érigé dans la forêt de Fontainebleau, près de l'ancien site des parachutages. 


Retrouvez l'article sur le monument du Réseau Publican
 dans notre prochain ouvrage.

 LA LIBÉRATION DE MILLY-LA-FORÊT
ET DE SA RÉGION
1939-1945



lundi 5 août 2024

5 août 1944 : La fin des journaux collaborationnistes

 

5 août 1944 :

La fin des journaux collaborationnistes



Comme nous venons de le voir dans nos précédents articles, sous l’Occupation, la zone nord subit le contrôle de l’administration allemande. Les journaux publient des communiqués, des avis et des injonctions de la Kommandantur. La presse sert d’instrument de propagande en publiant des articles inspirés par les autorités d’occupation. 

Le 29 juillet 1944, le numéro de L'Abeille d'Étampes paraissait avec cet encart : « À dater d'aujourd'hui, l'Abeille arrête momentanément sa parution ». 
Et pour la première fois depuis fort longtemps, le journal l’Abeille d’Étampes ne paraîtra pas ce samedi 5 aout 1944.




Le 11 août 1944, le journal collaborationniste L'Abeille de Fontainebleau sort également son dernier numéro. Compte tenu de la ligne éditoriale collaborationniste, le journal sera prohibé à la Libération et  les responsables des journaux seront interpellés dans le cadre de l’épuration. Le directeur de L’Abeille de Fontainebleau René Cuënot sera condamné à 10 ans de travaux forcés, à la confiscation de ses biens et à la dégradation nationale. 



Le 6 octobre 1944 paraîtra la première édition du journal « Le Républicain ». Ce journal, fondé par Jean Bouvet et constitué d’une équipe de résistants, se présentait comme étant « l’organe du comité de Libération de l’arrondissement de Corbeil ».





Dans les archives des vidéothèques

Jean Marais roue de coups un journaliste collaborationniste.


En 1941, dans une France sous occupation, Jean Marais roue de coups le journaliste collaborationniste Alain Laubreaux, car celui-ci a écrit des critiques outrancières au sujet d'une pièce de Jean Cocteau dans des journaux collaborationnistes.







mardi 30 juillet 2024

30 juillet 1944 : Les terres de Normandie brûlent

 

 30 juillet 1944 :

Dans le journal « Le Matin »

- Le départ vers les terres qui brûlent -

AVERTISSEMENT
Cette coupure de presse provient des actualités produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes de 1940 à 1944.


Sur le front avec les assistantes sociales du C.O.S.I. vers les terres qui brûlent Sans souci des dangers qui les guettent, des jeunes femmes s'en vont bravement au secours de nos compatriotes normands sinistrés.
Le sang français coule sur la terre normande. Chaque jour, des milliers et des milliers de malheureux, chassés de leur foyer, brutalement arrachés à leur lopin de terre, fuient la mort, sous l'effroyable fracas des bombes et l'angoissant claquement des mitrailleuses.
Par les routes et les chemins, démunis de tout, sans vivres, sans argent, à peine vêtus, marchant sans trêve, ils vont, loques humaines que le soleil accable, que la pluie glace, de villes en villages ruinés, espérant la nuit pour reposer enfin leur corps fourbu et pleurer en silence entre les murs d'une grange ou bien au creux d'un fossé.
C'est pour leur apporter l'aide et la protection dont ils ont tant besoin, c'est pour leur prouver une fois de plus que la France entière ne les oublie pas dans leur si profonde détresse que de braves enfants de chez nous, la fleur de notre jeunesse, des jeunes filles au grand cœur, ont sans penser aux multiples dangers qui les guettent spontanément offerts au Comité Ouvrier de Secours Immédiat, leur courage souriant, leur dévouement total, leur touchant esprit de sacrifice.
Six heures du matin, au siège social du C.O.S.I., 213, rue Lafayette. On attend les camions qui, de Paris, vont conduire notre petite troupe sur les arrières du front de Normandie.
Assistantes sociales, jeunes filles appartenant aux différents groupements de jeunesse, toutes volontaires, elles sont là, au nombre de quatre-vingt-dix chargeant en toute hâte leur modeste bagage, s'amusant de tout et de rien, fières et heureuses de partir pour la grande aventure.
M. Mesnard. président du C.O.S.I. et M. Banette, secrétaire général, prodiguent à cette bruyante et charmante compagnie leurs plus pressantes recommandations. La route sera dure, dangereuse même. Aucune imprudence à commettre. Deux guetteurs par voiture assureront la surveillance constante du ciel. Au coup de sifflet, à terre et s'abriter du mieux possible...

Retrouvez les 62 photographies d'André Zucca (en terre normande avec les équipes du C.O.S.I.) en  cliquant sur le lien suivant :
https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/ark:/73873/pf0001660259

Les C.O.S.I (Comités Ouvrier de Secours Immédiat) ont été créés en 1942. Ils sont mis en place à la suite des bombardements ayant touché les usines de Boulogne Billancourt. Les C.O.S.I. veulent apporter une aide financière aux ouvriers sinistrés, mais aussi assurer le déblaiement des décombres. Les sommes généreusement redistribuées aux familles de sinistrés ont pour une bonne part été prises sur les biens spoliés des juifs. Les C.O.S.I. ont ainsi été financés à leur création par 100 millions de francs prélevés sur une « amende » imposée aux juifs au prétexte d’un attentat de la résistance. Les C.O.S.I. vont devenir des instruments de propagande au service de Vichy dans les milieux ouvriers et vont participer à la diffusion de l’anglophobie dans la population française. En 1945, les biens des C.O.S.I. seront transférés au Secours National.

Pour en savoir plus sur les C.O.S.I., cliquez sur le lien suivant :
https://www.cairn.info/revue-vingt-et-vingt-et-un-revue-d-histoire-2019-2-page-75.htm?ref=doi



Dans les archives des vidéothèques

Le début de la fin


30 - 31 juillet 1944, la 11e DB britannique fait une percée dans le bocage virois. Ses chars s'engouffrent dans une faille trouvée dans la ligne de défense allemande et atteignent Bény-Bocage, en bordure de la nationale Caen - Rennes. Ils coupent ainsi aux Allemands, toute possibilité de renfort venant de la Bretagne.





C'est arrivé dans nos villages.

Le début de la fin


Face à la débâcle annoncée, les Allemands se hâtent de faire partir les derniers convois de juifs vers l'Allemagne. Le convoi n° 77 du 31 juillet 1944, ou « convoi 77 », est le dernier grand convoi de déportation de Juifs parti du camp d'internement de Drancy pour la gare de Bobigny à destination du centre de mise à mort d'Auschwitz-Birkenau.
Pendant ce temps là, quelque part dans un petit village de l'Essonne, à Moigny-sur-École, un enfant juif, caché par une « Juste », attend patiemment l'arrivée des Américains et sa libération. 

Retrouvez l'histoire d'Edouard Mendelson sur le site :
http://www.ajpn.org/personne-Edouard-Mendelsohn-10698.html


et dans notre prochain ouvrage.

 LA LIBÉRATION DE MILLY-LA-FORÊT
ET DE SA RÉGION
1939-1945



dimanche 21 juillet 2024

21 juillet 1944 : L'attentat manqué contre Hitler

 

 21 juillet 1944 :

Dans le journal « Le Matin »

- Adolf Hitler est indemne -

AVERTISSEMENT
Cette coupure de presse provient des actualités produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes de 1940 à 1944.

Le Matin (21 juillet 1944)

LE MATIN du 21 juillet 1944 : BERLIN, 20 juillet. Un attentat à la bombe a été dirigé contre le Führer. Plusieurs personnes de son entourage ont été grièvement blessées. Ce sont : le général Schmundt, le colonel Brandt, Bodenschatz, Heusinger et Scorff, ainsi que les amiraux Voss et von Puttkamer. Le Führer, sauf quelques brûlures légères, n'a reçu aucune blessure. Il a immédiatement repris ses occupations et, comme il avait prévu, a reçu le Duce avec lequel il a eu un entretien. Peu de temps après, le Reichsmarschall Goering est arrivé chez le Führer.

Pendant ce temps, dans nos journaux régionaux (L'Abeille d'Etampes du 22 juillet 1944), cet événement qui aurait pu bouleverser la fin de la guerre n'est étrangement pas mentionné. En lieu et place, une profusion de vols, de types divers et variés, dans nos villages sont détaillés : Boutigny, vol d'un bateau, Chamarande, vol de fruits et de pommes de terre, Cerny, vol de volailles, Itteville, vol de légumes, Mondeville, vol de vin, Videlles, vol d'argent, Méréville et Angerville, vol de bois, Marolles-en-Beauce, vol de pommes de terre, Milly, vol de bicyclettes, Maisse, vol de récoltes, Moigny, vol de roues et de cerises, Soisy-sur-Ecole, vol d'une vache.



Dans les archives des vidéothèques

L'attentat de juillet 1944 contre Hitler - La Chute du Reich

Pour regarder la vidéo, cliquez sur le lien ci-dessous : 
https://www.dailymotion.com/video/x2ok15d



C'est arrivé dans nos villages.

Les résistants fusillés à la plaine de Chanfroy

L'attentat contre Hitler du 20 juillet 1944 (opération Valkyrie), était le résultat d’un complot préparé par des officiers de haut rang de la Wehrmacht. Leur objectif était d'éliminer Hitler, d'arrêter les principaux représentants du régime nazi, puis de négocier la paix avec les Alliés avant que ceux-ci n’aient pénétré sur le territoire allemand. Si l'opération avait réussi, des milliers de vies auraient été épargnées et peut-être même que les 22 résistants emprisonnés à Fontainebleau auraient été sauvés ?

Le 21 juillet 1944, face à la pression et à l'avancée des troupes alliées en Normandie, 22 résistants sont extraits de la prison de Fontainebleau où ils ont été torturés. Amenés les mains liées dans le dos aux carrières de sable de la plaine de Chanfroy, ils sont fusillés par les Allemands et enterrés sommairement dans une fosse.  

Voir l'article complet sur notre blog ici :
https://milly91490.blogspot.com/search?q=chanfroy


Et pour retrouver cette histoire, ne manquez pas notre prochain ouvrage.

 LA LIBÉRATION DE MILLY-LA-FORÊT
ET DE SA RÉGION
1939-1945

Notre prochain article :
31 juillet 2024 (31 juillet 1944 : Les terres de Normandie brûlent)


dimanche 14 juillet 2024

14 juillet 1944 : Le 14 juillet sera férié

 

 14 juillet 1944 :

Dans les journaux régionaux

- La journée du 14 juillet sera fériée -

AVERTISSEMENT
Cette coupure de presse provient des actualités produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes de 1940 à 1944.

L'Abeille de Fontainebleau (14 juillet 1944)

La délégation générale du gouvernement français dans les territoires occupés communique : la journée du 14 juillet sera fériée, mais en raison des circonstances, cette journée ne sera marquée par aucune jouissance. Elle ne comprendra aucune cérémonie, de quelque nature que ce soit, ni aucune manifestation publique ou privée.


Dans les archives des vidéothèques

Le 14 juillet 1944 à Cherbourg

Cherbourg fut la seule grande ville à célébrer la fête nationale en juillet 1944. C'était l'un des objectifs prioritaires du Débarquement : Cherbourg et son port, libérés par les Américains le 27 juin 1944. Quelques jours plus tard, la fête du 14 juillet est la première organisée depuis quatre ans sans les Allemands. Américains, Anglais et Français défilent. La foule danse jusqu'au bout de la nuit (Source : Franceinfo).


Pour regarder la vidéo de Franceinfo, cliquez sur le lien ci-dessous :


C'est arrivé dans nos villages.

Pierre Mulsant, ce héros méconnu.

Le 14 juillet 1944, malgré l'interdiction, précédée par plusieurs appels, cette journée vit des actions se dérouler dans toute la France : débrayages, manifestations et opérations des maquis contre l'occupant. À Paris, une grande manifestation a lieu place de la République, encadrée par des résistants armés. De nombreuses autres manifestations ont également lieu dans de nombreuses communes de la région parisienne. Et ce même jour de fête nationale, Pierre Mulsant se trouvait enfermé dans la prison de Fontainebleau. 
Pierre Mulsant, un jeune Français formé par les services secrets britanniques, parachuté en France au printemps 1944, était le chef  du réseau « Minister » en vue de préparer le « D Day ». Mais le 13 juillet 1944, il est arrêté par les Allemands dans la forêt de Fontainebleau, en pleine mission de sauvetage d’aviateurs anglais. 
John Barett (alias Charles Meunier), son opérateur radio, connu pour les transmissions radio sous le nom de « Innkeeper » (Aubergiste) fut arrêté avec lui. Soumis à la torture, Pierre Mulsant ne parle pas. Il est déporté à Buchenwald en août 1944 avant d’être fusillé deux mois plus tard. Décoré de la Légion d’honneur, il s’est également vu décerner la Military cross. Pourtant, pas de trace de lui dans les livres d’histoire, pas de rue à son nom ni de monument à sa gloire.

Pierre Mulsant (alias Paul Guérin)
Photographié dans son uniforme britannique en 1943.

Il faudra attendre le récit poignant d'un aviateur américain pour que soit connue son histoire, à travers le livre (en anglais) In The Shadows of War de Thomas Childers (https://archive.org/details/B-001-024-475-ALL/mode/2up).

En voici un extrait :
Ce jeudi matin du 13 juillet 1944, Charles transmettait depuis le petit appartement situé derrière la boulangerie de Marcel Ballaguet à Nangis.
Lorsqu'il décoda un  nouveau message : une équipe de commandos du SAS - deux ou trois hommes, ce n'était pas clair — avaient été parachutés dans la forêt de Fontainebleau pendant la nuit et avaient eu des ennuis. Ils étaient dans la zone proche de la plaine de Chanfroy, au sud de Barbizon, à la lisière ouest de la forêt. Les troupes allemandes étaient dans la zone et les cherchaient. Des coordonnées suivaient. Le réseau « Minister » pouvait-il faire quelque chose ?.
En consultant la carte Michelin usée qu'il emportait avec lui, Pierre Guérin localisa les coordonnées dans la plaine de Chanfroy. L'équipe d'atterrissage semblait être à une trentaine de kilomètres au sud de Melun, entre la forêt et les marais à l'ouest d'Arbonne. Plusieurs fois il tenta de joindre par téléphone ses contacts près de Fontainebleau, mais sans succès. Il n'y avait pas d'autre possibilité, réalisa-t-il, que de faire le voyage lui-même.
Charles et Pierre quittèrent Nangis en fin de matinée pour se diriger vers l'ouest en direction de Melun avec la traction avant. C'était une journée étouffante, avec des nuages bas qui traînaient langoureusement dans le ciel depuis l’ouest. Après les sombres banlieues industrielles de Melun, ils traversèrent la Seine au pont de Lattre. De Melun ils suivirent ensuite la route départementale sud, longeant la lisière ouest de la forêt. Ils passèrent sans incident le bourg de Chailly, traversèrent au ralenti la grande rue à Barbizon.
Quand, juste à la sortie du village d'Arbonne-la-Forêt, alors que la voiture tournait dans un virage, un contrôle allemand les arrêta. Cela semblait être une simple routine, la Feldgendarmerie interrompait la circulation, vérifiant paresseusement les papiers. Pierre avait franchi de tels barrages des dizaines de fois sans le moindre problème.
Mais aujourd'hui, les soldats, brandissant leurs pistolets mitrailleurs, ont fait signe aux trois hommes de descendre de l'automobile.
Le Feldwebel demanda à voir leurs papiers. Il prit le portefeuille de Pierre, l'ouvrit et le retourna à l'envers, examinant la liasse de cartes d'identité et de rationnement. Quand, dans un repli, il trouva un petit carré de papier, à peine plus grand qu'un timbre. Le dépliant avec grand soin, il l'étala sur le capot de l'automobile. Pendant qu'il l'étudiait, ses yeux s'élargissaient. Il leva les yeux vers Pierre et souleva le papier pour qu'il le voie.
Pierre se figea. Dans la main du Feldwebel, déplié maintenant, le papier montrait un ensemble d'instructions imprimées en plusieurs langues sur la façon d'assembler un pistolet Sten. Pierre le regarda avec incrédulité. Le sol semblait s'ouvrir sous ses pieds. Comment avait-il pu le laisser là ? Comment avait-il pu l'ignorer ?
Le Feldwebel n'attendit pas sa réponse et cria : « Terroristes ! » Les soldats se rapprochèrent rapidement, se saisirent de Pierre, le jetant brutalement sur le capot de la voiture. En quelques secondes, ils furent menottés. Pendant un instant, Pierre pensa que les Allemands allaient les abattre sur place. Mais le sergent parlait dans un téléphone de campagne et bientôt une grosse automobile militaire, accompagnée d'un side-car, apparut sur la route. Les trois prisonniers furent regroupés à l'arrière de l'automobile qui se dirigea vers l'est dans la forêt, passant devant les profondes Gorges de Franchard et vers la prison de Fontainebleau...




dimanche 7 juillet 2024

7 juillet 1944 : Der Militärbefehlshaber in Frankreich

 

 7 juillet 1944 :

Dans les journaux régionaux

- Der Militärbefehlshaber in Frankreich -

AVERTISSEMENT
Cette coupure de presse provient des actualités produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes de 1940 à 1944.

L'Abeille de Fontainebleau (7 juillet 1944)

AVIS

Les dispositions suivantes sont de nouveau rappelées à la population : « Il est interdit de dissimuler aux recherches, d’héberger ou d’aider de toute autre façon des personnes appartenant à une force armée ennemie (notamment des membres d’équipages d’avions ou des parachutistes ennemis) ou des agents ennemis. Il est également interdit de s’approprier, de transmettre, de détruire ou même de toucher des avions atterris ou tombés, des parties d’avions gisant au sol, du matériel provenant d'avions ou quelque objet que ce soit jeté par des aviateurs. De plus, une telle découverte devra être déclarée sans délai au service le plus proche de l'armée ou de la police allemande, ou au service administratif ou poste de police français le plus proche. 
Quiconque aura contrevenu aux prescriptions ci-dessus s'exposera à être traduit devant un tribunal de guerre allemand et puni des peines les plus sévères et même, le cas échéant, de la peine de mort... 
»
DER MILITAERBEFELSHABER IN FRANKREICH


Avis bilingue du Militärbefehlshaber in Frankreich - Bekanntmachung
Interdiction de dissimuler des personnes d'une force armée ennemie.

Le Militärbefehlshaber in Frankreich (abrégé MbF), était le Commandement militaire des forces d'occupation allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale. Il était chargé du maintien de l'ordre en zone occupée et était installé à l'hôtel Majestic à Paris. 



Dans les archives des vidéothèques

Drue Tartière, une américaine à Barbizon

Durant l'occupation allemande, la peur et l'oppression étaient omniprésentes. Les « Bekanntmachung », ces avis placardés menaçant de la peine de mort toute personne aidant des aviateurs ou des parachutistes alliés, semaient la terreur dans les esprits. Pourtant, au milieu de cette obscurité, des lumières de courage brillaient.

Parmi elles, se trouvait Drue Tartière, une femme américaine habitant Barbizon et dont l'héroïsme défiait les ordres oppressifs. Ignorant les risques mortels encourus, elle ouvrit sa porte et son cœur à ces hommes en détresse. Malgré les menaces des autorités occupantes, elle les recueillit, les abrita, leur offrant une lueur d'espoir au milieu des ténèbres.


C'est arrivé dans nos villages.

« The house near Paris »

Drue Tartière, une américaine habitant à Barbizon, aida des pilotes alliés abattus en les cachant dans sa maison jusqu’à la fin de la guerre.
Elle raconte cette période dans un livre (en anglais), The House Near Paris.
https://archive.org/details/housenearparisan012176mbp/page/n23/mode/2up


Voici un petit extrait de son livre, racontant la nuit du 4 au 5 juillet 1944 :
« Des vagues de bombardiers anglais nous survolaient, et les jolis rouleaux de papier argenté destinés à perturber le radar tombaient comme une pluie tourbillonnante. La nuit était claire et étoilée et je voyais les silhouettes des avions qui passaient entre moi et les étoiles, j'entendais les bombes tomber au loin et derrière la maison les artilleurs allemands bavardaient avec excitation. Soudain, j'ai vu un avion anglais prendre feu et zigzaguer jusqu'à terre. Il semblait tomber entre Barbizon et Melun. Les artilleurs allemands hurlèrent de joie. Quelques secondes plus tard, un autre avion anglais tombait au sud-est. Des morceaux d'objets enflammés se sont détachés de l'avion lors de sa plongée et sont tombés dans les arbres de la forêt. Cette horreur paraissait très proche, mais j'ai appris plus tard qu'elle était tombée à vingt kilomètres de là. Ce deuxième avion heurta le sol avec une terrible explosion et se transforma aussitôt en une lumière blanche, illuminant brillamment toute la campagne. Je ne voyais pas comment des garçons pourraient sortir vivants de ces avions, et mon cœur était malade d'anxiété... » 

Et pour en savoir encore plus, sur le crash du KB718 : 
et sur le crash du KB723 : 



lundi 1 juillet 2024

1ᵉʳ juillet 1944 : Le ministre de la propagande a été exécuté

 

 1ᵉʳ juillet 1944 :

Dans les journaux régionaux

- M. Philippe Henriot ministre de la Propagande, est assassiné -

AVERTISSEMENT
Cette coupure de presse provient des actualités produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes de 1940 à 1944.


L'Abeille d'Etampes (1ᵉʳ juillet 1944)

M. Philippe Henriot a été assassiné à coups de revolver dans la nuit de mardi à mercredi, au ministère de l'information, par cinq individus qui ont pu prendre la fuite. Le Maréchal Pétain et le président Laval ont adressé un message de condoléances à la femme de la victime.


La France Intérieure


De son côté, la presse clandestine, La France Intérieure commentera, le 15 juillet 1944, l’exécution de Philippe Henriot en ces termes : « Il n’est pas français de piétiner un cadavre ou de le pousser du pied. Notre peuple a le respect inné de la mort. Mais qu’y avait-il de français dans cet historien vénal cravachant deux fois par jour le visage de la patrie, appelant traîtres les héros et héros les traîtres, honte l’honneur et honneur la honte, salissant le courage et le sacrifice, célébrant la lâcheté et la crapulerie, détournant imperturbablement les mots les plus nobles de leur sens, selon l’exemple donné en premier par le maréchal Pétain, adoptant tout de suite à son usage un vocabulaire à l’envers où la vérité prenait la place du mensonge et le mensonge celle de la vérité ? »


Dans les archives des vidéothèques

Les funérailles nationales de Philippe Henriot

AVERTISSEMENT
Cette vidéo de l'I.N.A. provient des actualités produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes de 1940 à 1944.


Pour regarder la vidéo, cliquez sur le lien ci-dessous :
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/afe86002764/les-funerailles-nationales-de-philippe-henriot



C'est arrivé dans nos villages.

L'assassinat de Georges Mandel

Le monument Georges Mandel : au bord de la nationale 7,
au sud de Fontainebleau,
ministre assassiné par la milice en juillet 1944.

Le 28 juin, Philippe Henriot, secrétaire d’État à l’Information et à la Propagande est exécuté.
Le 7 juillet, Georges Mandel est assassiné par la Milice (pour beaucoup, il fallait y voir là un acte de représailles après l’exécution de Philippe Henriot).
Georges Mandel, ancien ministre des Colonies, avait refusé la capitulation et embarqua pour le Maroc pour continuer la lutte depuis l’Empire. Il fut arrêté en août 1940 à Casablanca, restera dans les geôles de Vichy jusqu'en 1942 puis sera transféré à Buchenvwal. Il est ramené le 4 juillet 1944 en France avec l’accord de Hitler, pour être livré au gouvernement de Vichy. Le 7 juillet en début d’après-midi, Mandel est remis au chef de l’administration pénitentiaire à la prison de la Santé et le même jour à 18 heures, une équipe de miliciens avec deux voitures le prend en charge pour le conduire dans un camp d’internement de la Milice à côté de Vichy. C’est à la sortie de Fontainebleau que le conducteur de la première voiture, celle où se trouve Georges Mandel, simule une panne. Pendant que le conducteur ouvre le capot, Georges Mandel descend se dégourdir les jambes, c’est alors qu’il est abattu.





dimanche 23 juin 2024

23 juin 1944 : Une nouvelle arme allemande

 

 23 juin 1944 :

Dans les journaux régionaux

- Une nouvelle arme allemande -

AVERTISSEMENT
Cette coupure de presse provient des actualités produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes de 1940 à 1944.




UNE NOUVELLE ARME ALLEMANDE
provoque de terribles destructions à Londres et dans les ports anglais

Depuis le 19 juin, Londres et sa banlieue ont été soumis, sans interruption, à l’action d’une arme nouvelle et secrète, utilisée pour la première fois par l’état-major allemand. Il s’agit, semble-t-il, d’énormes torpilles volantes, dirigées jusque sur leur but, où elles atterrissent en provoquant une explosion extrêmement violente, avec un intense dégagement de chaleur, générateur de graves incendies. Au point de vue matériel, les effets produits sont considérables, puisque la fumée causée par les incendies, à Londres et dans sa périphérie, n’avait pas encore permis aux aviateurs allemands, trois jours après le commencement du bombardement, de prendre des photographies des objectifs attaqués. Au point de vue moral, l’effet est certainement plus grand que ne le serait celui de bombardements par avions d’une égale intensité. Quelque soit, en effet, le nombre des avions utilisés, la nécessité de les employer par vagues et non par unités isolées, pour parer à leur défense, oblige évidemment à des arrêts plus ou moins prolongés dans les opérations du bombardement, arrêts permettant l’organisation de la lutte contre les incendies et un calme relatif détendant les nerfs des populations. C’est bien contre cela que les aviateurs anglais et américains ont voulu lutter en mélangeant à leurs bombes explosives et incendiaires des bombes à retardement, prolongeant, pendant un temps plus ou moins long, le danger et paralysant les secours. Sur ce point, ils sont nettement battus par la nouvelle arme allemande. Contre cette arme, les moyens de défense sont presque sans action Contre des engins de faible volume, animés d’une vitesse considérable, voguant à des hauteurs extrêmement, variables, l'action de la D.C. A., quelle que soit son intensité, est pratiquement nulle. Plus encore, celle des avions de chasse est inexistante...
Pourquoi Londres a-t-il été choisi comme premier objectif ? On considère, à Berlin, que Londres est le centre de commandement de l’invasion. C’est là que se trouve, non seulement, le quartier général de l’invasion, mais encore les états-majors et tout l’appareil des transmissions...



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Quand les V1 semaient la terreur à Londres


Les Allemands inondent la Grande-Bretagne et surtout Londres de V1 (appelés aussi, « météore-dynamite »), des bombes volantes tirées depuis le Pas-de-Calais mais aussi la Somme (France 3 Hauts-de-France).


C'est arrivé dans nos villages.

Un P-38 tombe tombe près d'Etampes

Vendredi 23 juin, vers 14h 30, après un rapide combat aérien au-dessus de Pierrefitte, un appareil américain à double fuselage a pris feu à quelques 2.000 mètres d'altitude. Malgré de vains efforts du pilote pour se redresser, l'avion en flammes est venu s'écraser au sol, près du mur ouest de la ferme de Guinette. Ses occupants ont été carbonisés (Abeille d'Etampes du 1er juillet 1944).

Le Lockheed P-38 Lightning était doté d'une silhouette inhabituelle en raison de sa conception bimoteur bipoutre à nacelle centrale (c'était le modèle d'avion sur lequel volait Saint-Exupéry lorsqu'il a été abattu au large de Marseille).

Voir l'article sur le lieutenant Grant H. Cory (Corpus Etampois)




lundi 17 juin 2024

17 juin 1944 : Etampes compte ses morts

 

 17 juin 1944 :

Dans les journaux régionaux

- Terrible bombardement d'Etampes -
Plus de 100 morts

AVERTISSEMENT
Cette coupure de presse provient des actualités produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes de 1940 à 1944.



L'Abeille d'Etampes (17 juin 1944)

Que maudite soit la guerre ! Notre riante cité, si pacifique, si prospère, n'est plus qu'une vallée de ruines, de larmes et de sang !
À travers son histoire, lourde pourtant de revers et de misère, notre ville n'avait jamais connu de nuit aussi tragique que celle du 10 au 11 juin 1944, puisqu'elle nous vaut la mort de plus de cent de nos meilleurs concitoyens.
En trente-cinq minutes, les avions anglo-américains ont semé le deuil et la ruine sur notre chère cité, plongeant de nombreuses familles dans l'affliction et anéantissant un nombre incalculable de maisons.
On reste ainsi muet d'horreur devant une semblable catastrophe.
Dans une brochure qui paraîtra ultérieurement, notre directeur relatera, comme il le fit pour les journées des 12 au 15 juin 1940, les détails de cet effroyable bombardement qui laissera son empreinte rouge indélébile sur le sol et les murs de notre ville tant aimée.
Les dimensions réduites de cette feuille, le temps qui nous est imparti et la nature des événements, ne nous permettent point d'exposer aujourd'hui les faits dont le temps ne saurait atténuer ni l'intérêt, ni l'importance. Contentons-nous donc pour l'instant, après nous être incliné pieusement devant les dépouilles de nos malheureux concitoyens, de rendre hommage à ceux qui, au cours de cette nuit dramatique et dans les heures et même les jours qui suivent, se dévouent sans compter, souvent au péril de leur propre vie – en raison des bombes à retardement – sauveteurs, pompiers, équipes de la Croix-Rouge, corps médical, personnel hospitalier, cheminots, défense passive, gendarmes, agents, etc., etc. À tous, la ville d'Étampes, la population tout entière, voue une reconnaissance sans bornes qu'il conviendra de rappeler en maintes occasions.


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Étampes bombardée (Cinéam)

En 1939, la famille Legendre habite Boulogne. Prenant part à l'exode massif de juin 1940, ils partent se réfugier auprès d'une sœur à Chailles dans le Loir-et-Cher, puis viennent s'installer pendant la guerre à Étampes. Quelques jours après le violent bombardement de juin 1944, Constant Legendre revient filmer la ville dévastée.

Pour regarder la vidéo, cliquez sur le lien ci-dessous :


C'est arrivé dans nos villages.

Les bombardements d'Etampes du 10 juin 1944

Dans la nuit du 9 au 10 juin 1944, date du bombardement d'Etampes, une grave collision se produit entre deux appareils anglo-américains (un bombardier Lancaster JB714 et NN697) au-dessus des bois de Champigny. Une formidable explosion s'ensuivit, qui fit neuf victimes. Des fragments d'avion et de corps humains ont été éparpillés sur des centaines de mètres carrés, dans un périmètre situé au-dessus de l'actuel centre équestre et les champs de la Grange des Noyers. Ceux qu'on put retrouver furent inhumés au cimetière de Morigny. 
Voir le site : 
https://francecrashes39-45.net/page_fiche_av.php?id=368


Et pour en savoir plus sur les bombardements d'Etampes,
 consultez l'excellent site du Corpus Etampois :